Violences conjugales et VIH

1 Novembre 2020
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L’OMS (Organisation mondiale de la santé) estime qu’environ un tiers des femmes subiront des violences conjugales au moins une fois au cours de leur vie. Chez les femmes vivant avec le VIH dans un contexte très marginalisé, et soumises à de multiples facteurs de risque sociaux par ailleurs (alcool, drogues, incarcération, etc.), les violences conjugales sévères sont un facteur de risque indépendant de mortalité. C’est ce que nous apprend une sous étude menée par la chercheuse Kalysha Closson, rattachée à un programme social de suivi de traitement antirétroviral mené en Colombie Britannique (Canada) entre 2007 et 2010 et traduite par le Dr Cédric Arvieux pour le site info-vih.com. Cette étude s’intéresse aux différences de mortalité « toutes causes » entre les femmes ayant subi des violences conjugales et celles n’en ayant pas subi. Le questionnaire comprenait une question générale sur les violences subies, et en cas de réponse positive, un sous questionnaire permettait d’explorer le type de violences, notamment conjugales, ainsi que leur intensité. Sur les 1 000 participants-es au programme, on trouve 264 femmes. Il s’agit d’une population particulièrement vulnérable d’un point de vue social : près de 90 % étaient sans emploi au moment de répondre au questionnaire, un peu plus de 50 % n’avaient pas atteint le niveau baccalauréat, 25 % étaient usagères de drogues injectables et un peu plus de la moitié avaient déjà été incarcérées. Les violences conjugales sont rapportées chez 58,8 % des femmes interrogées et elles sont considérées comme sévères chez 24 %. Dans le suivi post enquête, 63 femmes sont décédées au 31/12/2017, avec un taux de décès deux fois plus élevé chez les femmes ayant subi des violences .