WC pour les trans : une question nationale aux Etats-Unis

4 Novembre 2016
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La Cour suprême des Etats-Unis a annoncé, fin octobre, qu'elle déciderait dans quels WC doivent aller les personnes trans, une question qui a pris une dimension nationale en Amérique, dans le contexte électoral actuel. Le dossier concerne une personne de 17 ans nommée Gavin Grimm, née de sexe féminin mais qui se considère homme. L'adolescent a saisi la justice pour obtenir le droit d'utiliser les toilettes pour hommes de son lycée situé à Gloucester, en Virginie. Cette affaire sera plaidée d'ici fin juin et s'annonce comme l'une des plus importantes de la session en cours. Le gouvernement de Barack Obama affirme que l'accès aux toilettes et aux vestiaires sportifs du système éducatif public doit se faire selon le sexe auquel un élève s'identifie, et non selon son sexe de naissance. Les autorités fédérales, voulant lutter contre la discrimination des personnes trans, ont donc envoyé une circulaire nationale demandant au système d'enseignement public de se conformer à cet avis, précise l’AFP. Cette idée est violemment combattue par une douzaine d'Etats républicains. Ces derniers ont entamé des poursuites en justice visant l'administration centrale. Leader dans le défi aux autorités fédérales, la Caroline du Nord a adopté une loi imposant aux personnes trans d'utiliser les toilettes en fonction de leur sexe de naissance. Cette loi de Caroline du Nord, qui concerne une infime minorité de la population, a été jugée discriminatoire par de multiples personnalités, issues de la société civile, du monde des affaires et du monde sportif ou du parti démocrate. La Cour suprême fonctionne depuis le décès en février dernier du juge Antonin Scalia avec huit magistrats au lieu de neuf : quatre juges conservateurs et quatre juges progressistes. Elle est donc menacée de blocage. Une des premières tâches du futur ou de la future président-e des Etats-Unis sera de nommer le neuvième juge actuellement manquant. "C'est relativement surprenant que la Cour suprême ait accepté de prendre ce dossier avec seulement huit membres siégeant. Il faut espérer que d'ici qu'ils entendent cette affaire ils aient retrouvé leur collège complet de neuf", a commenté Elizabeth Cooper, professeur à la Fordham Law School, citée par l’AFP.