Les archives communautaires

C'est un rendez-vous désormais incontournable, le 6 octobre aura lieu la 4e édition de la journée de la Disance. Créée en 2012 par un groupe de femmes soucieuses de transformer leur expérience de la séropositivité en acte militant, la Disance est devenue LA journée de toutes les personnes vivant avec le VIH. C'est un un temps fort de mobilisation pour AIDES, un espace d'expression indispensable. Pourquoi ? Parce que parler de sa séropositivité permet de changer le regard que la société porte sur le VIH et sur les personnes qui vivent avec au quotidien.

Cette année, nous vous proposons d'évoquer un moment particulier : l'annonce de la séropositivité dans la sphère affective. Votre vécu peut bousculer les représentations et aider d'autres personnes à franchir le pas. Partagez-le !

Annoncer sa séropositivité à ses proches, à sa famille, à ses enfants, à ses amis ou à de nouveaux partenaires reste un moment compliqué pour beaucoup de personnes vivant avec le VIH. Et vous, avez-vous choisi d'en parler ? A qui avez-vous choisi de le dire (et de ne pas le dire) ? Comment avez-vous géré ce moment ? Quelles ont été les réactions de ceux que vous aimez ? Cette annonce a-t-elle changé des choses dans votre vie ? Et si c'était à refaire, referiez-vous tout de la même façon ?

Vous pouvez témoigner à la suite de ce forum ou m'envoyer un message privé parce que l'écriture ce n'est pas votre fort... Alors nous prendrons un rendez-vous téléphonique pour un reccueil de témoignage à l'oral.

Où seront publiés vos témoignages ? Sur le site public de AIDES ou sur Seronet. Certains extraits pourront aussi être diffusés sur la page Facebook de AIDES ou sur Twitter, avec un lien menant vers l’intégralité des témoignages sur aides.org. LE PLUS du Nouvel Obs est également susceptible de publier un ou plusieurs de vos témoignages.

Au plaisir de vous lire !

Très bonne journée. Sophie

Commentaires

Portrait de jl06

Ben pas facile du tout d,annoncer un truc pareil...un vrai chemin de croix !

ma fille le sait , et ne me demande à aucun moment comment je vais, faut dire que je vie comment avant ....temps que je peut ...

Alors j,imagine les autres ....pour moi on porte toujours le label de la maladie honteuse ! 

on reste bien replié au fond de soit , surtout maintenant avec un cachet /jour encore plus facile à ce dissimulé ,

mais la nuit on pense et on repense .....il me reste la fuite en avant  ....

Portrait de hugox

de le dire à tout le monde.

Comme m'avait dit mon médecin. Ne vous précipitez pas pour le dire à tout-va.

Choisissez une ou 2 personnes MAXIMUM.

Et il avait raison. Depuis quelques années il n'est pas nécessaire de le dire à tout le monde.

Heureusement que je l'avais écouté.

Portrait de kivivra

bonjour à tous 

j ai "préparé" ce qui est comme bq le vivent etre séro dis moi si cela est trop long mais j accepte la publication.

je tente toujours d alerte l Education Nationnale pour Témoigner ,on en parle plus tv radios zou c est finit pour eux mais PAS pour NOUS. 

Voilà je te transmets mon parcours 

merci joel

Témoignage

 

Je me prénomme Joël Vermont j'ai 51ans, Parisien.

J’ai appris ma séropositivité en 1992 , au mois de Février  .

 

Je souffrais depuis de longs mois voire même depuis quelques années de problèmes pulmonaires: bronchites, angines.

La plupart des traitements en anti biotique n'ont pas donné de résultats, je souffrais aussi d'une grande fatigue, et de problèmes de peau récurrents.

 

Après avoir vu ma dermatologue et ayant eu auparavant un nombre de soins inactif, j'ai consulté mon médecin de famille, qui est encore le mien, et avec lui nous avons parlé de ma situation: de mon orientation sexuelle, de l'usage du préservatif, ainsi que du changement de partenaires...

 

Il m'a alors proposé de faire un test de dépistage VIH, Hépatites B et C.

Je n'ai pas été à l'origine du dépistage car malgré ma maigre connaissance d'une maladie sexuellement transmissible et mortelle, je pensais ne pas être concerné; il est vrai que malgré mes changements de partenaires je n'utilisais pas toujours de protection.

Il existait à l'époque que très peu d'information...

