Vol systématisé des Migrants à Calais

30 Octobre 2021
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Des associations venant en aide aux personnes migrantes à Calais ont dénoncé (18 octobre) un « vol systématisé » de leurs affaires lors des expulsions de campements. Cette accusation est récusée par la préfecture, qui annonce toutefois une adaptation du protocole censé leur permettre de les récupérer. Ces associations (l’Auberge des migrants, Salam, Women’s refugee Center, etc.), qui ont recensé 849 expulsions entre janvier et septembre 2021, rappellent qu’un protocole mis en place en 2018 par la préfecture doit permettre aux migrants-es de récupérer dans une « Ressourcerie » les affaires confisquées lors des expulsions. Mais ce dispositif, qu’elles ont décidé de ne plus cautionner « compte tenu des entraves toujours grandissantes mises en place par la Préfecture du Pas-de-Calais », n’est qu’un « écran de fumée » qui « permet à l’État de légitimer un vol systématisé et institutionnalisé », écrivent-elles dans un communiqué, cité par l’AFP. Elles dénoncent des horaires d’ouverture très restreints, l’obligation pour les migrants-es de se faire accompagner par une association autorisée, mais également le fait que lorsqu’un-e migrant-e parvient à accéder à la Ressourcerie, il lui est très difficile de retrouver ses biens (argent, téléphones, médicaments, papiers d’identité, etc.) parmi « plusieurs tonnes d’autres amassées dans des conditions insalubres ». « En 2020, sur le peu de personnes ayant eu accès à ce dispositif, 72,6 % n’ont pas retrouvé ces effets de valeurs », selon le communiqué des ONG. « De nombreux sacs à dos sont saisis pleins par les équipes de nettoyage et sont, par la suite, retrouvés vides », pointent les associations. Alors que le protocole prévoit que les forces de l’ordre laissent le temps aux migrants-es de récupérer leurs affaires au début des opérations d’expulsion, « de manière récurrente, elles ordonnent aux personnes de quitter la zone expulsée sans leur laisser la possibilité d’en récupérer l’intégralité », dénoncent aussi les associations. Sollicitée par l’AFP, la préfecture a assuré que les migrants-es disposaient « d’un temps suffisant pour prendre leurs affaires personnelles, y compris les tentes, duvets et couvertures » et que « seuls les divers objets laissés sur les campements (étaient) récupérés » puis déposés à la Ressourcerie. « Le protocole de collecte et de restitution va évoluer dans les prochains jours : il prévoira la restitution des effets triés et séchés aux migrants sur des plages horaires plus adaptées », annonce la préfecture.