VIH : le Maroc s’attaque enfin aux discriminations

26 Mai 2014
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Un plan "anti-discrimination" a été conclu (12 mai) au Maroc, afin d'améliorer la lutte contre le sida, dans un pays où le nombre de dépistages a connu un accroissement significatif depuis dix ans, malgré les tabous, a indiqué l'Organisation panafricaine de lutte contre le sida (Opals). Dans le royaume, où toute relation sexuelle hors mariage ainsi que l'adultère sont punis par la loi, près de 30 000 personnes vivaient avec le VIH en 2011. Surtout, près de 80 % des personnes diagnostiquées séropositives ignoraient être infectées, selon les données d’Opals. Depuis 2003, le nombre de dépistages a fortement augmenté au Maroc, passant de 3 000 à 583 000, selon un document du Conseil national des droits de l'Homme (CNDH) et publié le 12 mai. Durant cette même période, le nombre de personnes sous traitement antirétroviral est lui passé de 242 à 6 464. Mais "la stigmatisation et la discrimination vis-à-vis des populations clés (...) constituent un obstacle à l'accès aux services", a fait valoir le CNDH. Cet organisme officiel a signé une convention avec le ministère de la Santé, dans le cadre du plan national 2012-16, devant permettre de mieux lutter contre les violations des droits de l'Homme dont sont victimes les catégories de la population les plus touchées, note l’AFP. "Notre travail consistera à former le maximum d'acteurs à l'approche des droits humains et à lutter contre les perceptions négatives", a indiqué à l'AFP son président, Driss el-Yazami. "Le non respect" de ces droits "contribue à répandre la maladie et à en exacerber l'incidence", a, pour sa part, reconnu le ministre de la Santé, Houssaine Louardi. Selon des chiffres de l'Opals, la catégorie des 15-24 ans représente 10 % des cas recensés ces dernières années et, parmi cette tranche d'âge, 61 % des personnes vivant avec le VIH sont des femmes.