VIH : l'espérance de vie a augmenté au Nord

20 Juin 2017
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Les personnes vivant avec le VIH en Europe et en Amérique du Nord ont vu leur mortalité se réduire de façon significative depuis l'introduction des trithérapies, en 1996. Une étude publiée, mi mai, dans "The Lancet HIV" indique que l’espérance de vie des personnes vivant avec le VIH a augmenté d'environ dix ans depuis l'introduction des trithérapies en 1996. L’espérance de vie est de 73 ans chez les hommes et 76 chez les femmes. Pour les auteur-e-s de l’étude, cette espérance de vie est celle d’une personne de 20 ans qui a commencé son traitement à partir de 2008 et n'est pas décédée durant la première année. C’est presque autant que la population générale (78 ans en moyenne, hommes et femmes confondus). Cela correspond à une augmentation de dix ans chez les hommes et neuf ans chez les femmes. L’étude porte bien sur l’espérance de vie et pas sur la qualité de vie : deux notions très différentes et qui ne sont pas forcément associées. On peut ainsi avoir une espérance de vie longue et une qualité de vie amoindrie. "Les combinaisons d’antirétroviraux sont utilisées dans le traitement du sida depuis 20 ans, mais les médicaments récents ont moins d'effets indésirables, permettent de prendre un nombre moins élevé de cachets, empêchent davantage le virus de se reproduire et de résister au traitement", a expliqué l'un des auteurs de l'étude, Adam Trickey, de l'Université de Bristol. "Les traitements modernes sont très efficaces, ce n'est donc vraisemblablement pas l'amélioration des médicaments qui réduira davantage la mortalité des [personnes infectées] par le virus du sida", a-t-il estimé. "Nous devons maintenant nous focaliser sur les questions liées au bon suivi des traitements, au diagnostic tardif de l'infection au VIH ainsi qu'au diagnostic et au traitement des affections associées", a-t-il indiqué. Cette étude se fonde sur les données de 88 504 personnes de 18 pays d'Europe et d'Amérique du Nord qui ont entamé un traitement par antirétroviraux entre 1996 et 2010. La comparaison de ces données montre que le nombre de décès durant les trois premières années du traitement est moins élevé chez les personnes qui l'ont débuté entre 2008 et 2010 que chez celles qui l'ont entamé entre 1996 et 2007. L'une des réserves de l'étude tient dans le fait que "les estimations sur l'espérance de vie sont basées sur des taux de mortalité et il y a peu de données disponibles pour les patients les plus âgés", relève l'étude.