VHC : la HAS rend son avis sur le dépistage

30 Octobre 2019
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Maladie grave du foie, l’hépatite C est causée par le virus de l’hépatite C (VHC). L’infection est le plus souvent asymptomatique en phase aigüe et au stade chronique, jusqu’à un stade avancé de la maladie. L’infection devient chronique dans 50 à 90 % des cas selon les études. On estime le nombre de personnes infectées par le VHC de 115 000 (avec une prévalence de l’hépatite C chronique en France de 0,30 % en 2016) et le nombre de personnes non diagnostiquées ayant une hépatite C chronique serait de 25 892, selon les modélisations. Depuis 2001, la stratégie de dépistage du VHC recommandée en France est ciblée sur les facteurs de risque de contamination. Dans le contexte de mise à disposition de traitements pour toutes les personnes infectées par  le virus de l’hépatite C (VHC), la Haute Autorité de santé (HAS) a lancé des travaux en vue d’une évaluation médico-économique des stratégies de dépistage des personnes infectées par le virus de l’hépatite C. Et cela d’autant que ces dernières années, des associations de lutte contre les hépatites, des experts-es (Rapport Dhumeaux, par exemple) demandent un dépistage universel du VHC (être au moins une fois tester dans sa vie et non plus seulement en fonction des facteurs de risque : être une personne injectrice, par exemple). La Haute autorité de santé (HAS) a donc planché sur ce sujet et publié (en septembre dernier) un rapport conséquent. Dans un communiqué, la HAS explique que « l’analyse de la littérature (études épidémiologiques françaises, rapports d’agence d’évaluation en santé et de sociétés savantes étrangères, analyses médico-économiques françaises et internationales), a permis d’apporter des éléments de réponse sur  l'efficience d'un élargissement du dépistage du VHC à un dépistage « universel », par rapport à des stratégies ciblant des populations spécifiques ». La HAS est « d’avis que l’efficience de la stratégie universelle par rapport au dépistage ciblant les personnes les plus à risque d’exposition au VHC n’est pas démontrée ; une intensification du dépistage de la population ciblée pourrait être envisagée pour augmenter le diagnostic des personnes infectées. Notamment des interventions comportant une incitation au dépistage intégrée à la prévention, pourraient constituer des alternatives opportunes au dépistage universel afin de réduire les expositions à risque », estime la haute autorité. C’est une douche froide pour celles et ceux qui demandaient un dépistage universel. « Dans le cadre de la poursuite de ces travaux sur l’évaluation des stratégies de dépistage des personnes infectées par le VHC, un second volet d’évaluation sera mené afin d’identifier les conditions favorables et les éléments d’amélioration de la stratégie fondée sur les facteurs de risque », indique le communiqué de la HAS.