La vaccination HPV : La faire ou non ?

5 Février 2013
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Le papillomavirus virus humain (HPV) est un virus dont presque toute la population est porteuse, car il se transmet très facilement (le toucher, peut être un facteur de transmission). Il en existe plusieurs types qui, selon les souches, provoquent des condylomes (petites verrues au niveau des parties génitales) ou d’autres lésions pouvant évoluer, dans certains cas, vers des cancers. Deux vaccins (vaccins préventifs) sont disponibles dirigés contre quatre souches de papillomavirus : les sérotypes 16 et 18 (cancérigènes), et 6 et 11 (causes de crêtes de coq/condylomes). Ils sont recommandés pour les jeunes filles vers 14 ans ou dans l’année du début de la vie sexuelle alors que la vaccination préventive des garçons n’est pas encore recommandée en France, en 2013. Des essais pour évaluer si une vaccination préventive permettrait de réduire les méfaits liés au HPV, sont actuellement en cours.  Cela pourrait être utile aux personnes séropositives, car le VIH favorise la survenue de problèmes liés au HPV. Au-delà des enjeux de santé publique liés à la vaccination, nous aborderons la question du dépistage, du suivi médical proctologique et gynécologique qui est essentiel mais qui peut s’avérer délicat et difficile d'accès. Alors, HPV : vaccination pour qui et comment, quels enjeux ? Quel dépistage ? Quelle prise en charge et quel suivi ? C’est ce soir dans le salon thématique du chat en compagnie de Roy et de Vichenzo.

Commentaires

Portrait de guppy

traitant n'a t'il pas un rôle à jouer dans la prévention du hpv, ne pourrait-il pas de temps en temps jeter un oeil pour vérifier s'il n'y a pas de condylomes, pourquoi attendre la consultation du proctologue, lorsqu'il y en a une, car c'est quand même rarement proposé.

Portrait de vichenzo

tu as entièrement raison, le medecin traitant peut avoir un rôle à jouer, mais encore faut il qu'il s'y connaisse en IST (ce qui n'est pas toujours le cas). De plus, tous les medecins traitant ne sont pas équipé pour traiter les condylomes (azote liquide, électrocoagulation) ou même pour les dépister (anuscope pour vérifier à l'intérieur de l'anus, ou speculum pour le vagin).

Peut être est-ce à nous aussi de demander au medecin traitant une orientation chez le proctologue ou gynécologue, car en cas d'antécédents liés au HPV on préconise au moins une visite annuelle de contrôle.

On se retrouve ce soir à partir de 21h (dans le salon thématique) pour approfondir le sujet.

Vichenzo-seronet

Portrait de Rumble31

En ayant eu quelques cadeaux et les ayant fait retirer, j'ai demandé 3-4 mois après l'intervention de faire une vaccination totale (3 vaccins espacés de 6 mois environ), qui est à priori prise en charge par l'ALD.

2 ans après, pas une seule récidive ni le bout du nez de quoi que ce soit. Je précise que j'ai fait les vaccins avec 300+ T4, je ne sais pas si c'est une condition de "prise", mais "à priori" et sans juger de quoi que ce soit d'autre, pour moi ça serait efficace même une fois les soucis arrivés ;-)

Portrait de coca31

Pour ma part j'en ai eu suite à la visite annuelle de chez mon proctologue et m'a prescrit Aldara ! J'ai morflé c'est horrible ce truc ! Je dois avoir une viste dans les prochains mois pour un bilan mais qu'est ce que j'aimerais pouvoir bénéficier d'un vaccin !!!

Portrait de guppy

La vaccination contre le hpv est possible où pas?

Portrait de appt84

Bonsoir,

la question a sans doute déjà été posée, mais est-il possible de trouver une trace, un résumé du dial de ce dernier chat ? Parce que lorsqu'on n'a pas réagi à temps... on l'a mauvaise !!!

D'avance, merci !

Bises

Portrait de jesuisdu13

Le vaccin existe a ma connaissance chez les femmes VIERGE

Portrait de vichenzo

Les thèmes abordés lors du chat ont été le suivi gynécologique et proctologique chez la femme, puisque seulement deux hommes étaient présents : "les garçons sont peut-être plus frileux pour parler de leur anus ?" Nous avons aussi abordé les essais vaccinaux en cours sur le HPV et évoqué les recommandations vaccinales en France.

