Violences et femmes étrangères

7 Décembre 2022
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À l’occasion de la Journée internationale pour l'élimination des violences contre les femmes (25 novembre), la Cimade a choisi d’alerter sur la « persistance de violences graves à l’encontre de toutes les femmes » et d’appeler « les pouvoirs publics à mener une véritable politique volontariste et de grande ampleur contre les violences faites aux femmes ». « La violence à l'égard des femmes reste un fléau, qui fait des milliers de victimes, pointe la Cimade, dans un communiqué. « Ces violences concernent toutes les femmes, quelle que soit leur catégorie sociale ou leur nationalité. Elles peuvent prendre différentes formes et peuvent être subies au sein de la sphère familiale, mais aussi dans des relations sociales, dans la rue, au travail, n’importe où, tout le temps. Tout le monde le sait : les victimes, les futures victimes, les auteurs, la société civile, les politiques. Tout le monde le sait mais il n’y a toujours pas de politique publique efficace : pourquoi ? », interroge l’ONG. Cette dernière a choisi de souligner la situation des femmes étrangères. La Cimade se montre critique, expliquant que la « situation des personnes étrangères victimes de violences est restée sur la touche ». « Les femmes étrangères, comme toutes les femmes, peuvent être confrontées à des violences. Cependant, en tant que personnes étrangères, les violences qu’elles peuvent subir sont aggravées par la précarité de leur statut administratif en France. Parce qu’elles ne peuvent souvent pas se défendre efficacement en l’absence de titre de séjour, parce qu’elles ont peur d’être expulsées en cas de dépôt de plainte, parce que c’est la galère pour être mises à l’abri, bénéficier d’un hébergement d’urgence, obtenir l’aide juridictionnelle pour divorcer ou encore bénéficier d’un suivi social », avance la Cimade. À l’occasion du 25 novembre, l’ONG a publié un guide qui dresse un rapide état des lieux : des lois peu connues, des textes mal appliqués, un accueil difficile au sein des structures, une absence de soutien et un manque de suivi social et juridique, etc. Ce guide permettra aussi aux différents-es acteurs-rices, comme aux personnes concernées de mieux appréhender la situation des personnes étrangères victimes de violences et de disposer d’outils pour permettre à ces personnes de faire valoir leurs droits. La Cimade formule aussi des recommandations pour la mise en place d’une réelle protection.