Permalien Par concombremasqué 7 Mars 2013, 23:19:12
La pluie, dans la cour où je la regarde tomber, descend à des allures très diverses. Au centre c'est un fin rideau (ou réseau) discontinu, une chute implacable mais relativement lente de gouttes probablement assez légères, une précipitation sempiternelle sans vigueur, une fraction intense du météore pur.
A peu de distance des murs de droite et de gauche tombent avec plus de bruit des gouttes plus lourdes, individuées. Ici elles semblent de la grosseur d'un grain de blé, là d'un pois, ailleurs presque d'une bille.
Sur des tringles, sur les accoudoirs de la fenêtre la pluie court horizontalement tandis que sur la face inférieure des mêmes obstacles elle se suspend en berlingots convexes.
Selon la surface entière d'un petit toit de zinc que le regard surplombe elle ruisselle en nappe très mince, moirée à cause de courants très variés par les imperceptibles ondulations et bosses de la couverture. De la gouttière attenante où elle coule avec la contention d'un ruisseau creux sans grande pente, elle choit tout à coup en un filet parfaitement vertical, assez grossièrement tréssé, jusqu'au sol où elle se brise et rejaillit en aiguillettes brillantes.
Chacune de ses formes a une allure particulière: il y répond un bruit particulier.
Le tout vit avec intensité comme un mécanisme compliqué, aussi précis que hasardeux, comme une horlogerie dont le ressort est la pesanteur d'une masse donnée de vapeur en précipitation.
La sonnerie au sol des filets verticaux, le glou-glou des gouttières, les minuscules coups de gong se multiplient et résonnent à la fois en un concert sans monotonie, non sans délicatesse.
Lorsque le ressort s'est détendu, certains rouages quelque temps continuent à fonctionner, de plus en plus ralentis, puis toute la machinerie s'arrête. Alors si le soleil reparaît tout s'efface bientôt, le brillant appareil s'évapore : il a plu.
Permalien Par fioredelmiosegreto 9 Mars 2013, 00:04:46
Mais tu devrais protéger tes photos, pour éviter que quelqu'un ne les utilise. Certes, à titre privé, c'est moins gênant, mais à titre commercial, ce serait dommage pour toi ! Le talent, ça se paye.
Commentaires
le
mimosa pleure

Elles sont magnifiques ces photos, Gila.
Tu as pensé à exposer ? Tu as un vrai talent.
La Pluie
La pluie, dans la cour où je la regarde tomber, descend à des allures très diverses. Au centre c'est un fin rideau (ou réseau) discontinu, une chute implacable mais relativement lente de gouttes probablement assez légères, une précipitation sempiternelle sans vigueur, une fraction intense du météore pur.
A peu de distance des murs de droite et de gauche tombent avec plus de bruit des gouttes plus lourdes, individuées. Ici elles semblent de la grosseur d'un grain de blé, là d'un pois, ailleurs presque d'une bille.
Sur des tringles, sur les accoudoirs de la fenêtre la pluie court horizontalement tandis que sur la face inférieure des mêmes obstacles elle se suspend en berlingots convexes.
Selon la surface entière d'un petit toit de zinc que le regard surplombe elle ruisselle en nappe très mince, moirée à cause de courants très variés par les imperceptibles ondulations et bosses de la couverture. De la gouttière attenante où elle coule avec la contention d'un ruisseau creux sans grande pente, elle choit tout à coup en un filet parfaitement vertical, assez grossièrement tréssé, jusqu'au sol où elle se brise et rejaillit en aiguillettes brillantes.
Chacune de ses formes a une allure particulière: il y répond un bruit particulier.
Le tout vit avec intensité comme un mécanisme compliqué, aussi précis que hasardeux, comme une horlogerie dont le ressort est la pesanteur d'une masse donnée de vapeur en précipitation.
La sonnerie au sol des filets verticaux, le glou-glou des gouttières, les minuscules coups de gong se multiplient et résonnent à la fois en un concert sans monotonie, non sans délicatesse.
Lorsque le ressort s'est détendu, certains rouages quelque temps continuent à fonctionner, de plus en plus ralentis, puis toute la machinerie s'arrête. Alors si le soleil reparaît tout s'efface bientôt, le brillant appareil s'évapore : il a plu.
(Le Parti pris des choses)
Francis Ponge
merci
pour vos commentaires, ça donne envie de continuer
Fiore, j'y ai effectivement pensé.... mais ça coute bonbon pour préparer une expo
et mes moyens ne me le permettent pas.
Je suis en train de préparer un site, car c'est dommage d'avoir tout ça dans mon ordi et de ne pas le faire partager.
Une petite encore (et elle fait partie de celles que je préfère).
Bonne journée à vous
Hmmmmmmm gila
les mimosas que j'adore...un grand merci...
franchement tu es très douée pour la photo.....tu dois en faire quelque chose
L'idée du site est vraiment très bonne !
Mais tu devrais protéger tes photos, pour éviter que quelqu'un ne les utilise. Certes, à titre privé, c'est moins gênant, mais à titre commercial, ce serait dommage pour toi ! Le talent, ça se paye.
citation
"Me secouez pas trop je suis plein de larmes"
Canet
talentueux et imaginatif
chapô bas Gila
copyright
Fiore, merci du conseil, mais elles sont sous copyright.
Mais, de toute manière, jamais à l'abri du piratage du moment qu'elles sont "on the oueb".
Où alors, faut faire comme certains qui mettent un gros filigrane au milieu de leur photo.
Perso, quand je tombe sur des photos comme ça, je zappe.
Merci Mona et Jipette
j'ai vus des sites
ou il n'y as pas de filigrammes
mais ou tu peut pas les piquer malgrès tout
mon doux Concombre
on y arrive toujours
Exact
Il suffit de faire une copie d'écran et de retailler la photo ensuite.
Pour les protéger, tu peux utiliser l'enveloppe Soleau, avant de les mettre en ligne.
http://www.inpi.fr/fr/services-et-prestations/enveloppe-soleau.html