Le suivi médical du HPV est très important surtout chez les personnes séropositives car le VIH favorise le risque de complications liées au papillomavirus (lésions bénignes, condylomes ou cancers). On préconise une visite annuelle de contrôle chez le protologue pour les gays ou toutes personnes ayant déjà eu des condylomes. Le suivi gynécologique est le même (à minima une fois par an) et il comprend en plus une palpation des seins et une mammographie.

La première consultation chez un proctologue peut être assez embarrassante :"oui il faut aussi contrôler par là, je consulte un protologue et j’étais un peu mal à l’aise au début". Si on sent que le feeling ne passe pas il ne faut pas hésiter à changer de praticien. On peut demander à son infectiologue, ou à des amis des conseils : Je suis allé voir un des proctologues les plus compétent de Paris, mais alors sur le plan humain c’était zéro, du coup j’ai changé". Choisir un praticien du même sexe que soi peut aussi être facilitant : "j’étais hyper gênée mais le fait que ce soit une femme ça m’a aidé".

Les soins post-opératoires (après une opération pour enlever des condylomes) ont été évoqués. Ils durent en moyenne deux semaines, et peuvent être douloureux les premiers jours. Le suivi après une intervention a lieu tous les mois (pendant les 3 mois qui suivent l’opération) et ensuite tous les 3 mois pendant un an. Cela permet de détecter une éventuelle récidive.

En France les recommandations pour la vaccination HPV sont seulement pour les jeunes filles de 14 ans ou alors dans la première année de la vie sexuelle, car on estime que passé ce délai les chances de s’être fait contaminer par le HPV sont  très élevées. Il n’existe pas de recommandations, en France, pour la vaccination des jeunes garçons même si des personnalités médicales se sont positionnées pour ; la recommandation est effective pour les garçons aux Etats-Unis et en Australie.

Des études sont en cours pour évaluer si les vaccins (ceux déjà disponibles à ce jour) auraient un effet bénéfique sur les lésions liés aux HPV. Les premiers résultats de ces études sont encourageants d’autant plus qu’elles sont menées avec des personnes séropositives au VIH. En France, il n’existe actuellement pas de protocole pour évaluer les bénéfices de la vaccination HPV. Les personnes présents lors du chat se sont montrés assez méfiants vis-à-vis de la vaccination, non pas à cause de l’efficacité du vaccin, mais à cause des adjuvants ajoutés au vaccin.

Voici les liens vers les premiers résultats d’études en cours (les résultats sont en anglais) :

http://www.eatg.org/news/167024/HPV_vaccine_may_benefit_HIV-infected_women

http://www.pinknews.co.uk/2013/01/11/british-medical-association-urges-for-gay-men-to-receive-hpv-vaccine/?utm_source=feedburner&utm_medium=feed&utm_campaign=Feed%3A+Pinknews+%28Pink+News%29&utm_content=Google+Reader

 

Et vous seriez vous prêt à participer à une étude visant à évaluer l’impact bénéfique de la vaccination HPV ? Et selon vous, qu'est-ce qu'une bonne consultation chez le proctologue ou le gynécologue ?

C'est à vous !

Portrait de Sophie-seronet

http://www.eatg.org/news/167024/HPV_vaccine_may_benefit_HIV-infected_women

Le vaccin contre le papillomavirus humain (HPV) pourrait être bénéfique aux femmes séropositives. 

Le vaccin contre le papillomavirus humain peut être bénéfique pour les femmes séropositives même si elles ont déjà été exposées à ce virus, selon les résultats d’une nouvelle étude. Bien que beaucoup d’entre elles auraient pu être exposées aux souches moins graves du HPV, plus de 45 % de jeunes femmes sexuellement actives qui sont séropositives ne semblent pas avoir été exposées aux souches les plus graves du HPV, d’après une étude du réseau de recherche des instituts nationaux de santé américains. 

Le HPV est l’infection sexuellement transmissible la plus courante au monde. Le virus attaque les zones anales et génitales, la bouche et la gorge des femmes comme des hommes. Les souches les plus graves du virus peuvent provoquer le cancer dont celui du col de l’utérus.

