Violences sexistes et VIH

5 Décembre 2022
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À l’occasion de la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, l’Onusida a appelé « à nous unir pour mettre fin à la violence sexiste sous toutes ses formes et lutter contre les inégalités entre les sexes qui alimentent la pandémie de VIH. « La violence à l’égard des femmes et des filles est une honte pour tout le monde, au niveau individuel et collectif, une violation grave des droits humains qui se produit à une échelle démesurée », a soutenu la directrice de l’Onusida, Winnie Byanyima. « Cette pandémie de violence continue d’entraîner des milliers de nouvelles infections au VIH, chaque semaine, et complique considérablement l’éradication du sida. Il s’agit d’une question systémique qui doit être traitée à tous les niveaux de la société », a-t-elle argumenté. Chaque semaine ? Oui, chaque semaine comme en témoignent les données de l’année dernière. Ainsi, en 2021, chaque semaine : 4 900 jeunes femmes ou adolescentes âgées de 15 à 24 ans ont été infectées par le VIH. Dans le monde, une femme et une adolescente sur trois subissent des violences physiques, sexuelles ou les deux de la part de leur mari, de leur partenaire masculin ou de tiers. Ces violences ont souvent lieu chez elles et dans leur quartier, autrement dit dans des endroits où elles devraient se sentir le plus en sécurité, indique l’Onusida. Et ce « chiffre affligeant » ne prend pas en compte les millions de femmes et de filles qui sont victimes d’autres formes très diverses de violences sexistes et de pratiques nuisibles telles que le mariage forcé, le mariage des enfants, les mutilations génitales des femmes et la violence sexuelle. Dans les pays à haute prévalence du VIH, les violences exercées par un partenaire intime augmentent jusqu’à 50 % le risque de contamination au VIH chez les femmes, soutient l’agence onusienne. « La violence ou la peur de la violence empêche les femmes d’accéder aux services et entrave leur capacité à négocier l’utilisation du préservatif avec les auteurs de cette violence, à divulguer leur statut sérologique ou à respecter leur traitement antiviral ». L’Organisation mondiale de la Santé a désigné la violence à l’égard des femmes comme un problème de « santé mondial » qui a « atteint les proportions d’une épidémie ». Pourtant, des décennies après la Déclaration universelle des droits de l’homme adoptée le 10 décembre 1948 et la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (Cedaw) instituée en 1979, le monde parle encore d’éliminer la violence à l’égard des femmes… comme si rien n’avait bougé !