VIH : la Roumanie a du mal avec la RDR

27 Juillet 2013
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Plusieurs organisations non gouvernementale ont protesté (1er juillet) contre la passivité du ministère roumain de la Santé face au risque accru de transmission du sida et des hépatites parmi les consommateurs de drogues par injection, privés de seringues jetables. "Le message que nous avons voulu transmettre au ministère est que la voie la plus rapide de transmission du VIH est l'arrêt des programmes visant l'échange de seringues", a déclaré à l'AFP l'un des organisateurs, Valentin Simionov, directeur de l'association Romanian Harm Reduction Network. Selon lui, plusieurs ONG ont mené pendant trois ans un programme financé par des fonds structurels européens et destiné à fournir des seringues jetables aux utilisateurs de drogues injectables. Or, malgré de nombreuses mises en garde, le ministère n'a rien fait pour poursuivre ce programme qui s'est achevé fin juin 20123. "19 000 consommateurs de drogue de Bucarest ne bénéficieront plus de services de réduction des risques, essentiels pour prévenir la contamination par le VIH et l'hépatite B ou C", a indiqué Valentin Simionov. Le nombre de malades du sida au sein des utilisateurs de drogues injectables a "explosé" ces dernières années, a, pour sa part, déclaré Liana Velica de l'Association roumaine antisida (ARAS). Selon elle, 33 % des nouveaux cas recensés en 2012 l'ont été parmi des personnes consommatrices de drogues, contre seulement 7 % en 2010. ARAS a jusqu'ici distribué environ 1 million de seringues par an et ouvert quatre centres offrant un traitement de substitution. "Le ministère a alloué une somme ridiculement basse pour les programmes de prévention et en plus, à ma connaissance, l'argent n'a pas été utilisé pour l'achat de seringues", a indiqué Liana Velica, citée par l’AFP.  Le ministère a affirmé dans un communiqué avoir "assuré à temps les fonds nécessaires pour l'achat de seringues". Interrogé par l'AFP, il n'a toutefois pas été en mesure de préciser dans l'immédiat le montant des fonds alloués ni le nombre de seringues achetées. Fin 2012, la Roumanie enregistrait 18 323 cas de VIH/sida, dont 754 recensés au cours de 2012.