VIH : des nouvelles prudentes sur le vaccin

27 Juillet 2017
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Une étude à un stade encore préliminaire sur un vaccin contre le VIH a donné des résultats "encourageants" pour aller plus loin. Testé chez 393 volontaires dans cinq pays (Etats-Unis, Rwanda, Ouganda, Afrique du Sud et Thaïlande), ce candidat-vaccin a entraîné une réponse immunitaire (la production d'anticorps) chez 100 % des participants, selon l'étude présentée (24 juillet) lors de la conférence HIV Science IAS 2017. "Ces données prometteuses, combinées aux avancées d'autres chercheurs dans ce domaine, autorisent à être de nouveau optimiste quant à la possibilité de développer un vaccin contre le VIH", a estimé avec prudence le Pr Dan Barouch, membre de l'équipe de recherche, au cours d'une conférence de presse. Selon les experts, un vaccin resterait le meilleur moyen de mettre fin à l’épidémie de VIH. "A ce jour, seuls quatre projets de vaccin ont atteint le stade du test de leur efficacité clinique", a rappelé Dan Barouch, les autres ayant été abandonnés en phase préliminaire en raison de leur manque d'efficacité. Ce nouveau vaccin expérimental, "à double détente", consiste tout d'abord à mettre en éveil le système immunitaire avec un virus de rhume, avant de le doper avec une protéine se trouvant sur l'enveloppe du VIH, déclenchant une réaction plus vigoureuse de l'organisme. Cette stratégie a d’abord été étudiée sur des singes, les résultats avaient été publiés il y a deux ans. Cette stratégie avait permis d'empêcher l'infection chez les deux tiers des primates, a rappelé Dan Barouch, virologue et professeur à la faculté de médecine de l'université de Harvard. "Bien sûr, on ne sait pas encore si ce vaccin protègera les humains. Mais ces données justifient de mener une étude d'efficacité à plus grande échelle", a-t-il estimé, cité par l’AFP. Après une nouvelle évaluation, la phase suivante des tests, sur des participants présentant un risque élevé de contamination par le VIH, pourrait débuter "fin 2017 ou début 2018", dans des pays du sud de l'Afrique, a indiqué dans un communiqué le laboratoire Janssen qui développe ce vaccin expérimental. Mettre au point un vaccin sera "très difficile" convient Anthony Fauci, directeur de l'Institut national des allergies et des maladies infectieuses (NIAID), un organisme public de recherche américain, mais un succès "bouleverserait le paysage", a-t-il expliqué à l'AFP. "Même si on obtient une efficacité de 50 % à 60 %, (...) cela aurait un impact majeur sur la pandémie", a-t-il ajouté. Un autre vaccin expérimental, baptisé HVTN 702, fait actuellement l'objet d'un essai clinique à grande échelle en Afrique du Sud.