VHC : résultats prometteurs d’une quadrithérapie
Cette quadrithérapie sans interféron anti-VHC est composée de trois agents expérimentaux, ABT-450, ABT-267, ABT-333, associés à la ribavirine. Elle se prend en deux fois par jour (une fois seulement pour le ABT-450, qui se booste par Norvir, et le ABT-267 ; deux fois pour le ABT-333 et la ribavirine). Cette étude de phase IIB (dont le nom est "Aviator") testait des durées de traitement de 2, 3 ou 6 mois. Résultat ? Après 3 mois de traitement le taux de guérison de l’infection était de 99 %, chez les personnes qui n’avaient jamais tenté le traitement auparavant. Et de 93 % chez des personnes qui n’avaient, antérieurement, pas du tout répondu ("null-répondeur") à la bithérapie standard (interféron + ribavirine). Pour rappel, la guérison de l'infection se définit désormais comme l'absence de réapparition du VHC dans les 3 mois suivant l’arrêt du traitement. Les 448 personnes étaient infectées par un VHC de génotype 1. Bon point pour l'étude : contrairement à ce qu'on a pu voir dans d'autres essais, les personnes n’étaient pas sélectionnées pour leur profil génétique favorisant la guérison (IL28B CC) : il y avait 72 % d’allèles IL28B non-CC parmi les naïfs, et 96 % parmi les non répondeurs. Mauvais point, en revanche : aucune personne n’avait une cirrhose (stade F4).
Côté effets indésirables, 4 personnes ont arrêté le traitement en cours de route. Les investigateurs ont observé 5 cas d’effets indésirables graves (soit 1 % des personnes), dont une 1 arthralgie (douleur articulaire) estimée possiblement reliée à la quadrithérapie. Les effets les plus courants étaient la fatigue (28-27 %) et les maux de tête (28-31 %) pour les naïfs de traitement et les "null-répondeurs" respectivement. Les détails seront donnés au prochain congrès américain sur le foie, l’AASLD, qui se tient à Boston du 9 au 13 novembre.
Point noir : malgré les promesses antérieures d’Abbott, aucun plan de développement n’a été pour l’heure annoncé pour les personnes co-infectées par le VIH et le VHC. Il s'agit pourtant des personnes qui ont le besoin le plus urgent de ces nouveaux régimes sans interféron. Et ce pour deux raisons : l’évolution plus rapide et plus sérieuse de l’hépatite C en présence du VIH, et la forte proportion d’intolérance ou impossibilité d’utiliser l’interféron (qui concerne la moitié des personnes co-infectées selon certains médecins). - Renaud Persiaux
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génotype1 f4 cirrhose