Les chercheurs ont constaté que les précédentes études ont montré que les femmes séropositives avaient plus tendance que les femmes séronégatives à avoir des maladies liées au HPV tels que des états pré cancéreux du col de l’utérus et le cancer du col de l’utérus.

"Les professionnels de santé hésitent à recommander le vaccin contre le HPV pour les jeunes filles qui ont déjà commencé à avoir des relations sexuelles", selon la principale auteure de l’étude, le docteur Jessica Kahn de l’hôpital pour enfants de Cincinnati (Etats-Unis). "Cependant, nos résultats montrent que pour un grand nombre de jeunes femmes, le vaccin contre le HPV peut avoir des bienfaits. Ceci est particulièrement important  en raison de leur séropositivité qui peut les rendre encore plus vulnérable aux effets du HPV".

Le centre de prévention et de contrôle des maladies (CDC) recommande la vaccination contre le HPV pour les filles âgées de 11 à 26 ans. Si une personne n’a pas été exposée au virus, les vaccins homologués protègent contre quatre types de virus. Les deux types HPV-16 et HPV -18 provoquent 70 % des cancers du col de l’utérus. Deux autres, le HPV -6 et HPV -11 provoquent 90 % des verrues génitales.

Au moment où les femmes ayant participé à l’étude ont reçu leur première vaccination contre le HPV, les chercheurs ont trouvé que 12 % d’entre elles avaient déjà une infection par le HPV -16 et 5 % avaient une infection par le HPV -18. D’après les chercheurs, la séropositivité de ces femmes les rend plus sujettes au cancer du col de l’utérus ou un autre cancer difficile à traiter.


"Le dépistage du cancer du col de l’utérus pour les jeunes femmes sexuellement actives est une priorité sanitaire, mais nos résultats montrent que ceci est spécialement vrai pour les femmes exposées au risque d’infection par le VIH", selon le co-auteur de l’étude, le docteur Bill G. Kapogiannis, du service VIH maternel, adolescent et pédiatrique de l’Institut national de santé enfantine et développement humain, un des six instituts qui soutiennent l’étude.

La recherche a été conduite dans un réseau d’hôpitaux attachés au réseau de recherche médicale des adolescents pour les interventions liées au VIH/sida qui est financé par l'Institut National de la Santé Infantile et du Développement Humain (NICHD). L’étude est soutenue aussi par l’Institut National de l’usage de drogues, l’institut national de la santé mentale, l’institut national des maladies infectieuses et des allergies, l’institut national du cancer et le Centre National de Recherche.  Les résultats sont publiés dans le "Journal des syndromes d'immunodéficience  acquise" ("Journal of Acquired Immune Deficiency Syndromes").


Les chercheurs ont analysé le sang et des prélèvements de tissus de 99 femmes séropositives âgées de 16 à 23 ans auxquelles on a donné le vaccin initial contre le HPV. Les chercheurs ont analysé les échantillons afin de repérer des traces d’une infection par le HPV existante et/ou une exposition antérieure au virus.  Les chercheurs visaient à détecter la présence de 41 types (souches) du HPV sur quelque 100 types existants, y compris 13 types à risque élevé. Ils ont trouvé que 75 % des femmes avaient une infection au HPV existante avec au moins un type de virus et 54 % étaient infectées par un type de virus à risque élevé. Cependant, quand ils examinaient les deux types qui provoquent 70 % des cancers du col de l’utérus (HPV -16 et HPV -18), les chercheurs ont trouvé que près de la moitié des femmes n’avaient aucune infection existante ni à l’un ni à l’autre type et n’ont détecté aucune trace d’exposition à ces types.

Quand les chercheurs ont testé chaque type de HPV individuellement, ils ont trouvé que 75 % des femmes n’avaient pas d’infection au HPV-18 et aucune trace d’une exposition antérieure. Pour le HPV-16, 56 % n’avaient pas d’infection actuelle ni d’exposition ancienne.

