VIH : impact du nouveau variant

2 Mars 2022
1 414 lectures
Notez l'article : 
1
 
0

L’identification d’un « nouveau » variant du VIH, dont on a beaucoup parlé ces dernières semaines, a conduit l’Onusida à revenir sur cette annonce. Le 22 février, l’agence onusienne a publié une interview de Lycias Zembe, virologue et cadre technique à l’Onusida, pour comprendre quel pouvait être « l’impact de cette découverte sur la riposte mondiale au VIH ». Interrogée sur la particularité de ce nouveau variant du VIH, la virologue rappelle que le « VIH a une vitesse de mutation que peu d’autres virus étudiés égalent ou surpassent (…) La version du virus peut varier d’une personne à l’autre et parfois même au sein d’une seule et même personne ». D’ailleurs, « sa capacité à muter rapidement et à évoluer entre les individus, voire chez une même personne, représente un obstacle majeur au développement d’un vaccin ». Concernant le variant du VIH de sous-type B dont on parle aujourd’hui, elle explique qu’il peut « provoquer une infection plus grave », ce que démontre l'étude de Chris Wymant et son équipe. « Les personnes infectées par ce variant ont une charge virale moyenne environ quatre fois supérieure à celle habituelle pour une infection au VIH. Par ailleurs, leur système immunitaire s’affaiblit deux fois plus vite ». Évidemment dit comme cela, on pourrait penser qu’il y a panique à bord. Pas du tout explique Lycias Zembe : « Heureusement, comme pour d’autres mutations du VIH découvertes à ce jour, les médicaments antirétroviraux courants disponibles aujourd’hui arrivent à lutter contre ce variant. Bref, il n’y a aucune raison de paniquer. Les mutations sont une caractéristique intrinsèque des virus, et, heureusement dans le cas du VIH, les traitements actuels fonctionnent toujours contre le variant de sous-type B ». Dans les faits, le problème se pose pour les quelques dix millions de personnes dans le monde qui ne reçoivent toujours pas de traitement antirétroviral ; et cela ne concerne pas uniquement ce « nouveau « variant », mais bien l’ensemble des personnes vivant avec le VIH et sans accès aux ARV. « Quelles leçons tirer de la découverte du nouveau variant ? », demande l’Onusida. Et Lycias Zembe d’expliquer : « La riposte au VIH ne doit pas oublier de lutter contre une résurgence du VIH, en particulier à l’heure où la pandémie de Covid-19 concentre presque toute l’attention et où d’énormes ressources et infrastructures pour le VIH sont réaffectées à la Covid-19 (…) Pendant la pandémie de Covid-19, les efforts de prévention du VIH ont été perturbés et moins de personnes ont commencé un traitement anti-VIH. Nous devons intensifier considérablement les efforts dans ces domaines, ainsi que les investissements dans la recherche et le développement pour trouver un vaccin et un remède. Ainsi nous pourrons combler notre retard pour mettre fin à la pandémie de sida d’ici 2030 comme défini dans les Objectifs de développement durable ».

Commentaires

Portrait de Clémense

Merci d en parler,

Les médias n en parlent pas même les rares émissions médicales que j écoute. 

Lorsqu on voit le comportement des jeunes et mêmes des 30 ans, ce serait que leur rendre service. Dans ce monde perturbé les gens se rapprochent et ce compagnon est loin.

Merci encore, je fais suivre

Une adherente