Dépistage du VHC : la HAS se prononce en faveur des TROD

Publié par jfl-seronet le 06.06.2014
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ThérapeutiqueTrod VHChépatites

L’attente a été longue, très longue, mais il est là l’avis de la Haute Autorité de Santé (HAS) concernant les tests rapides d’orientation diagnostique (TROD) pour le VHC, un peu comme s’il avait fallu attendre la sortie du rapport d’experts 2014 dirigé par Daniel Dhumeaux. Dans un communiqué de presse (27 mai), la HAS détaille son avis. Points forts.

En France, 232 000 personnes sont atteintes de l’hépatite C (VHC) et la moitié d’entre elles ignore leur statut ; cet enjeu a conduit les autorités de santé à interpeller la HAS (Haute Autorité de Santé) sur les TROD, afin de renforcer et compléter l’offre de dépistage actuelle du VHC. Puisque cela marche pour le VIH, cet outil a-t-il, et sous quelles conditions, un rôle à jouer ? La HAS a longuement travaillé (depuis 2011) et publie, fin mai, ses recommandations sur la place des tests rapides d’orientation diagnostique (TROD) dans la stratégie de dépistage de l'hépatite C.

"Tests d'utilisation simple, au résultat rapide, et pouvant être mis en œuvre de façon délocalisée, les TROD constituent un outil complémentaire aux tests biologiques par prélèvement sanguin. Ils permettront de renforcer la prévention et le dépistage auprès des populations particulièrement exposées et éloignées des structures de soins ou trop peu dépistées", note la HAS. "Le dépistage de l’hépatite C consiste en un dépistage ciblé des personnes à risque d’infection par le virus, c’est-à-dire qu’il est proposé notamment aux usagers de drogues, aux personnes originaires ou ayant reçu des soins dans des pays à forte prévalence du virus, aux personnes transfusées avant 1992, ou aux personnes incarcérées ou l’ayant été. Il repose sur un test sanguin, le test Elisa, qui recherche les anticorps anti-VHC", indique l’avis.

Compléter l’offre de dépistage

Même si l’activité de dépistage est importante en France, elle demeure insuffisante et une personne sur deux vivant avec l’hépatite C l’ignore. "Dans la continuité du plan national de lutte contre les hépatites B et C et à la demande de la Direction Générale de la Santé, la Haute Autorité de Santé a analysé les performances des TROD du VHC et élaboré des recommandations sur leur place dans la stratégie de dépistage de l’hépatite C. Elle a défini les populations à cibler en priorité, les acteurs aptes à utiliser les TROD et précisé leurs conditions d’utilisation afin de garantir un dépistage de qualité", indique l’avis

Qui serait concerné ?

Les TROD du VHC constituent un "outil complémentaire au dépistage classique dont les avantages doivent permettre d’atteindre certaines populations les plus exposées au risque de VHC et pour lesquelles le dépistage actuel est insuffisant", note la HAS. Il s’agit des "personnes à risque les plus isolées et éloignées du système de soins et/ou les plus précaires, vulnérables socialement tels que les usagers de drogue marginaux ou les personnes originaires de pays très touchés par le virus" ; des "personnes insuffisamment dépistées mais fréquentant les structures de soins de proximité tels que les usagers de drogue suivis dans le dispositif commun (notamment en médecine générale) ou dans des centres spécialisés et les personnes en milieu carcéral. Ils pourraient se laisser convaincre par un dépistage faisable immédiatement et au résultat disponible rapidement. L’utilisation possible des TROD dans un cadre délocalisé - c’est-à-dire au plus près des personnes à risque, par les professionnels de santé impliqués dans des réseaux de soins ou de réduction des risques et des structures associatives et médico-sociales - va également permettre d’élargir l’offre et la couverture de dépistage".

Encadrer l’utilisation des TROD et le suivi des personnes dépistées

Bien que les performances des TROD VHC aient été considérées comme satisfaisantes par la HAS, ils ne se substituent pas aux tests Elisa, qui restent la méthode de référence… comme pour le VIH. "Ainsi tout résultat positif du TROD devra faire l’objet d’une confirmation par un test Elisa sur prélèvement veineux", explique l’HAS. "L’utilisation des TROD ne se conçoit par ailleurs pas sans la mise en place préalable d’une collaboration des différents acteurs impliqués dans la prise en charge et l’accompagnement des personnes dépistées. L'objectif étant de garantir l’accès à un traitement adapté, la prise en charge des éventuelles comorbidités et de favoriser l’adoption de comportements de prévention pour limiter la transmission du VHC à autrui. La mise en œuvre des TROD par les différents acteurs de terrain devra enfin respecter les conditions d’utilisation définies par la HAS et qui pourront faire l’objet d’une traduction réglementaire sous la forme d’un cahier des charges, comme c'est le cas aujourd'hui pour les TROD du VIH. La HAS recommande en parallèle un suivi de la mise en œuvre du dépistage par TROD afin de mesurer l’impact de leur utilisation sur l’accès aux soins".

Commentaires

Portrait de fil

Il repose sur un test sanguin, le test Elisa , qui recherche les anticorps anti-VHC .

« Un résultat négatif du Trod peut être considéré comme excluant une infection par leVHC , sauf en cas d’exposition récente datant de moins de trois mois. En cas de suspicion d’infection récente, un nouveau dosage des Ac anti-VHC est recommandé trois mois après soit par Trod soit par test biologique », indique la HAS.

« En cas de résultat positif du Trod, un contrôle systématique de la sérologie par un test immuno-enzymatique (Elisa de 3e génération) devra être réalisé à partir d’un prélèvement veineux unique afin d’éliminer un éventuel faux positif », insiste l'Instance.

Enfin, en cas de résultat invalide (Trod ininterprétable), « un second Trod ou sérologie au moyen d’un test Elisa pourront être réalisés »,précise-t-elle.

 

http://www.edp-biologie.fr/actualites/1093-hepatite-c-la-has-se-prononce-en-faveur-des-trod

 

Le TROD n'a pas vocation ni objectif de se substituer à une PCR & une recherche de la charge virale .