Faire son deuil !

Publié par saturne69 le 16.12.2012
8 148 lectures

Faire son deuil !

Et je précise que ce n'est qu'un point de vue personnel (pour ceux qui souhaiteraient m'envoyer "balader", car bloguer, c'est s'exposer avec parfois avoir des retours durs – alors merci de ne pas y aller trop fort).

Il y a quelques années de cela, dans ma grande naïveté de l'époque, je pensais que l'on ne faisait le deuil que des personnes aimées et disparues, puis avec le temps, une plus grande maturité), enfin je l'espère (et la vision du "deuil" que m'a fait partager une personne chère à mon cœur, j'ai réalisé que l'on devait faire son deuil de nombreuses "choses", parfois chaque jour (heureusement pas tous les jours), non seulement des êtres chers qui ne sont plus là, mais de tous les aspects de la vie que l'on aimait, des personnes que l'on a rencontré et avec qui les liens se sont rompus, de sa jeunesse (et tout ce qui va avec), de certains de ses idéaux, rêves, espoirs et la liste est longue…

Mon désarroi sur le sujet est profond et n'a pas de relation avec le site (ni le VIH et le VHC).

Je suppose que j'aurais des messages positifs à ce petit trait d'humeur.

Voila et merci à ceux qui m'ont lu.

Commentaires

Portrait de fioredelmiosegreto

mais ce n'est pas moi qui te la donnerait. On fait des deuils tous les jours, c'est vrai, la vie n'est de toutes façons qu'une suite incessante d'aménagements qui passent souvent par des renoncements. Le vrai sens du deuil, à mon avis, c'est accepter les choses comme elles sont et non comme on voudrait qu'elles soient lorsque ce désir est impossible. Accepter, c'est déjà la source d'une grande satisfaction. Donc, rien de dépressif dans cette manière de voir les choses, comme on a pu me le dire à certains moments. 

Portrait de WhiteAngel

Faire son deuil, c'est savoir lâcher prise sur des choses que l'on ne peut maîtriser.

C'est savoir accepter. Ca concerne tout, pas seulement la mort. Ce peut être la perte d'une personne (au sens propre comme au sens figuré), de sa santé, le venue d'un handicap....

Portrait de jean-rene

Pour moi, "faire son deuil", c'est prendre conscience du fait , lorsqu'une personne disparaît (par la mort ou l'éloignement), personne dont on attendait la gratification d'un besoin (affection, reconnaissance, etc ...),qu'il est toujours possible de trouver d'autres personnes qui nous apporteront ce que la personne disparue devait nous apporter.

Je ne crois pas qu'on puisse faire son deuil d'un besoin mais je crois qu'on peut faire son deuil de la personne dont on attendait qu'elle satisfasse ce besoin; par contre, plus la projection sur la personne disparue était forte, plus le deuil est difficile à faire.

Portrait de fioredelmiosegreto

Dans le processus du deuil, on désinvestit le désir dans une personne ou une chose pour l'investir ensuite ailleurs. C'est exactement ce que tu décris. Mais il est très juste aussi, comme tu le dis, que plus la relation était investie, plus il est difficile de faire le deuil. Certaines personnes n'y arrivent jamais et le deuil ne se fait jamais, ouvrant parfois la porte vers la mélancolie qui est le versant pathologique du deuil non fait.

Portrait de NathanaëlSero

Bonjour,

Pour ma part, je ne porte le deuil que pour des gens qui sont mort et que j'aimais.

Par contre, mon fonctionnement est le suivant quand je dois oublier quelqu'un ou quelque chose a laquelle je tenais, je fais comme si subitement et mystérieusement j'avais été frapper d'amnésie sur tout ce qui concerne cette chose. Je me fais le serment à moi même de ne plus jamais parler d'eux.

Et quand j'y penses parfois au fond de mon lit la nuit ou souvent le matin au réveil alors que je suis allongé dans mon lit et que je penses et bien vite fais bien fais je penses à autre chose jusqu'à ce que je n'y penses plus.

Mais après chacun réagis comme il peut.

Bonne soirée.

Nath.

Portrait de fioredelmiosegreto

de ta bonne humeur Nath ! Tu chasses les mauvaises pensées pour ne garder que les bonnes ! Simple et efficace. 

Portrait de NathanaëlSero

Je fais comme ça :)

Mais c'est pas si simple que ça lol

Biz.

Portrait de fioredelmiosegreto

Ta manière d'être nous donne la pêche et nous communique toujours de la bonne humeur, je pense que je ne suis pas le seul ici à le penser !

Portrait de jean-rene

Comme je t'envie cette capacité d'amnésie, Nath !

Moi, j'ai une mémoire tellement encombrante que quand je fais quelque chose d'anodin (la vaisselle, cirer mes chaussures, etc...!), il faut que je mette de la musique pour que mon esprit ne se branche pas auitomatiquement sur le premier persécuteur dont il pourra se souvenir !

Portrait de NathanaëlSero

Moi j'ai toujours un fond sonore chez moi, je ne supporte pas trop le silence, il faut toujours que ma radio ou ma télé soit allumé, même quand je lis.

