VIH / tuberculose : traiter tôt… les deux !

10 Mars 2011
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Des études font apparaître qu'en cas de co-infection par la tuberculose et le VIH, il faut traiter rapidement non seulement contre la tuberculose, mais également contre le VIH. Les résultats de deux études sur le sujet ont été présentés à la CROI 2011 qui s’est déroulée à Boston la semaine dernière. Le 4 mars, l’ANRS (Agence nationale de recherche sur le sida et les hépatites) a fait un point d’information sur les principales annonces de cette conférence. Jean-François Delfraissy, directeur de l’ANRS, a rappelé, sur la question de la co-infection tuberculose et VIH, qu'une étude française, l'essai Camelia, avait fait apparaître que les personnes ayant une charge virale très élevée devaient démarrer tout de suite un traitement antirétroviral contre le VIH, en même temps qu’un traitement anti-tuberculeux. A la CROI 2011, une étude, réalisée en Afrique du Sud, va dans le même sens que l'essai Camelia. Comme l’indique l’AFP, elle "conclut au bénéfice de traiter les personnes co-infectées de façon précoce" quand le nombre de leurs CD4 est bas.

Une troisième étude, américaine, également présentée à la CROI, a comparé des personnes co-infectées traitées tôt et d'autre traitées plus tard. Les résultats n’indiquent pas de différence de mortalité, ce qui serait contradictoire avec les deux autres études précédemment citées. L’explication de cette différence pourrait être liée au fait que dans la dernière étude il s'agissait de personnes moins avancées dans l'infection à VIH. Pour les personnes récemment contaminées par le VIH, selon Jean-François Delfraissy, il convient effectivement d'attendre quelques semaines avant de démarrer un traitement contre le sida. Et cela "pour qu'il y ait moins d'effets indésirables". "Si on traite les personnes co-infectées de façon précoce quand elles sont très immunodéprimées [système immunitaire bas], il peut y avoir un gain sur la mortalité de 40 %, 300 000 morts de moins par an", a souligné Jean-François Delfraissy.