VIH : dépistages trop tardifs

27 Novembre 2020
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En Europe, près de la moitié des personnes diagnostiquées séropositives au VIH le sont à un stade trop tardif, avec des conséquences parfois graves (maladies opportunistes et stade sida) nous apprend une étude relayée sur le site d’infos Aidsmap. Les chercheurs-es ont voulu obtenir un panel significatif des personnes dépistées séropositives à un stade tardif et voir l’impact de ce retard sur leur santé, dans l’année qui suit le dépistage. Pour ce faire, ils-elles ont analysé les données de deux grandes études, EuroSIDA et Cohere, entre 2010 et 2016 en se concentrant sur les personnes diagnostiquées avec un taux de CD4 en dessous de 350/mm3 ou qui ont développé une maladie opportuniste due à un stade sida. Un total de 39 204 personnes nouvellement diagnostiquées séropositives ont été inclues dans l’étude. Le taux moyen de CD4 au moment du diagnostic était de 365/mm3, juste au-dessus du seuil de dépistage considéré comme tardif. Près de la moitié (48 %) des personnes présentes dans cette étude ont été diagnostiquées à un stade tardif. La grande majorité des personnes vivaient dans treize pays d’Europe de l’ouest (38 511 personnes). En faisant des projections statistiques à l’échelle des pays, les chercheurs-es ont estimé que près de 500 000 personnes, dont la moitié en Russie, ont reçu un diagnostic VIH tardif en Europe entre 2010 et 2016. L’étude a également montré qu’un dépistage tardif avait des conséquences sérieuses sur la santé des personnes. Les données issues d’Europe de l’Ouest ont montré que parmi les personnes dépistées précocement : 0,4 % ont développé le stade sida ou sont décédées dans l’année qui a suivi. Ce taux s’élève à 5,1 % chez les personnes diagnostiquées tardivement. Dans leur conclusion les chercheurs-es rappellent que le dépistage précoce du VIH permet une mise sous traitement rapide afin de bloquer la réplication et la transmission du virus.

Références : The Late Presentation Working Groups in EuroSIDA and Cohere. Estimating the burden of late presentation and its attributable morbidity and mortality across Europe 2010-2016. BMC Infectious Diseases 20: 738, 2020 (open access).