ONUSIDA : Un espoir d'endiguer le sida d’ici à 2030

Publié par jfl-seronet le 30.11.2014
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Chiffresfin de l'épidémie

C’est à Los Angeles qu’a été présenté le nouveau rapport de l’ONUSIDA. Il montre que la trajectoire de l’épidémie a infléchi et que des efforts renforcés pourraient permettre d'entrevoir la fin de la maladie. Le monde doit renforcer ses efforts contre le sida pour endiguer d’ici à 2030 l’épidémie qui, sinon, pourrait devenir hors de contrôle, ont averti des représentants de l’ONUSIDA (20 novembre). Coalition PLUS a réagi.

Dans un nouveau rapport présenté le 20 novembre à Los Angeles, les représentants de l’ONUSIDA incitent les pays touchés à se fixer des cibles "accélérées" pour combattre la maladie et éviter jusqu’à 21 millions de décès liés à la pandémie. "Nous avons infléchi la trajectoire de l’épidémie", a affirmé Michel Sidibé, directeur exécutif de l’ONUSIDA. "Nous avons maintenant cinq ans devant nous pour l’endiguer pour de bon ou voir l’épidémie repartir et devenir hors de contrôle", a-t-il ajouté.

90-90-90 puis 95-95-95

Les cibles accélérées à horizon 2020 utilisent une formule 90-90-90 : 90 % des personnes infectées avec le VIH doivent le savoir ; 90 % des séropositifs doivent suivre un traitement ; 90 % de ceux qui sont traités doivent voir leur charge virale supprimée (CV devenue indétectable). L’objectif est ensuite d’accroître ces chiffres à un ratio de 95-95-95 d’ici à 2030, ajoute le rapport, ce qui permettrait d’éviter près de 28 millions de nouveaux cas de VIH.

Coalition PLUS réagit

"Bonne nouvelle : le monde est en bonne voie pour atteindre la cible des 15 millions de personnes sous traitement, et la fin du sida n'a jamais été aussi proche. En s'appuyant sur la stratégie 90-90-90 exposée par l’ONUSIDA dans un rapport paru le 20 novembre, la communauté internationale peut sauver 21 millions de vies et éviter 28 millions de nouvelles contaminations d'ici à 2030. En revanche, le rapport révèle également que si des augmentations massives de financement n'ont pas lieu rapidement, l'épidémie risque de reprendre le dessus et de devenir de nouveau hors de contrôle dans quelques années", explique Coalition PLUS.

"Aujourd'hui, seuls un adulte sur trois et un enfant sur quatre qui en ont besoin ont accès à un traitement antirétroviral dans les pays en développement. Alors qu'il faudrait doubler le nombre de personnes sous traitement et que les pays pauvres augmentent leurs investissements, l'aide en provenance des pays riches, elle, stagne", a dénoncé Vincent Pelletier, directeur de Coalition PLUS. Outre le coût immense de l'inaction en vies humaines, le rapport de l’ONUSIDA met en évidence "le fait qu'augmenter les investissements dès maintenant, notamment à travers les financements innovants, pour une période de quelques années relève du bon sens économique. "La France pèse 3,7 % des richesses mondiales, mais seulement 2,4 % de la lutte mondiale contre le sida", note Coalition PLUS.

La piste de la TTF européenne

"Avec la TTF européenne, la France et ses partenaires ont l'opportunité de faire leur part du chemin en affectant une partie des revenus à la lutte mondiale contre le sida", a déclaré, de son côté, Bruno Spire, président de AIDES (administrateur à Coalition PLUS).

"La TTF européenne pourrait générer 35 milliards d'euros par an selon la Commission européenne, et au moins 10 milliards d'euros uniquement en France. Le rapport estime que si les investissements nécessaires à la mise en œuvre du 90-90-90 sont réalisés, ils permettront une économie de 15 fois l’investissement. Mais si le choix est fait de maintenir les niveaux d'investissements actuels, alors le nombre de nouvelles infections augmentera et le maintien du même taux de couverture coûtera beaucoup plus cher à l'avenir : 24 milliards de dollars supplémentaires par an", conclut Coalition PLUS.

Commentaires

Portrait de bernardescudier

Voila de bonnes resolutions face la progression du sida.

Il serait temps de poser aussi les conditions du financement de ces bonnes recommandations.