VIH : l’épidémie non diagnostiquée

10 Décembre 2022
1 025 lectures
Notez l'article : 
0
 

Le Tasp est un consensus scientifique mondial : une personne vivant avec le VIH sous traitement efficace ne transmet pas le virus. Mais alors comment le virus fait-il pour continuer à se propager ? La réponse est simple : chez les personnes infectées qui n’ont pas accès à un traitement, la plupart du temps car elles ignorent leur séropositivité. C’est ce que les experts-es appellent l’épidémie non diagnostiquée de VIH et c’est un phénomène croissant depuis la pandémie de Covid-19, rapporte le site d’infos Belge RTBF. Le nombre de personnes séropositives non-diagnostiquées est en augmentation dans l'espace européen. « C'est inquiétant », réagit l'Organisation mondiale de la Santé (OMS). « Nous devrions tous être profondément préoccupés par ces données », affirme Hans Henri P. Kluge, directeur régional de l’OMS pour l’Europe. Cela signifie, en effet, que des centaines de milliers de personnes ne bénéficient pas des traitements dont elles auraient besoin. En 2020, le nombre de cas signalés a chuté de manière considérable. Une tendance qui s'est poursuivie en 2021, le nombre de nouveaux diagnostics étant toujours inférieur de 25 % par rapport au nombre de cas rapportés avant la pandémie. Ces résultats sont néanmoins à prendre encore précaution, car ils pourraient aussi révéler une diminution des nouveaux cas. « On doit examiner cela à moyen-terme pour comprendre vraiment ce qui s'est passé », explique Andrea Ammon, directrice de l'ECDC, le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies. Les scientifiques sont néanmoins inquiets quant au sous-diagnostic de la maladie : « Ce n’est pas bon pour les individus, car ils ont plus de risques de développer une forme grave de la maladie et même plus de risques de décès. C’est aussi un risque en termes de santé publique car les personnes séropositives non traitées peuvent sans le savoir transmettre le VIH à leurs partenaires sexuels », réagit Andrea Ammon, directrice de l'ECDC, le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies. Dans l'Union Européenne, une personne sur huit vivant avec le VIH n'est toujours pas diagnostiquée. « La stigmatisation persistante et généralisée autour du VIH dissuade les gens de se faire dépister et nous éloigne dangereusement de notre objectif de mettre fin au Sida en 2030 », déclare Hans Henri P. Kluge, directeur régional de l’OMS pour l’Europe. Le rapport demande le déploiement de nouvelles stratégies pour améliorer le dépistage précoce, rappelant qu'il s'agit d'un défi majeur pour la santé publique. En France, l’épidémie non diagnostiquée est estimée à 24 000 personnes.