VIH : dons privés et dons publics

5 Juin 2022
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Le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, qui s’est fixé un objectif de collecte à 18 milliards de dollars (16,80 milliards d'euros) pour 2024-2026, a annoncé (24 mai) sa première promesse de don venue du secteur privé en marge du Forum économique mondial, à Davos, mardi 24 mai, indique l’agence de presse Reuters. La promesse porte sur dix millions de dollars ; elle a été faite par Comic Relief US et débloque un engagement de 20 millions de dollars de la Fondation Bill et Melinda Gates. De son côté, le président américain Joe Biden, dont le pays accueillera la prochaine conférence de reconstitution des fonds, a déjà fait part d'un engagement de six milliards de dollars. Les perturbations des soins de santé causées par la Covid-19 dans le monde entier ont pénalisé le dépistage et le traitement de ces trois maladies mortelles, a rappelé le directeur exécutif du Fonds mondial, Peter Sands. « La réalité est que la nécessité de combattre ces maladies ne disparaît pas. Elle s'est aggravée », a expliqué Peter Sands à Reuters. Le contexte a également changé de manière spectaculaire depuis 2019, lorsque le fonds a atteint un objectif de 14 milliards de dollars. Selon Peter Sands, la pandémie, la guerre en Ukraine et les problèmes économiques croissants ont un impact sur les donations. Les dons du secteur privé sont également affectés par les récentes pertes sur les marchés. « C'est une période difficile pour lever de grosses sommes d'argent », constate, inquiet, Peter Sands. Par ailleurs, les États-Unis ont indiqué qu’ils allaient mettre 80 millions de dollars à la disposition du Cameroun au titre des programmes de la lutte contre le sida, a annoncé, lundi 23 mai, le ministère camerounais en charge de la Santé publique dans une note d'information à l'issue d'une rencontre entre le ministre camerounais de la Santé, Malachie Manaouda, et le nouvel ambassadeur américain, Christopher John Lamora. Ce montant sera affecté, pour partie, aux activités de la Fondation Elizabeth Glaser pour la lutte contre le sida pédiatrique (EGPAF). Une autre partie de ce fonds devrait abonder le Plan d'urgence du président des États-Unis pour la lutte contre le sida (Pepfar). Selon les données du ministère de la Santé publique camerounais, entre 2004 et 2020, le taux de prévalence du VIH est passé de 5,6 % à 2,7% au sein de la population âgée entre 15 et 49 ans dans le pays. Enfin, les États-Unis ont indiqué qu’ils apportaient une aide d’un montant de 404 millions de dollars au Mozambique pour soutenir la lutte contre le sida. Ces fonds, utilisables dans le cadre du plan opérationnel national (COP) en 2023, sont destinés à aider le Mozambique à atteindre les objectifs 95-95-95 de l'Onusida. « Le plan de la COP22 représente notre engagement commun à maîtriser l'épidémie, en mettant 1,9 million de Mozambicains sous traitement salvateur au cours des 18 prochains mois », a souligné l'ambassadeur américain, Peter H. Vrooman. En 2020, avec plus de deux millions de personnes infectées, le Mozambique était le troisième pays avec le plus de cas de VIH au monde.