VIH : recherche sur une pilule longue durée

24 Janvier 2018
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Une capsule à avaler, une fois par semaine pour une couverture en antirétroviraux suffisante pendant sept jours ? C’est le pari, pour l’instant prometteur, de chercheurs de l’hôpital de Boston, qui étudient un traitement anti-VIH à libération prolongée ou "long acting". Actuellement les personnes vivant avec le VIH, hormis celles qui peuvent "alléger" leur traitement sous le contrôle de leur médecin, doivent prendre un ou des comprimés tous les jours, à vie. L’observance à ce traitement quotidien peut s’effriter au fil du temps. Face à cela des chercheurs du MIT (Massachusetts institute of technology) ont eu une idée et viennent de publier dans "Nature Communications" les premiers résultats chez le porc. Une équipe dirigée par les professeurs Robert Langer et Giovanni Traverso a testé un petit dispositif permettant une prise de comprimé hebdomadaire pour des personnes vivant avec le VIH. "Cette pilule a la forme d'une capsule qui, une fois son enveloppe dissoute dans l'estomac, laisse se déplier une étoile de quelque 4 cm de large. Chacune de ses six branches peut contenir plusieurs médicaments différents. Trop grosse pour passer dans l'intestin, elle reste dans l'estomac, le temps de libérer progressivement les principes actifs qu’elle contient : dolutégravir, cabotégravir et rilpivirine", explique "Le Quotidien du médecin". Au bout d’une semaine, l’étoile se dissout et est évacuée par l’organisme. Cette technique inédite semble fonctionner dans l’appareil digestif du cochon (proche de celui de l’homme) et semble être bien tolérée. "Ces systèmes de dosages à administration lente sont aussi voire plus efficaces que les doses quotidiennes actuelles pour le traitement du VIH", affirme le professeur Giovanni Traverso. Mais avant une éventuelle mise à disposition chez l’homme, d’autres tests sur les animaux devront être effectués. La firme qui développe ce nouvel mode d’administration, Lyndra, reçoit le soutien financier des Centres de lutte contre les maladies infectieuses américains (CDC). Une piste intéressante pour l’avenir des traitements, et pas seulement pour les personnes vivant avec le VIH. Selon "Le Quotidien du médecin", l’une des premières utilisations de cette pilule longue durée pourrait être la prophylaxie pré-exposition (Prep).