VIH en Afrique occidentale et centrale

10 Novembre 2021
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Début novembre, un sommet régional de trois jours sur le VIH/sida s’est tenu à Dakar, au Sénégal. Il s'est conclu par un « appel à l’action » qui demande instamment un soutien plus fort aux réponses de santé menées par les communautés, des politiques fondées sur la science et les données, un investissement accru dans la réponse au VIH et la mise de cette pandémie au centre de la préparation et de la réponse aux futures pandémies. Hôte de l’événement, le président du Sénégal, Macky Sall, s'est engagé à porter cet appel à l'action auprès de l'Union africaine. Il a, par ailleurs, promis des fonds supplémentaires pour le mettre en œuvre au Sénégal et dans toute la région. L'Afrique occidentale et centrale compte 4,7 millions de personnes vivant avec le VIH, soit 12 % des personnes vivant avec le VIH dans le monde, mais elle enregistre 22 % de tous les décès liés au sida dans le monde, rappelle un communiqué de l’Onusida. En moyenne, les pays de la région ont connu une baisse plus lente des infections à VIH que les autres pays du continent et la prévalence du VIH chez les femmes est nettement plus élevée que chez les hommes. L'accès au dépistage et au traitement du VIH a atteint 73 % des personnes vivant avec le VIH en 2020, contre 38 % en 2015 ; ce qui est un net progrès. Bien qu’encourageant, cela reste en deçà de l'objectif de 81 % qui avait été fixé pour 2020. La région compte le plus grand nombre de femmes enceintes séropositives au monde qui attendent encore un traitement, et seuls 24 % des enfants vivant avec le VIH ont une charge virale indétectable. L’appel de Dakar se veut ambitieux, en ce qu’il entend « réinventer la réponse à la pandémie de VIH ». Il demande une action urgente dans quatre domaines principaux. Par exemple, il enjoint de « renforcer les infrastructures des organisations communautaires pour renforcer les systèmes de santé des pays grâce à l’adoption de politiques sanitaires adéquates, et à la mobilisation de financements durables ». Et l’appel de souligner : «  Il est prouvé que les organisations et réseaux de la société civile sont essentiels pour répondent à ces défis. Il s'agit notamment d’élargir l’offre de services de traitement et de prévention du VIH par des organisations communautaires en partenariat avec le système de santé publique, de veiller à ce que la société civile organisée et les communautés affectées soient incluses en tant que partenaires essentiels dans les instances de prise de décision, et de construire des structures de responsabilité comme la surveillance dirigée par la communauté ». Autre point, le fait de « mettre à jour les politiques de santé pour les aligner sur les données scientifiques les plus récentes pour répondre à la pandémie de VIH ». Là encore, l’appel explique : « Les pays qui ont aligné un plus grand nombre de leurs politiques relatives au VIH sur les données scientifiques et les preuves [scientifiques, ndlr], et leurs programmes de mise en œuvre de ces politiques, ont fait de plus grands progrès contre le sida ». Autre engagement fort, le fait d’augmenter de 33 % les ressources nationales et internationales consacrées au VIH dans la région d'ici 2025 et supprimer les obstacles financiers à l’accès individuel des personnes vivant avec le VIH aux services de santé. Des études de l’Onusida révèlent que 2,67 milliards de dollars d'ici 2025, soit une augmentation de 33 %, garantirait un financement suffisant pour une réponse complète au VIH dans la région.  Pour l’Onusida, ces différentes actions devraient être « mises en œuvre au cours des trois prochaines années » ; elles permettraient à la région de se rapprocher de l'objectif mondial de 2025, à savoir que 95 % des personnes connaissent leur statut VIH, 95 % des personnes connaissant leur statut VIH commencent un traitement et 95 % des personnes sous traitement soient sous suppression virale. « Elles contribueraient à une réduction spectaculaire du nombre de décès liés au sida et de nouvelles infections à VIH dans la région », conclut l’agence onusienne.