VIH : les jeunes méconnaissent la prévention

30 Novembre 2018
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À l’occasion du 1er décembre, journée mondiale de lutte contre le sida, Sidaction publie toujours les résultats d’un sondage réalisé auprès des jeunes de 15 à 24 ans. À chaque fois, c’est la déprime tant les résultats montrent de fausses croyances et une méconnaissance des moyens actuels de protection, pourtant à la disposition de tous. Cette année, l’enquête réalisée par Ifop-Bilendi explique qu’il existe chez les jeunes (15-24 ans) une « méconnaissance des moyens de protection pour  empêcher la transmission du VIH ». Ainsi, 79 % des jeunes estiment être bien informés sur le VIH. Ce chiffre a diminué de dix points par rapport à 2009. Une catégorie est particulièrement concernée, celle des jeunes femmes de 15 à 17 ans : 71 % d’entre elles uniquement se sentent bien informées, contre 83 % chez les garçons du même âge. Malgré cette impression d’être bien informé sur le VIH, la diversité des moyens pour empêcher sa transmission est encore méconnue. Ainsi, plus de la moitié (56 %) ne connaissent pas l’existence du traitement d’urgence (TPE) qui peut être pris au plus tard dans les 48 heures après un risque de transmission. Près des trois quarts (65 %) ignorent qu’une personne sous traitement efficace, ayant une charge virale indétectable, ne transmet pas le virus du sida. Près de 22 % des jeunes ne savent pas que le préservatif féminin est un mode de protection. Seul un tiers (33%) connait la Prep. « Il est inacceptable que si peu de personnes interrogées connaissent la diversité des moyens actuels de protection, explique Sidaction ». Malgré leur efficacité prouvée, le rejet et la peur des personnes restent d’ailleurs très présents : 60 % de l’échantillon refuserait une relation sexuelle avec une personne séropositive avec utilisation d’un préservatif masculin pourtant reconnu par eux comme totalement efficace. « Si les messages n’évoluent pas, nous alimenterons le sentiment général que la lutte contre le VIH/sida est une lutte du siècle dernier, ce qui ne fera qu’attiser l’épidémie en silence et les discriminations », explique Florence Thune, directrice générale de Sidaction, dans un communiqué. « De nombreuses solutions — telles que le traitement d’urgence, la Prep, le traitement pour les personnes séropositives [tasp], et la régularité du dépistage — offrent désormais des alternatives au préservatif. D’immenses avancées ont été accomplies en termes de prévention diversifiée », poursuit-elle.

L’enquête a été menée auprès d’un échantillon de 1 003 personnes, représentatif de la population française âgée de 15ans à 24 ans. La représentativité a été assurée par la méthode des quotas. Les interviews ont été réalisées par questionnaire auto-administré en ligne du 7 au 12 novembre 2018.