"Pour Noël, François Hollande offre la mort à 200 000 enfants malades du sida"

Publié par jfl-seronet le 21.12.2014
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Mondeunitaid

Deux semaines après la Journée mondiale de lutte contre le sida et à quelques jours de Noël, AIDES a appris que la contribution 2014 de la France à UNITAID sera amputée de 25 %. 25 millions d'euros ponctionnés par l'Etat sur les revenus de la taxe sur les billets d'avion, soit l'équivalent de la prise en charge de 200 000 enfants séropositifs. Cette décision est très critiquée par nombre d’associations de lutte contre le sida, dont AIDES qui a publié (17 décembre) un communiqué à ce sujet. Le voici.

Une amputation de 25 millions d’euros de ce que la France donne à UNITAID. "Voilà le cadeau de Noël bien cynique d'un François Hollande qui envoyait, le 1er décembre dernier, "un message d'espoir et de soutien" (sic) aux personnes séropositives du monde entier. Créée par Jacques Chirac, il y a bientôt dix ans, cette micro-taxe fait figure de modèle mondial dans le champ des financements innovants. Allouée dès son origine à l'organisation internationale UNITAID, elle génère chaque année 110 millions d'euros pour l'accès aux traitements de centaines de milliers d'enfants malades du sida", explique AIDES.

"C'est une coupe historique", explique Bruno Spire, président de AIDES. "Ce sera la première fois en 30 ans que la France baisse sa contribution à la lutte contre une pandémie qui, rappelons-le, fait encore 1,5 millions de morts par an. Cette coupe brutale est d'autant plus inacceptable que cet argent ne provient pas du budget de l'Etat, mais d'une taxe créée expressément pour favoriser l'accès aux traitements dans les pays du Sud".

AIDES exprime son indignation et dénonce ce qu'elle considère comme un véritable détournement. "Le président Hollande, qui n'a jamais respecté ses engagements de campagne en faveur de l'aide au développement et de la lutte contre le sida, vient maintenant se servir dans les caisses d'UNITAID ?" s'interroge Bruno Spire.

"Un épisode malheureux", selon l'Elysée: voilà comment la Présidence, à court d'arguments et totalement apathique au sort des malades, a qualifié lundi soir cette coupe de 25 millions. Un simple "défaut d'anticipation", une "réaffectation" de dernière minute à Ebola. "Cet argument est à la fois absurde et d'une grande hypocrisie", réagit Emmanuel Trenado, directeur des programmes internationaux de AIDES et présent lors de la réunion de crise à l'Elysée ce lundi 15 décembre. "Qui peut croire que la France a besoin de couper 25 millions dans le budget d'UNITAID pour respecter ses engagements internationaux contre Ebola ? Car si ces 25 millions ne sont qu'une goutte d'eau pour un pays comme la France, ils mettent en péril l'existence même d'UNITAID et l'accès aux traitements de 200 000 enfants séropositifs à travers le monde. On ne répond pas à une urgence sanitaire comme Ebola en coupant dans les ressources d'une des plus grandes crises sanitaires mondiales".

Dans son communiqué, AIDES "appelle François Hollande à revenir avant Noël sur cette décision, à sanctuariser les revenus de la taxe sur les billets d'avion en faveur des malades du sida et à développer de nouvelles sources de financements, comme la taxe sur les transactions financières, pour répondre aux grandes urgences mondiales".

Commentaires

Portrait de basique

C'est bien regrettable, Et condamnable si la taxe a ete prelevee..mais les pays qui ne donnent rien ou trop peu alors qu'ils le pourraient ne sont-ils egalement responsables, car sauf a me tromper, la france a été bien seule sur l'instauration de cette taxe..

Dire que hollande "offre la mort" c'est tres fort comme slogan...la france contribue plus que d'autre a la lutte contre le vih dans les pays pauvres, et si tout le monde suivait peut etre beaucoup de gens pourraient etre sauves.. Mais des lors que cette taxe est instaurée, c'est bien sur anormal de le detourner a d'autres cause.

Portrait de Rasta-Kouette

Faut bien gratter les fonds de tiroirs