Plus de violences publiques pour les citadines

2 Janvier 2018
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Sifflements, drague importune, insultes, agressions physiques ou sexuelles : les jeunes femmes des grandes villes sont les plus touchées par les violences dans les espaces publics, selon une étude de l'Institut national d'études démographiques (Ined) publiée le 7 décembre dernier, indique l’AFP. Une femme sur quatre (25 %) dit avoir été victime d'au moins une violence dans la rue, les transports ou autres lieux publics pendant l'année précédant l'enquête. La plus forte proportion (20 %) fait état de sifflements et interpellations sous prétexte de drague, décrits dans une large majorité des cas comme sans gravité par les intéressées. De plus, 8 % des femmes interrogées déclarent avoir été la victime d'au moins un fait grave, relevant le plus souvent de violences physiques ou sexuelles, selon cette étude. Cette dernière analyse une partie des résultats de l'enquête "Virage" (violences et rapports de genre), réalisée en 2015 auprès d'un échantillon de 15 556 femmes et 11 712 hommes de 20 à 69 ans. Chez les hommes, 14 % déclarent au moins une violence, dont 5 % font état d'au moins un fait qu'ils considèrent comme grave. Dans le détail, 8 % des femmes interrogées disent avoir été au moins une fois la cible d'insultes. Par ailleurs, 3 % disent avoir été suivies avec insistance, 2 % avoir été victimes de pelotage accompagné parfois de baisers forcés, 1 % de propositions sexuelles insistantes, tandis que 1 % ont eu affaire à un exhibitionniste ou voyeur et 1 % ont été frappées ou secouées brutalement. Ces violences interviennent le plus souvent dans les grandes villes: les habitants d'Ile-de-France sont les plus nombreux à en déclarer dans l'enquête, tandis que les habitants des zones rurales sont ceux qui en déclarent le moins. Ce sont les personnes les plus jeunes qui sont le plus souvent confrontées à des situations de violence dans l'espace public : 58 % des femmes de 20 à 24 ans et 30 % des hommes de cette tranche d'âge ont déclaré au moins un fait, et respectivement 21 % et 10 % au moins un fait grave. Dans l'ensemble de la population, ces chiffres signifient que près de trois millions de femmes par an subissent dans l'espace public une situation de drague importune, et que plus d'un million subissent des situations de harcèlement et d'atteintes sexuels, a calculé l'Ined.  Les hommes sont pour leur part plus de 1 million à avoir subi des insultes, et près de 750 000 à avoir subi des violences physiques.