Plan anti-pauvreté : le gouvernement en mesures

Publié par jfl-seronet le 05.02.2013
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Minima sociaux, logement, éducation... Jean-Marc Ayrault a décliné lundi 21 janvier le plan anti-pauvreté de son gouvernement. Il devrait coûter 2,5 milliards d'euros par an à l'horizon 2017. Mesures et réactions.

Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a présenté lundi 21 janvier, à l'issue d'un Conseil interministériel de lutte contre l'exclusion, un document d'une cinquantaine de pages détaillant un plan anti-pauvreté sur cinq ans dont les grandes lignes avaient été annoncées en décembre. C’est François Chérèque, ex-secrétaire général de la CFDT, qui doit assurer la mise en œuvre des dites mesures. Ce plan doit coûter de 2 à 2,5 milliards d'euros par an en vitesse de croisière à l'horizon 2017. Le gouvernement n’a pas expliqué comment il le finançait… il faudra attendre la loi de finances de 2014 pour savoir. Sans tout détailler, on peut noter que le gouvernement a décidé d’une augmentation du RSA.
Le "RSA socle" sera revalorisé (hors inflation) sur dix ans, pour retrouver son niveau d'origine de 50 % du SMIC. Un premier coup de pouce de 2 % sera donné en septembre 2013. Une réforme du RSA-activité et de la Prime pour l'emploi, dont l'objectif est similaire, sera par ailleurs étudiée en février, indique "Les Echos". L'Igas (Inspection générale des affaires sociales) planchera début 2013 sur les moyens d'assurer une meilleure lisibilité et une plus grande régularité des aides perçues.

Accès aux droits

Plus des deux tiers des allocataires potentiels du RSA-activité ne le demandent pas, le gouvernement va lancer "une campagne de communication" pour y pallier. Les taux de non-recours "devront baisser" et les caisses d'allocation familiale (CAF) instaurer progressivement un "rendez-vous des droits" pour les allocataires, indique le gouvernement.

Accès aux soins

Les plafonds de ressources pour accéder à la CMU-C, la couverture maladie universelle complémentaire, et l'acquisition d'une complémentaire santé (ACS), seront relevés de 7 % pour permettre à 750 000 personnes supplémentaires d'en bénéficier.

Logement

L'objectif de construire 150 000 logements sociaux par an est maintenu. Le Premier ministre réunira les acteurs du logement social au premier trimestre. La mise en œuvre d'une garantie universelle et solidaire des risques locatifs est à l'étude : elle sécuriserait à la fois les propriétaires, en les garantissant contre les loyers impayés et les locataires, dont l'entrée et le maintien dans le logement seraient facilités, détaille "Les Echos". Le plan prévoit la création ou la pérennisation en 2013 de 5 000 places d'hébergement d'urgence, dont un tiers environ réservé aux femmes victimes de violence. Entre 2013 et début 2014, 4 000 nouvelles places seront destinées aux demandeurs d'asile.
Ce plan n’est pas trop mal accueilli par les associations, mais ce n’est pas le plébiscite non plus. Ainsi Bernard Thibaud du Secours catholique estime dans une interview aux "Echos" (11 décembre 2012) que les "hausses du RSA et de la CMU-C n'atteignent pas les niveaux escomptés. Le plafond de ressources pour accéder à la couverture maladie universelle complémentaire permettra seulement à 500 000 personnes de plus d'en bénéficier, alors que ce sont 4 millions de personnes qui ont besoin d'une complémentaire santé gratuite. Quant à la revalorisation du RSA socle, elle est plus qu'insuffisante : 2 % par an, c'est 12 euros par mois soit 40 centimes par jour. Ce n'est pas cela qui va changer la vie des plus pauvres ! Nous demandions une hausse immédiate de 15 %, soit 60 euros par mois, et 25 % à terme". A l’UMP, on dénonce un plan qui "privilégie l’assistanat". "Les diverses mesures présentées (…)  à l'occasion du conseil interministériel de lutte contre l'exclusion montrent qu'une fois de plus le gouvernement se trompe d'outils en privilégiant l'assistanat, au lieu de miser sur des aides au retour à l'emploi", explique le député UMP dans un communiqué.

Commentaires

Portrait de guppy

je me demande comment font les gens qui ont des difficultés à comprendre les dossiers de demandes de cmu et de l'acs, j'ai dû relire plusieurs fois le dossier avant de le compléter, on nous demande de choisir un organisme dans une liste qui n'est disponible que sur internet, comment font ceux qui n'ont pas internet? Pourquoi demander des photocopies de la carte vitale et de l'attestation de droit, la cpam à tout ça sur écran , on demande des photocopies des comptes épargnes, un justificatif de domicile, faut arrêter là, je comprends que les gens renoncent à demander les aides.