VIH : réunion sur la prévention

29 Octobre 2022
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Les nouvelles infections au VIH augmentent dans un « nombre alarmant de pays, de régions et de villes à travers le monde », explique un récent communiqué de l’Onusida. Pas moins de 1,5 million de nouvelles contaminations ont été recensées en 2021, soit 1 million de plus que l’objectif 2020 qui était fixé à 500 000 nouveaux cas. Pour aider les pays à réduire les nouvelles infections, l’Onusida et ses partenaires ont réuni des experts et des expertes en prévention du VIH, ainsi que des responsables de la mise en œuvre originaires des 28 pays présentant les taux les plus élevés de nouvelles infections. L’objectif est d’identifier les raisons de l’absence de recul important des infections, de discuter des solutions et d’aider les pays à fixer des objectifs de prévention ambitieux… et réalistes. Ces 28 pays concentrent 75 % des nouvelles infections au VIH dans le monde et sont regroupés au sein de la Global HIV Prévention Coalition, créée en 2017. Une récente réunion a permis de définir la feuille d’action pour les années à venir, et il y a fort à faire. Le dernier rapport de l’institution onusienne, In Danger (En danger) révèle que le nombre de nouvelles infections au VIH n’a reculé que de 3,6 % entre 2020 et 2021, ce qui correspond à la plus faible baisse annuelle depuis 2016. Il montre qu’en 2021, une adolescente ou une jeune femme (âgée de 15 à 24 ans) a été infectée par le VIH toutes les deux minutes, soit 250 000 nouvelles infections, et que celles-ci se concentrent à plus de 80 % en Afrique subsaharienne. Par ailleurs, en 2021, l’Onusida estimait que les populations clés (notamment les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, les consommateurs-rices de drogues injectables, les travailleurs-ses du sexe, les personnes transgenres, les personnes en prison et dans d’autres environnements fermés) et leurs partenaires sexuels ont représenté 70 % des nouvelles infections au VIH dans le monde. « Ce chiffre montre bien que les efforts de prévention du VIH doivent se concentrer sur les populations marginalisées et défavorisées », défend l’Onusida. Si la situation est tendue, des solutions existent. « Des progrès considérables sont possibles lorsque des gouvernements élargissent leurs programmes de prévention combinée du VIH. Par exemple, l’expansion précoce des programmes à destination des populations clés en Côte d’Ivoire et l’élargissement de la couverture du traitement ont contribué à une baisse de 72 % des nouvelles infections entre 2010 et 2020 », explique l’Onusida. Autre exemple : en Afrique du Sud, les nouvelles contaminations ont baissé de 45 % au cours de cette même période, alors que le pays a étendu le traitement anti-VIH et la circoncision masculine médicale volontaire. Cette même approche a permis au Kenya de faire reculer l’incidence du VIH de 44 %. « Dans d’autres régions, plusieurs pays ont enregistré une forte baisse des nouvelles infections au VIH en concentrant leurs programmes de prévention combinée sur les besoins des populations clés, notent les experts-es de la Global HIV Prévention Coalition. Au Cambodge, en Thaïlande et au Vietnam, les nouvelles contaminations ont baissé de plus de 60 % entre 2010 et 2020. Elles ont également chuté d’environ la moitié au Salvador, en République de Moldavie et au Sri Lanka, ce qui montre que des progrès sont possibles ». Les pays concernés se sont engagés à atteindre un nouvel objectif fixé à 370 000 nouvelles contaminations au VIH d’ici 2025. Cette réduction est réalisable, mais uniquement si les efforts sont intensifiés pour atteindre les populations oubliées. Une nouvelle feuille de route a été élaborée pour aider les pays à atteindre leurs objectifs. Elle comprend un plan d’action en 10 points et des étapes spécifiques à chaque pays pour atteindre leurs objectifs. À suivre.