Portrait de jean-rene

Oui mais toi, Nat, tu arrives à "penser à autre chose jusqu'à ce que tu ne penses plus" à ceux que tu veux oublier. J'admire cette faculté.

Je me demande si notre différence ne tient pas au fait que je fais partie d'une génération qui a été traitée par la méthode analytique, tandis que ta génération a bénéficié des méthodes comportementales.

Et il est certain que la méthode analytique, si l'on veut faire un deuil en oubliant le passé, c'est pas le top !

Portrait de WhiteAngel

jean-rene wrote:

Comme je t'envie cette capacité d'amnésie, Nath !

Moi, j'ai une mémoire tellement encombrante que quand je fais quelque chose d'anodin (la vaisselle, cirer mes chaussures, etc...!), il faut que je mette de la musique pour que mon esprit ne se branche pas auitomatiquement sur le premier persécuteur dont il pourra se souvenir !

Je fonctionne idem...mon esprit pense automatiquement. Il n'y a que lorsque je dors que je ne pense pas...et même là, je rêve....

Nath fonctionne par la volonté.

Portrait de Mumbly

jean-rene wrote:
Oui mais toi, Nat, tu arrives à "penser à autre chose jusqu'à ce que tu ne penses plus" à ceux que tu veux oublier. J'admire cette faculté. Je me demande si notre différence ne tient pas au fait que je fais partie d'une génération qui a été traitée par la méthode analytique, tandis que ta génération a bénéficié des méthodes comportementales. Et il est certain que la méthode analytique, si l'on veut faire un deuil en oubliant le passé, c'est pas le top !

 

de philosophie de la vie, je crois. Pour moi, je n'oublie jamais rien, ni le bien, ni le mal que l'on m'a fait ou que j'ai pu faire. Effectivement je pratique l'analyse en permanence et surtout sur mes actes et mes pensées. (je suis exactement dans une tranche d'age médiane entre JR et Nath) mais je crois que c'est cette analyse qui permet de dédramatiser  et de ne pas s'apitoyer sur soi même. Ce qui reste des êtres que l'on a aimé, ce sont des bons moments, des souvenirs géographiques, des odeurs, des mets ... et à chaque fois c'est ce coté là que je revois, que je ressens. Pour ceux qui m'ont blessé ou déçus, ça ne me touche absolument pas car je pense sincèrement que  ce sont eux qui sont à plaindre. Je garde un espoir absolu dans l'être humain, sans rien en attendre tout en restant vigilant car tout le monde n'est pas beau ou gentil... Comme ça, je reste optimiste, jovial, et plutôt bien dans mes baskets...

Portrait de WhiteAngel

Mumbly wrote:

Ce qui reste des êtres que l'on a aimé, ce sont des bons moments, des souvenirs géographiques, des odeurs, des mets ... et à chaque fois c'est ce coté là que je revois, que je ressens. Pour ceux qui m'ont blessé ou déçus, ça ne me touche absolument pas car je pense sincèrement que  ce sont eux qui sont à plaindre. Je garde un espoir absolu dans l'être humain, sans rien en attendre tout en restant vigilant car tout le monde n'est pas beau ou gentil... 

J'en suis à ce stade de ma reflexion.

Portrait de WhiteAngel

Portrait de jean-rene

Oui Mumbly mais quand j'ai à la fois de bons souvenires et de mauvais souvenirs d'une même personne, ce sont automatiquement les mauvais qui reviennent.
J'ai lu quelque part que le cerveau de l'homme fonctionne comme ça depuis la préhistoire afin qu'il se souvienne de ce qu'il doit faire quand il est agressé par des fauves.
Mais c'est pas marrant à vivre;

Portrait de Mumbly

n'es tu pas assez critique avec toi même? On a tous fait des choses qui ont pu être mal perçues et qui ont peut être créé des conflits. Moi je ne veux retenir que les bons souvenirs, ceux là m'aident et je lache prise sur le reste... Essaie et tu verras, on se sent plus léger et l'amour propre n'a pas à en souffrir puisque c'est toi qui décide...

Portrait de jean-rene

Non Mumbly; les mauvais souvenirs dont je parle datent de mon enfance et concernent des médisances ou des conflits émanant de la personne dont je parle et destinés à deux autres personnes de ma famille que j'aimais; je n'étais pas personnellement en cause, j'étais à chaque fois pris à témoin.

J'en veux toujours à cette personne que j'aimais, d'avoir été médisante ou agressive à l'égard de ces deux autres personnes que j'aimais aussi.

Quand j'aime quelqu'un, j'attends de lui qu'il ne soit pas médisant ou agressif à l'égard de ceux que j'aime; je sais que c'est une exigence un peu tyrannique mais j'ai du mal à faire le deuil de cette exigence.

Portrait de jean-rene

En fait, je n'ariverai jamais à faire le deuil de cette exigence puisque ce serait faire le deuil d'un besoin.

Tout ce que je peux faire, c'est fréquenter un maximum de personnes bienveillantes afin de compenser le souvenir de ces conflits dont j'ai été témoin.