VHC : forte efficacité d’une trithérapie sur le génotype 3

12 Juin 2018
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Une trithérapie combinant Zepatier (elbasvir et grazoprévir) et Sovaldi (sofosbuvir), associée ou non à de la ribavirine, présente une efficacité élevée chez les personnes infectées par le VHC de génotype 3 avec une cirrhose compensée. C’est ce que montre une étude publiée dans la revue "Hepatology", indique l’APM. Menée par une équipe britannique, cette étude a inclus 100 personnes âgées en moyenne de 53 ans, dont 84 % présentaient une cirrhose. Parmi elles, 47 patients n’avaient jamais pris de traitement précédemment et 53 connaissaient une rechute après un traitement par interféron pégylé et ribavirine. Les personnes n’ayant jamais pris de traitement ont reçu quotidiennement les trois agents viraux directs (AVD ou AAD) avec de la ribavirine pendant huit semaines ou sans ribavirine pendant douze semaines. Les personnes précédemment traitées par interféron pégylé et ribavirine ont reçu l’association avec ribavirine pendant douze semaines, et sans ribavirine pendant douze ou seize semaines. Parmi les personnes n’ayant jamais pris de traitement, les chercheurs ont observé un taux de réponse virologique soutenue (RVS) à douze semaines de 91 % chez celles qui recevaient également de la ribavirine pendant huit semaines, et de 96 % chez celles qui étaient traitées pendant douze semaines. Parmi celles qui avaient déjà été traitées, ce taux s’est élevé à 94 % dans le groupe avec ribavirine durant douze semaines, 100 % dans le groupe sans ribavirine traité pendant douze semaines et 94 % dans le groupe traité jusqu'à seize semaines. Les effets indésirables les plus courants étaient la fatigue (36 %), les maux de tête (35 %), et des nausées (19 %). Tous étaient de gravité légère ou modérée. Ces effets sont survenus plus majoritairement chez les personnes qui étaient traitées pendant douze semaines. Les chercheurs estiment donc que l’addition de sofosbuvir à l’association elbasvir-grazoprévir a été bien tolérée. L'elbasvir et le sofosbuvir sont considérés comme des agents efficaces contre tous les génotypes du VHC, rappellent les chercheurs, qui se sont demandé, du coup, quel était alors l'intérêt du grazoprévir dans le traitement, car cette molécule a une efficacité plus faible sur le génotype 3 du VHC par rapport à d'autres génotypes. Les chercheurs ont considéré au final que son inclusion comme troisième antiviral présentant un mécanisme pharmacologique distinct renforce la barrière de résistance et aide à atténuer la possibilité d’échappement virologique.