"Même chez les femmes dont les tests étaient positifs pour un des types de HPV, le vaccin peut prévenir l’infection contre d’autres types du virus, surtout les types à risque élevé qui provoquent le cancer, selon le Dr Kahn. Il est important que les médecins ne refusent pas de prescrire le vaccin dans ces cas de peur qu’il ne soit pas efficace".

Note :

A propos de l’Institut National de Santé Infantile et le Développement Humain (NICHD) : l’Institut soutient la recherche en matière de développement pré et post natal, la biologie reproductrice et sur les questions de populations, et la réadaptation médicale. Pour plus d’informations, se reporter au site de l’Institut.


A propos des National Institutes of Health (NIH) :

Le NIH est l’agence nationale de la recherche médicale américaine. Il compte 27 instituts et centres et relève du département américain de la Santé et des services aux personnes. Leur vocation est de mener des recherches fondamentales, cliniques, d'étudier les causes, traitements et soins pour les maladies communes et les maladies rares et d'en accompagner le financement.

Source: National Institutes of Health


Traduction : Grace Cunnane (AIDES)

Portrait de Sophie-seronet

http://www.pinknews.co.uk/2013/01/11/british-medical-association-urges-f...

La British Medical Association (BMA) (l’Association des médecins britanniques), incite fortement le gouvernement anglais à proposer aux gays le vaccin contre le papillomavirus humain (HPV).

La MBA a écrit au gouvernement britannique à ce sujet.

La MBA a conseillé au ministère de la Santé d’élargir l’accès à ce vaccin pour les jeunes homosexuels. Le papillomavirus humain (HPV) peut provoquer des cancers ; du col de l’utérus, du pénis, de l’anus et de la gorge ainsi que des verrues génitales et anales.

La sécurité sociale britannique (le NHS) propose déjà la vaccination contre le HPV aux jeunes filles âgées de 12 et 13 ans, initiative qui a fait ses preuves dans la réduction de l'incidence des infections depuis son introduction en 2008.

En juin 2012, le député conservateur, Sir Peter Bottomely a appelé à un changement dans la politique de la santé pour les homosexuels en disant : "Je ne vois pas pourquoi les gays seraient exclus. Si vous voulez réduire la transmission et si nous voulons réduire les cancers de l'anus de la même manière que nous réduisons les cancers du col de l’utérus, nous devons faire preuve d'ouverture d’esprit sur les lacunes et où elles se situent".

Des données venant de l’Australie ont montré que les hommes hétérosexuels peuvent profiter d’une forme d’immunité collective si les femmes sont vaccinées, mais les gays ne bénéficient pas de cette protection.

L’année dernière, le vaccin Gardasil a remplacé le vaccin Cervarix. Le Gardasil protège contre les souches du HPV qui provoquent les verrues génitales ainsi que celles qui provoquent les cancers.

Penelope Toff, coprésidente du Comité de médecine et de santé publique du BMA a écrit à la ministre de la Santé Anna Soubry pour lui faire part de son soutien à ce changement et à la proposition de fournir Gardasil aux gays. La lettre propose aussi l'administration de Gardasil comme vaccin complémentaire pour les personnes vaccinées contre l'hépatite B.

Traduction : Grace Cunnane (AIDES)

Portrait de Rumble31

Je n'ai pas vu de MAJ sur le sujet.

Au cas où certains seraient intéressés, je confirme que par expérience personnelle, le Gardasil fonctionne toujours chez moi après 3-4 ans. Après deux attaques de Star Wars (entendre : du laser) sur mes doux pétales avant la vaccination, rien à l'horizon.

Je ne peux donc pas préciser si cela permet de s'en protéger, ou bien d'éviter une récidive...

Le tout est qu'à l'époque, j'avais un médecin particulièrement conciliant, et qui n'a pas non plus hésité à apprendre de moi non plus (des connaissances en bactério et viro). Je lui ai sorti cette idée de nulle part après avoir étudié les souches, certains résultats sur des adultes, et c'est parti en mode "why not".

A l'heure actuelle, je ne peux pas non plus recommander de le faire sans y regarder de plus près : les adjuvants du Gardasil sont parmis les plus aggressifs, et ont provoqué de nombreux locked-in syndromes vérifiés (d'où sa réputation), avec une prévalence (il me semble avoir souvenir) encore plus grande chez les adultes...