Je n'avais jamais envisagé de faire un dépistage étant donneur de sang régulier à l'hôpital St Antoine à Paris. Une alerte de leur part sur un lot, mais je n’ai pas eu de suite

 

Il faut noter que j'ai appris ma séropositivité  durant mes heures de travail, à l'époque  je travaillais Avenue de la République, j'avais pris 20 minutes pour les résultats, mon médecin étant à côté,

J'ai 28 ans, là,  un immeuble m'est tombé sur la tête... tout projet de vie s'effondre.. Juste la Mort en ligne de mire...

Je n'ai rien annoncé à mes collègues....et «j'ai repris mon travail ».

 

La première personne a avoir été au courant fut ma maman qui en voyant ma tête le soir voyait  qu' il y avait un soucis, je lui ai annoncé avec prudence et réalité: je suis malade, séropositif et je risque de mourir rapidement..... sa réponse a été très forte: « Quoique il t'arrive.. Tu restes mon fils »...

 

Je n'ai rien annoncé à mon père car il avait un caractère plus que fort et très extrémiste.

Puis au fil des semaines, je l’ai annoncé à mes frères et ma sœur, étant l'avant dernier d'une fratrie de 8 enfants...

Les réactions furent diverses avec un résultat flagrant je ne suis en contact permanent qu'avec ma un de mes frères... Les autres préférant me tourner le dos...Séro et homo... cela ne fait pas trop « clean »

 

J’ai entamé mes premiers soins à l'hôpital Pasteur, où mon traitement, à vie, me fut donné: AZT à haute dose toutes les 4 heures à jeun …si possible

 

Les changements :

 

-Professionnellement, je n'ai rien annoncé, le plus dur a été de pouvoir prendre ces médicaments durant mes heures de travail; de gérer l'immense fatigue lié à la maladie, aux puissants médicaments, aux effets secondaires (diarrhées, maux de tête, vomissement, crampes abdominales....).

A cette période, j'ai été aussi diagnostiqué porteur d'une tumeur cancéreuse à l'intestin et gros colon ce qui me « permettait » de pouvoir avaler ces comprimés sans que l'on me pose trop de questions.

 

J’ai poursuivi tant bien que mal ma carrière dans cette banque passant avec succès les épreuves 2 et 3 du brevet bancaire (équivalent licence) puis l'Institut Technique de Banque durant 3 ans...

Le tout avec des journées de commercial lourdes, étant chargé de clientèle, les cours le soir, le   samedi, les devoirs....

 

Une seconde molécule qui allait devenir plus tard, le « DDI » était à l'essai, on me l'a alors proposé et j'ai accepté, ceci marquait à la fois un tournant dans mon parcours et dans la prise en charge (traitement...) de mes compagnons d'infortunes. Nous étions un panel à expérimenter cette nouvelle molécule, des « cobayes » en quelque sorte...

 

 

Amicalement:

 

Comme tout adulte, j'avais encore des amis de mes « années collège » avec lesquels j'étais proche.

Par honnêteté, je leur ai annoncé cette nouvelle. Au début, aucun rejet mais au fil du temps, les invitations, les rencontres, les anniversaires, les appels se sont estompés...mon agenda ressemblait à un arbre qui perd ses feuilles en fin d'automne...puis plus rien..

 

Au niveau de ma vie amoureuse, je me suis interdit  toutes relations intimes durant presque 4 ans...Autant par le fait d'être porteur d'un virus mortel, mais aussi du fait de mon état général, amaigrissement, problèmes digestifs...liés aux traitements. Il me fallait accepter cette maladie, la connaître la comprendre pour me rendre plus « fort » malgré son issue fatale.

Je me noyais dans mon travail et gérais au mieux les rendez-vous et examens médicaux...

 

Au début, j'ai eu beaucoup de mal avec ce virus puis m'étant rapproché de AIDES, à cette époque, j’ai appris ce que faisait ce virus à l’intérieur, comment lire mes examens sanguins pour ne pas me morfondre.

Un événement important aussi, ce fut la rencontre avec un médecin remplaçant qui m'annonça alors je lui ai demandé des médicaments antidouleurs plus forts, que je ne passerai pas l'an 2000...

Là tout bascula, je me suis rapproché d'Ensemble Contre le Sida, ancien nom du Sidaction pour pouvoir aider et partager sur cette maladie qui me rongeait...A cette époque ,il m’était difficile de parler, témoigner à visage découvert...C'est par eux que j'ai accepté l'éventualité de la mort, et compris celle d'espérer. Cette étape cruciale et plus qu'importante franchit et, prenant le recul nécessaire sur moi-même,  je me suis mis à accompagner les personnes en stade final à l'hôpital de la Salpetrière. Durant 2 mois car cette dure réalité est quelque chose de difficile surtout quand vous êtes-vous même touché par la maladie et que vous voyez partir vos ami(e)s...

