CCCV 2013 : Participer une évidence pour moi !

Publié par Darig le 25.06.2013
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Darig a participé à la conférence de consensus communautaire sur le vieillissement, organisée par Aides en avril 2013. Il a 50 ans et vit avec le VIH. Il revient sur sa participation personnelle et quelques idées qu’il a portées à cette occasion.

Courant 2012, j’entends mes collègues parler d’une enquête autour du vieillissement des personnes vivant avec le VIH. Je décide d’y prendre part parce que je vais avoir 50 ans au mois de novembre de cette même année, un mi-centenaire que j’ai décidé d’arroser, moi qui ne fête jamais les anniversaires. Avoir 50 ans, c’était, pour moi, hors d’atteinte, inimaginable au moment où j’ai appris ma séropositivité. Arriver jusqu’à quarante ans, c’était déjà une belle performance. Et donc avoir cinquante ans est un âge bien avancé pour moi. Ceci étant dit mon corps commence à montrer quelques signes qui m’amènent à considérer la question sérieusement, les choses semblant s’accélérer un peu avec le VIH. D’ailleurs, hasard ou pas, cette même année, j’ai reçu un récapitulatif de mes cotisations pour ma retraite. Et chose assez marrante (ou pas d’ailleurs), c’est aussi à cette période que j’ai reçu un tout premier coup de fil d’un courtier en assurance me proposant une assurance obsèques.

50 ans, c’est donc l’âge où il faut commencer à penser réellement à ses vieux jours et peut-être aussi à sa fin de vie. Participer à la conférence était une évidence à la fois pour des raisons personnelles, mais aussi par intérêt collectif, du fait de mon engagement militant. J’ai participé à l’atelier sur l’isolement, un sujet que je connais. C’est ce que j’entends et ce que je vois autour de moi de par mon travail. C’est ce que je vis et ce contre quoi je lutte quotidiennement. Cette conférence a été une occasion d’échanger et surtout de partager les mêmes constats, avec des personnes et/ou des acteurs du champ politique, de la santé et des diverses institutions… Et cela avec peu de divergences, ce qui est plutôt rare dans la lutte contre le sida.

Le VIH est un révélateur des inégalités sociales et de santé. Et le vieillissement est une phase assez particulière dans la vie de chaque personne car elle est caractérisée par une baisse de ressources et de la qualité de vie. Nous ne vieillissons pas de la même manière. Et les désavantages du départ se manifestent aux travers des inégalités que l’on constate à l’arrivée, au moment de la retraite. La conférence a permis de mettre cet aspect des choses en lumière. Nous ne vieillirons donc pas de la même façon, et c’est autour de cette réduction d’inégalités que devait se construire le consensus… Nous l’avons effleuré, et c’est plutôt une bonne base.

Je reste sceptique sur la situation des étrangers malades vieillissant en France. Le résumé fait par le représentant du ministère des personnes âgées a été révélateur au pire d’une indifférence, ou du moins d’une impuissance politique à traiter spécifiquement les situations que vivent ou connaitront les étrangers malades en France à un âge où leur fragilité sera encore plus grande. Parce qu’il s’agit de personnes, dont la vie en France est vécue, pour certaines comme un asile thérapeutique, avec une rupture de tous les liens. Ce sont les invisibles, ces personnes qu’on ne voit pas ou qu’on ne veut pas voir. Nous vivons dans un pays où le législateur, au nom du prétendu principe d’égalité, a élaboré une casquette unique pour tous, tant pis pour celles et ceux qui ont la tête plus petite ou plus grosse.

Il est important de continuer ce travail, et de l’avis même de celles et de ceux qui se sont exprimés, se dégage un réel besoin de repenser l’environnement où l’on va vieillir indépendamment de l’état de santé. C’est sans doute l’opportunité de repenser la vie et la prise en charge des seniors que nous sommes tous appelés à devenir, mais avec des possibilités de choisir ce qui sera le plus en phase avec notre mode de vies et nos affinités. Vieillir fait peur. Mais pour des personnes qui ne s’attendaient pas à vivre jusqu’à un âge si avancé, pour celles et ceux qui se battent encore pour un titre de séjour de longue durée, cette question m’a paru comme un rappel à l’ordre afin de contribuer durablement à cette transformation sociale qui doit aussi envisager un autre type des relations intergénérationnelles pour une société plus solidaire et plus humaine.

Commentaires

Portrait de croquant

concrètement ?

Portrait de lounaa

Merci de penser aussi au séropos à ceux qui se battent  contre leur vih, mais aussi pour un titre de séjour ...

Ils ont le double damocles au dessus de leur têtes, bien souvent c'est terrible ,

que faire dans ce monde diriger par les banques ? Que peut on faire ?

Sol

Portrait de malfada

 je viens de participer a un week end AIDES , a carry sur le viellessement des personnes vivant avec le vih , et combien je me sens concernée par le sujet . moi qui n esperais pas voir mes 30 ans  , j en ai maintenant 42 ans et oui mon coprs combat ce virus depuis 23 ans alors je me sens chanceuse d' avoir pu vivre et maintenant je veux bien vieillir et je sais que face a la vieillesse et surtout sur les ressources que seront elles ?? c est un sujet qui me preocupe  ; ma sante et mon bient etre cela je me prends en charge et je me fais aider par mon medecin , mon amoureux , mes amis  '  sero ou pas ' ....

 voilà  je me propose  si il y aun besoin  de temoignage ou bien dans une organisation de rencontres ... bizes  a bientot merci encore pr ton sujet

Portrait de Vincent62

Je crois que nous avons participé au même atelier, merci de l'avoir fait partagé aux autres 

Jean pierre ( alias Vincent62)

Portrait de ballif

j"ai été mis à la retraite par abus de pouvoir du médecin du travail voir mon blog

puis mis sous curatelle avec un ripoux bisexuel il m'a ruiné

puis l'udaf qui m'a interné d'office en psy shoté à l' haldole(médicament prescrit aux personnes agés qui délirent) comme j"étais responsable de partouse, l"avortement et reste a été découvert plus tard la prostitution en bas âge

du coup j"ai dû mal à marcher

l'udaf44 veux me remettre en curatelle renforcé j"ai déjà reboursé 25 euros de taxi et 1 km sous la pluie le médecin c"est déclaré incompetant les étudiant de médecine déclare hilare qu"avec une grose verje nous avons plus de plaisir je leur ai répondu cela dépand de la façon que l'utilise

belle retraite

laurent

Portrait de olive38

  et c'est triste il faut d'abord chercher un titre de séjour et puis travailler , à quand la cotisation et ce sera combien  si l'on a un pied vers la quarantaine et vivant avec ce vih?