J’ai commencé par dire oui et ils ne m’ont plus lâchée !

Publié par Orolei le 08.03.2013
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Etre femme et consommer des produits, c’est être confrontée à une stigmatisation plus forte, à des représentations qui, souvent, enferment, isolent, conduisent des femmes au secret, à prendre des risques… Peu nombreuses, sont les femmes qui ont consommé ou consomment et qui parlent ouvertement de leur parcours. C’est le cas d’Orolei...

Enceinte, étant fichée au centre méthadone, j’ai eu droit à un suivi rapproché où mes souhaits n’ont pas été écoutés. Par exemple, on m’a interdit d’allaiter mon petit à cause de mon hépatite. Au troisième jour après sa naissance, ils l’ont mis sous morphine alors qu’il manquait juste de lait. Je le sentais, je leur disais, mais ils ne m’ont pas écoutée ! Du coup, on nous a gardés trois semaines à l’hôpital. Et tout le monde s’est posé des questions : mon père a vérifié mes bras ; ma belle famille aurait pu deviner le pot aux roses. Lorsque j’ai enfin pu rentrer chez moi, des représentantes de la protection infantile, des services sociaux passaient toutes les semaines, seules ou accompagnées de stagiaires. Elles observaient et réagissaient sur tout. Pour moi, c’était clair, elles étaient là, pour me contrôler et non pour m’aider. Et du coup, je perdais mes moyens.

Je leur ai parlé de trucs que j’avais vécus petite et du coup elles m’ont demandé si j’allais le répéter sur mon petit. Mais ça ne va pas non ! Je pense que ces travailleurs sociaux ou soignants veulent bien faire, mais en me faisant culpabiliser comme ça, pour moi, ça devenait de la persécution psychologique. On ne m’écoutait pas. J’étais sous pression. Je tenais, mais à des moments je chialais. En plus tout ça se répercutait chez moi, cette pression a augmenté les prises de tête entre mon mec et moi. Cela a augmenté sa violence envers moi : il me rabaissait et me culpabilisait tout le temps.

En plus, on m’a forcée à mettre mon enfant à la crèche à seulement quatre mois sous prétexte que j’avais besoin de m’occuper de moi et de retrouver un travail. Mais pour moi, c’était trop tôt. A la crèche, on m’a reproché des broutilles, de trop bien habiller mon fils par exemple. Pourtant eux-mêmes ne sont pas toujours parfaits. Quand ils ont lu sur le dossier médical que j’avais l’hépatite, ils se sont demandé si je ne l’avais pas refilé à mon bébé. Et les commérages ont été du genre : "Oui, elle est malade !". Je vis dans un petit village où tout se sait ! Mon hépato m’a recommandé de mettre du blanc de correction sur le carnet de santé de mon petit pour éviter ce genre d’histoires à l’avenir.

Je suis sûre que c’est parce que je suis une usagère et aussi par rapport à mon passé qu’ils m’ont mise sous contrôle. Du coup à cause de la drogue et de l’hépatite, ton môme est déjà catalogué dés sa naissance. Et toi, tu n’as même pas le droit à la parole ! Pourtant j’ai la niaque, mais là c’en était à te faire péter un câble. Ils oublient que tu ne nais pas maman, tu le deviens…

Commentaires

Portrait de malfada

bonjour orolei je voulais te dire que ton temoignage m'a touchee  et que je te trouve courageuse . oui la vie  a pas ete facile avec toi et aussi pour ton enfant mais sache que ton courage  a etre maman montre combien tu es forte alors laisse " les personnes " ditent pensantes  a leur sort ; n'oublie pas que tu as le plus precieux des joyaux c'est ton enfant .

  si tu le souhaites on pourras echanger ensemble meme si pr ma part je n'ai pas d'enfant ...je t'embrasse  restes toi meme

Portrait de anatolie

 Courage ma belle ,  tu a eus le plus beau cadeau que l ont peut souhaiter ,pense en prioriter à ton enfant pour lui tu a besoin de gardée la cerise . Bises à vous

Portrait de Chichou

A 18ans je prenais de l'heroine et j'ai arretter car j'ai ete incarcerer 3mois. j'ai decrocher sans medicaments. Avant mes 19ans on me dit que j'ai une hepatite c, que je suis enceinte et on m'apprend quebje suis sero.J'ai cru mourir, mais j'etais enceinte et je devais rester optimiste pour bien passeer cette grossesse. J'ai rencontrer un medecin qui m'a  bien suivi.Puis on t.m'annonce que j'attend des jumeaux.s

En 1986 on me dit que les deux bebes peuvenlt naitre sero, que l'un pouvait l'etre et pas l'autre , il me fallait faire 3 examens, un a la naissance, un vers 18 mois et pour finir a 3 ans.Mes 2 enfants ne sont pas sero. Tout comme toi j'ai eu droit a une assistante sociale et une pericultrice sur le dos. Leur explication etait que j'etais une ancienne droguee, que j'avais fait de la prison. Jusqu'a aller voir un juge pour enfant car je ne voulais pas d'eux. Elle a vu que j'etait responsable, que je m'occupais bien d'euxx et  on m'a lacher. C'est le conseil que je peux te donner.