Vieillissement et VIH : une étude canadienne sur la hausse des coûts

12 Septembre 2014
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Dans un récent article (début septembre), le site d’informations canadien sur le VIH catie.ca rend compte des travaux de chercheurs de l’Alberta (une des régions du Canada) concernant une augmentation des coûts des soins du VIH. On le sait le coût des soins de santé augmente avec l’avancée en âge. Aujourd’hui, les autorités de santé en tiennent compte et commencent à réfléchir aux futurs coûts des soins relatifs à l’avancée en âge des personnes vivant avec le VIH. Des chercheurs de l’Alberta ont mené une étude au sein de la principale clinique spécialisée dans le VIH de Calgary où tous les soins délivrés et services proposés le sont gratuitement. Ils ont travaillé sur une période allant de janvier 1999 à janvier 2011 et ont pris en compte les personnes de 50 ans et plus. Premier chiffre : le nombre de personnes qui s’est adressé à cette clinique est passé de 708 à 1 454. Comme explique catie.ca, en 1999, 10 % des personnes s’adressant à cette clinique avaient plus de 50 ans ; en 2011, c’était 25 %. Les chercheurs ont suivi un autre indicateur : les personnes recevant une trithérapie. Résultats : 61 % en 1999 et 74 % en 2010. Sur la question des coûts, le site, citant l’étude, explique : "En 1999, environ 10 % des patients atteints du VIH avaient plus de 50 ans et comptaient pour 12 % des coûts totaux des soins. En 2010, 25 % des participants avaient plus de 50 ans et comptaient pour 31 % des coûts totaux". Autre donnée : le coût des trithérapies représentent 80 % des dépenses. Les chercheurs ont réfléchi aux raisons de cette augmentation des coûts. Elles sont diverses. La première est que les gens grâce aux trithérapies vivent plus longtemps et donc prennent des médicaments plus longtemps. La deuxième, c’est que les personnes qui ont un long parcours avec le VIH ont souvent des traitements plus complexes en vieillissant — elles sont plus susceptibles d’avoir, du fait des effets indésirables, d’apparitions de résistances, etc., changé de traitement, voire plusieurs fois. Troisième élément, beaucoup d’entre elles ont des comorbidités, le choix serait alors fait de donner des traitements plus récents donc plus chers, mais minimisant les interactions médicamenteuses. Enfin, un phénomène semble aussi contribuer à cette augmentation des coûts : une meilleure observance. Pour cate.ca, cette étude "constitue un premier et très important pas vers la mise en garde adressée aux autorités de la santé quant aux coûts grimpants des soins donnés aux personnes vivant avec le VIH. Il est probable que les changements observés auprès de cette population séropositive vieillissante de l’Alberta se répercutent ailleurs au Canada comme aussi dans les autres pays à revenu élevé".