Lutter contre la fraude en santé : une obligation, certainement pas LA solution

Publié par jfl-seronet le 08.01.2014
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Droit et socialfraudeassurance maladie

Sauver l’accès aux soins en luttant contre la fraude… a priori pas de raison d’être contre, mais pour le Collectif interassociatif sur la santé (CISS), cela ne suffit pas et ce n’est "certainement pas LA solution" pour sauver l’assurance maladie. Le CISS s’en explique dans un récent (7 janvier) communiqué de presse. Le voici.

"Ainsi donc, pour sauver l’assurance maladie et garantir l’accès de tous à des soins de qualité, il faudra, en 2014, lutter contre la fraude. C’est le chef de l’Etat qui dénonce lui-même les abus et les excès… vite associés par les commentateurs à la fraude. Lutter contre la fraude est évidemment une très bonne idée, à condition d’avoir en tête que "la fraude des pauvres est une pauvre fraude", selon l’aphorisme bien connu. Ainsi, en 2010, le rapport de la Délégation nationale à la lutte contre la fraude indiquait que celle des arrêts de travail de complaisance atteignait 5,4 millions d’euros quand celle des établissements de santé pointait à 71,1 millions d’euros !", note le Collectif.

"Au fil des rapports publics, les chiffres de la fraude se précisent. Lorsque les transporteurs sanitaires facturent sur la base d’ordonnances falsifiées ou volées, le coût pour la collectivité est de 7 millions d’euros soit 16 000 euros en moyenne par société d’ambulance ! Et, du côté des infirmiers libéraux, ce sont par exemple 13 millions d’euros qui auraient été facturés abusivement en 2010 ! Au CISS, personne ne défendra la fraude, quel qu’en soit l’auteur, mais nous n’acceptons pas que les usagers soient stigmatisés en première ligne, alors qu’ils ne représentent qu’un peu plus de 3 % de cette fraude".

Ce n’est pas la fraude qui déstructure l’accès aux soins

"Pour garantir l’accès de tous à des soins de qualité, il faut bien entendu lutter contre la fraude, mais ce sera loin d’être suffisant. Il faut surtout s’engager résolument dans une stratégie nationale de santé nouvelle recherchant des solutions structurelles plutôt que conjoncturelles. Rappelons que, selon plusieurs études convergentes, 30 % des soins prescrits ou administrés sont inutiles. Cela fait près de 60 milliards d’euros. Sans parler des coûts humains et financiers à économiser en s’attaquant plus et mieux aux infections nosocomiales et à la iatrogénie médicamenteuse toujours aussi difficilement évaluables par manque d’accès à des données idoines. C’est donc en engageant des réformes structurelles que nous garantirons à tous un accès aux soins de qualité en tout point du territoire. En effet, à ce prix-là, 60 milliards d’euros tout de même (!), nous pouvons faire d’une pierre deux coups : viser l’équilibre comptable de l’Assurance maladie tout en répondant surtout aux enjeux bien identifiés de notre système de santé, à savoir de mettre fin aux déserts médicaux, aux dépassements d’honoraires et aux inégalités d’accès aux soins. Nous pouvons même engager la réforme de l’information et de l’accompagnement des patients et de leurs proches perdus dans un système sans boussole. Nous pouvons aussi avoir une pratique de la démocratie sanitaire à la hauteur de l’affirmation politique dont elle a fait l’objet en France", avance le Collectif. Pour le CISS : "La lutte contre la fraude ne peut pas être LA solution magique pour garantir l’accès de tous à des soins de qualité. Nous croyons plutôt dans une stratégie nouvelle qui repose sur la double révolution de la santé publique et de la médecine de premier recours. En 2014, ce serait idéal pour en faire une bonne année".

Commentaires

Portrait de Felix77

je me fait suivre à l'hôpital de jour, j'ai tout sur place, et le service est très bien, souvent, il arrive où, je gagne même du temps, car il me suffit de fermer la porte d'un médecin, pour ouvrir celle du voisin pour finacer une situation impromptu, un vaccin, une analyse complêmentaire. il suffit de faire l'effort de se déplacer. Ce qui me semble, fait baisser les coûts de fonctionnements. 

Portrait de frabro

Le coût d'une journée d'hôpital de jour est exhorbitant par rapport aux coûts ajoutés de consultations et examens effectués en ville. C'est bien d'ailleurs pour cette raison que les hopitaux poussent à l'hôpital de jour plutôt qu'aux consultations externes, car ça leur permet de mieux financer leurs services au détriment de la CPAM.

Par ailleurs, il me semble que le CISS est bien prompt à dédouaner les "pauvres fraudeurs" de leurs responsabilités sous prétexte qu'ils coûtent moins cher que les grosses dérives du système de soins.

C'est à chacun de nous d'avoir un comportement responsable, et ça ne l'est pas de rejeter la faute sur les autres.

Portrait de Felix77

je stoppe alors tout traitement pour réduire les cout, puisqu'on me prend aussi pour un con à l'hopital, comme dans les assos, et bien aller tous vous faire foutre bande d'escrocs. Déjà, je m'encaisse les effets secondaires pénibles, sans trop me plaindre, ni surtraitement, pour me faire le plus léger possible, on me fait chier, pour me faire croire que tout va bien dans le meilleurs des mondes pour que je rame à travailler avec des tarés, comme si rien était, et on nous fait ça dans notre dos, j'avais déjà une confiance limité, depuis le sang contaminé, mais là, c'est la goutte d'eau. Je n'ai jamais voulu vivre chez les sauvages, qui de toute façon n'ont aucune envie que je vis. parmi eux. Par contre sachez que tout ce paye un jour tôt ou tard. Voilà ce que c'est que de privatiser la santé, on ne sais plus qui fait quoi !