Ma part de responsabilité dans le regard des autres

13 Mai 2014
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Même si les traitements contre le VIH ont évolué, que les effets indésirables sont moins prégnants, le regard des autres sur les personnes vivant avec le VIH, lui, a peu évolué, en tous cas, pas aussi vite que les trithérapies. Pourquoi un tel décalage ? En tant que personne séropositive, comment agir au quotidien pour faire changer les mentalités ? Comment parler de sa séropositivité sous un regard bienveillant ? Venez en débattre et parler de votre expérience ce soir dans le chat thématique à partir de 21h en compagnie d’Emilie.

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Portrait de Emilie-seronet

Un chat très fréquenté hier soir pour échanger sur le regard des autres.

La société, d'une manière générale, a le "jugement facile", que ce soit sur l'apparence, l'origine, la classe sociale, la maladie. En ce qui concerne le vih, le regard des autres est souvent synonyme d'exclusion, de rejet. Un regard difficile à soutenir, encore plus à changer et qu'on peut pour se protéger, ignorer.

"Pour faire avancer le regard de notre société (et pas seulement dans le cadre d'un plan drague) il est important, lorsqu'on le peut, de parler ouvertement de sa sérologie et du vih."  Le sujet de l'annonce, la disance, est en effet revenu souvent car le dire, c'est s'exposer à ce regard.

Regard des autres mais aussi regard sur soi-même. "Avant tout c'est d'accepter (le vih), après le regard des autres devient moins pesant." "quand tu vis bien ta maladie, tu l'acceptes mieux et le regard des autres, ça te passe par-dessus"; "mais il faut des années pour en arriver à en parler positivement"

Un chemin plus ou moins long et difficile suivant les personnes et une démarche pas si évidente. "Ce n'est absolument pas une obligation de le dire, mais à l'inverse, on est aussi obligé de le cacher, cela créé forcément des névroses, un stress, des frayeurs inconsciences."

Comment alors faire évoluer la société sur cette question ?

"Influer le regard des autres, à titre individuel, c'est difficile, peu d'impact... Mais si des institutions plus importantes s'y mettent (asso, pouvoirs publics) le message passerait peut être"
"Les gens ont peur car ils sont mal informés !! Et surtout très mal informés sur la manière dont vivent les séropo aujourd'hui."

Cette transformation se fera donc si tout le monde s'y met et si l'information passe au plus grand nombre. "La prévention est faite par des personnes séropositives ou négative : quelque soit sa séropositivité, ça concerne tout le monde. Et le message passe mieux si les deux sont ensembles."

La route parait bien longue mais tout à fait possible : "notre société avance (avec peine, certes, mais elle avance), profitons-en pour faire accepter les seropos."