Comment lire mon bilan ?

Le bilan sanguin permet de surveiller l’évolution de l’infection, l’efficacité du traitement, les effets sur le corps. Il dépend
 des médicaments pris, de l’état de santé, et peut évoluer.

Une vraie enquête. Le sang est une sorte d’organe liquide dans lequel les cellules sanguines (globules rouges et blancs, plaquettes venant de la moelle osseuse) sont en suspension dans un fluide, le plasma. Celui-ci contient de nombreuses molécules issues de différentes parties du corps (rein, foie, pancréas, etc.) Le bilan renseigne sur l’état des organes : rein (créatinine), foie (transaminases ASAT ou ALAT), pancréas, etc. Souvent, un seul élément ne suffit pas pour un diagnostic précis, mais comme dans une enquête policière, il faut interpréter plusieurs indices différents : les différents paramètres du bilan.

Quelle fréquence ? Le bilan sanguin se fait tous les deux, trois ou six mois selon les cas : VIH et/ou hépatites, attente de traitement, efficacité des médicaments, symptômes et effets indésirables. Parfois tous les mois au début du traitement ou lors de son changement. Les examens compris dans le bilan dépendent de l’état de santé et des médicaments qu’on prend. À chaque visite, le médecin décide du bilan suivant (les examens peuvent varier) et de la date de la prochaine consultation. Ce bilan peut être fait à l’hôpital ou en ville.

Tous les laboratoires sont fiables, mais il vaut mieux aller toujours dans le même, car selon les laboratoires, les chiffres peuvent varier légèrement (et on perd de la précision pour suivre l’évolution de chaque paramètre). En ville, il n’est pas indispensable de prendre rendez-vous et on peut recevoir les résultats chez soi ou par Internet.

Avoir accès à son bilan est un droit.

Les principaux paramètres décryptés

CD4 : le nombre et le pourcentage de CD4 (chefs d’orchestre du système immunitaires) et aussi le rapport CD4/ CD8.
CV VIH : quantité de VIH en nombre de copie/ml de sang. En dessous de 50 copies (parfois 40 ou 20), c’est indétectable. Ce qui est un des objectifs du traitement.
CV VHB (ou VHC) : quantité de VHB (ou de VHC) en unités internationales (UI)/ ml de sang.

NFS : numération formule sanguine (ou hématogramme). C’est le bilan de base : contrôle du nombre de globules rouges, blancs et de plaquettes.
Hématies : globules rouges qui transportent l’hémoglobine chargée en oxygène. Si on en manque : anémie (fatigue, essoufflement...). Le VGM (volume globulaire moyen) permet de voir s’ils ont la taille normale.
Leucocytes : globules blancs de notre système immunitaire. Si on en a beaucoup, c’est qu’il y a sans doute une infection. Grandes tendances : avec des bactéries, plutôt les polynucléaires neutrophiles ; parasite ou allergie, plutôt les polynucléaires éosinophiles ; virus, plutôt les lymphocytes.
Plaquettes : cellules permettant la coagulation du sang. En manquer, c’est la thrombopénie. L’hémostase regroupe d’autres marqueurs de coagulation (prothrombine, temps de céphaline, fibrinogène).
Glycémie à jeun : quantité de sucre dans le sang. Son augmentation est un des premiers signes de diabète et appelle des examens complémentaires.
Urée et créatinine : déchets issus de la dégradation des protéines, éliminés par les reins. Elles servent à la surveillance du rein. S’ils fonctionnent mal, la « clairance de la créatinine » est diminuée, la quantité d’urée accrue.
Cholestérol et triglycérides : graisses circulant dans le sang. Le LDL cholestérol est le « mauvais », le HDL cholestérol le « bon ».
Albumine et protéines plasmatiques : en manquer est souvent lié à une alimentation insuffisante, déséquilibrée ou à une mauvaise absorption dans le tube digestif.
Bilirubine : pigment de la bile. Son augmentation (les causes sont diverses) provoque une jaunisse du visage ou des yeux.
ASAT/SGOT et ALAT/SGPT : surveillance du foie. Ces transaminases sont des enzymes du foie. Augmentées : problème du foie (puis cirrhose).
PAL/GGT (gamma GT) : si ça augmente, peut-être y a-t-il un problème biliaire. Vitamine D (25 OH) : souvent en déficit chez les séropos. Si c’est le cas, des compléments sont possibles. Important pour les os notamment.
CRP et VS : marqueurs d’inflammation les plus courants (protéine C réactive, vitesse de sédimentation des globules rouges). Infection et allergie les modifient.
Ionogramme : sodium (Na) et potas- sium (K) marquent la déshydratation (diarrhées ou vomissement) ; calcium (Ca) et phosphore (P) signent des problèmes osseux ou rénaux.