Zambie : traitement VIH pour tous

4 Septembre 2017
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La Zambie a adopté les directives de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) qui recommandent de proposer à toutes les personnes vivant avec le VIH un traitement antirétroviral, quel que soit leur taux de CD4. C’est ce qu’a indiqué, mi août, le président zambien, Edgar Chagwa Lungu, à l’occasion du lancement de la première Journée nationale pour le dépistage, le conseil et le traitement du VIH. Cette journée nationale du dépistage du VIH est importante pour ce pays où on estime à 1,2 million le nombre de personnes vivant avec le VIH, dont seulement 67 % connaissent leur statut. Autrement dit, il y a en Zambie près de 400 000 personnes qui ne savent pas qu’elles vivent avec le VIH. Comme l’explique l’Onusida dans un communiqué (19 août), cette situation implique de mettre en œuvre des stratégies de dépistage du VIH intensives, innovantes et efficaces, conformes aux recommandations de l’OMS et de l’Onusida. La Zambie a adapté les directives consolidées de l’OMS sur les services de dépistage du VIH par rapport aux principes clés suivants ("5 C") : consentement, confidentialité, conseil, résultats corrects et connexion avec la prévention, le traitement et les soins. Le petit problème, c’est que le président zambien a décidé que le test de dépistage serait obligatoire pour toutes les personnes hospitalisées, avec ou sans leur consentement. "De la même manière que nous ne demandons pas votre avis pour le test contre le paludisme, nous allons vous faire dépister pour le VIH et nous allons vous donner des conseils, s’il s’avère que le résultat est positif pour que vous puissiez commencer le traitement", a-t-il déclaré le 15 août dernier, cité par le site Net.afrique. Evidemment, l’OMS et l’Onusida ne voient pas les choses de la même façon. L’Onusida rappelle d’ailleurs dans son communiqué que les deux institutions "ne sont pas favorables au dépistage obligatoire ou contraint des individus pour des raisons de santé publique". "Nous devons convaincre nos concitoyens de l’importance d’un dépistage régulier du VIH et veiller à ce que ceux dont les résultats sont positifs ne soient pas stigmatisés" a rappelé Edgar Chagwa Lungu qui n’est pas certain que l’objectif soit atteint si la contrainte s’applique.