VIH et cancer anal

9 Juin 2022
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L’efficacité des traitements antirétroviraux est désormais largement démontrée ; conséquence : le pronostic des infections par le VIH en a été transformé. La maladie est devenue contrôlable et l’espérance de vie des personnes vivant avec le VIH (bénéficiant de traitements) rejoint désormais celle atteinte dans la population générale. Les PVVIH vieillissent et c’est une chance. Évidemment, le corollaire est la survenue, avec l’avancée en âge, de maladies chroniques qui frappent tout un chacun (maladies cardiovasculaires, cancers, etc.). Le cancer anal occupe une place particulière, compte tenu de sa prévalence élevée au cours des infections par le VIH, rappelle le Dr Philippe Tellier dans un article du JIM (20 mai). Une question se pose : « Quel est le pronostic actuel de ce cancer à l’heure des thérapies antirétrovirales les plus actives ? ». Le site d’infos JIM y a consacré un article. Il explique qu’une revue de la littérature internationale couplée à une méta-analyse (analyse de plusieurs études) donne des réponses à cette question. L’étude a reposé sur les données du 1er janvier 1996 au 31 octobre 2018 dans différentes bases de données. Pour ce travail, n’ont été retenues « que les études de cohorte longitudinales ayant inclus des patients adultes et des témoins, permettant d’estimer la mortalité globale et spécifique, imputable au cancer anal ». Autrement dit, on a pu comparer ce qui se passait pour les PVVIH et les personnes séronégatives. « Treize études du type cas-témoins ont été finalement incluses, dont douze considérées comme à faible risque de biais. La comparaison intergroupe n’a révélé aucune surmortalité globale statistiquement significative en cas d’infection par le VIH », explique le site JIM. « Certes, le risque de décès semble un peu plus élevé en cas d’infection par le VIH, mais le seuil de signification statistique n’est pas atteint. De fait, à la lueur de cette méta-analyse, il apparaît que le pronostic du cancer anal n’est pas assombri en cas d’infection par le VIH et cela vaut autant pour la mortalité globale que pour la mortalité spécifique, du fait de l’efficacité des thérapies antirétrovirales actuelles », conclut l’analyse.

Sources : Sumner L et coll. : A systematic review and meta-analysis of mortality in anal cancer patients by HIV status. Cancer Epidemiology 2022 (février). Volume 16.