VIH : mauvais résultats pour les enfants

6 Décembre 2020
1 826 lectures
Notez l'article : 
0
 

Près d’une fois toutes les minutes et 40 secondes, un-e enfant ou un-e jeune de moins de 20 ans a été infecté-e par le VIH en 2019. Ce chiffre dramatique a été révélé (25 novembre) par le Fonds des Nations unies pour l'enfance (Unicef). Cette structure appelle les gouvernements à « protéger, soutenir et accélérer » les efforts de lutte contre le VIH chez les enfants. Cette même année, un peu moins de la moitié des enfants dans le monde n'avait pas accès à un traitement anti-VIH. Près de 320 000 enfants et adolescents-es ont été nouvellement infectés-es par le VIH. « Les enfants sont toujours infectés à un rythme alarmant, et ils meurent encore du sida. C'était avant même que la Covid-19 n'interrompe les services vitaux de traitement et de prévention du VIH, mettant ainsi d'innombrables autres vies en danger », a souligné la directrice exécutive de l'Unicef, Henrietta Fore. La pandémie de Covid-19 a aggravé les inégalités d'accès aux services de lutte contre le VIH pour les enfants, les adolescents et les femmes enceintes partout dans le monde, et l'on craint sérieusement qu'un « tiers des pays à forte charge de morbidité liée au VIH ne soient confrontés à des perturbations liées au coronavirus ». Une des grandes difficultés est l’accès aux traitements, notamment pédiatriques. Dans certains pays, le traitement pédiatrique du VIH et les tests de charge virale chez les enfants ont chuté de 50 à 70 %, et l'initiation de nouveaux traitements de 25 à 50 % en avril et mai, ce qui a coïncidé avec les confinements partiels et complets pour contrôler la Covid-19. Les accouchements dans les établissements de santé et le traitement maternel auraient également diminué de 20 à 60 %, le dépistage du VIH chez les mères et l'instauration d'une thérapie antirétrovirale (TAR) de 25 à 50 %, et les services de dépistage chez les nourrissons d'environ 10 %. Par ailleurs, malgré quelques progrès dans la lutte contre le VIH, de profondes disparités régionales persistent parmi toutes les populations, en particulier chez les enfants. Alors que la région du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord a enregistré une couverture de 81 % des thérapies antirétrovirales pédiatriques, les taux étaient respectivement de 46 % et de 32 % en Amérique latine et dans les Caraïbes, en Afrique de l'Ouest et en Afrique centrale. La région de l'Asie du Sud a enregistré une couverture de 76 %, l'Afrique orientale et australe de 58 % et l'Asie de l'Est et le Pacifique de 50 %.