 

 

Le rapport à la Médecine et aux traitements:

 

 

La prise en charge de la Séropositivité est assurée à 100% par la Sécurité Sociale mais exclusivement sur les traitements VIH (antirétroviraux) qui représentent environ 1550 Euros mensuel. Mais la prise en charge n'est pas automatique, c'est un parcours assez compliqué: le médecin doit remplir un grand nombre de papiers, puis c'est au tour du « médecin conseil », par lequel il faut « passer ». Ce dernier est le seul habilité à statuer sur le dossier. Je suis passé par là moi aussi, comme beaucoup et, je n'en garde pas forcément un bon souvenir.

Ce qu'il faut savoir c'est que le traitement du VIH ne se réduit pas à prendre uniquement des antirétroviraux. A ces derniers, il faut rajouter les traitements complémentaires pour l'angoisse, le sommeil, les maux de ventre, les coliques, les douleurs, pour ne citer que ces symptômes. En revanche, ces traitements ne seront pas systématiquement remboursés. Une fois encore, c'est le « médecin conseil » qui tranchera. Il appuiera son accord définitif qu'en se référant au compte-rendu des différents médecins me suivant dans mon parcours de soins.

Il fallait aller chercher ses traitements à la Pharmacie de l'hôpital (lieu lugubre et sans l'ombre d'une chaleur humaine) où les traitements étaient déposés dans un sac en papier blanc...Mais par chance, il est possible de se procurer  ses traitements en pharmacie de ville.

 

Je ressens, malheureusement, les « effets » de la progression de la maladie.

Comme je l'indiquais un peu plus haut, en 1997 le « médecin-visionnaire » m'a ruiné le moral, et là tout est parti en vrille: comme « il ne me restait que quelques années à vivre »,j'ai voulu en profiter au maximum, en sortant souvent, je n'observais plus les prescriptions qui m'étaient délivrées... Peu de temps après, le verdict radical est tombé,  en Mars 1998, pour être précis: le Sida s'est déclaré. Direction les Urgences, environ trois heures après mon entrée dans le Service je tombais dans le coma à cause d'une pneumopathie associée à une pneumocystose dûes aux complications du VIH (maladies opportunistes), 45 Jours  plus tard, j'en sortais mais avec d'énormes complications neurologiques et motrices. Il faut pour être précis, rajouter que durant mon coma sont intervenues  des complications cardiaques, rénales et liées au fonctionnement du foie...pour faire court.

M'en n'étant sorti avec d'énormes séquelles je suis parti un an en centre pour réapprendre à marcher, parler, réutiliser mon bras gauche...et un traitement très lourd de 46 gélules journalières (Vih et autres pathologies comprises).

J’ai eu aussi de nombreux examens intrusifs (coloscopie, artériographie, fibroscopie) prises de sang...IRM,Radios,Scanner...et surtout cette fatigue et l'omniprésence des douleurs.

 

Le Traitement a changé beaucoup de chose dans le sens où les prises du matin et du soir doivent être espacées de 12H maximum: des médicaments à conserver au réfrigérateur, d'autres en dessous de 20°. Il faut s'y faire, n'ayant pas d'autres possibilités.

Difficile dans ce cas-là par exemple, d'accepter des invitations spontanées ,ou bien de partir en week-end end improvisé, d'accepter les invitations au restaurant, faire attention à certains aliments comme par exemple, le pamplemousse qui réduit la moitié de l'efficacité des traitements, les aliments trop gras, les fibres, et le tout en ayant une alimentation équilibrée. Autant dire que cela aussi représente un coût certain.

 

Une chose primordiale et vitale, un automatisme que tous devrait avoir: TOUJOURS utilisé des préservatifs, du gel...je précise ce point car on me la pose souvent lors de mes interventions en milieu éducatif.

 

J’ai eu beaucoup et j'ai encore maintenant des difficultés avec les traitements car ils ne sont pas anodins, et souvent les nuits sont courtes du fait des réveils brutaux liés aux douleurs ou bien aux problèmes intestinaux d'où la difficulté lorsque l'on doit dormir chez un ami ou dans la famille, par exemple.

 

Pour trouver le traitement qui convient le mieux à ma situation physiologique, il aura fallu que je change de traitements à plusieurs reprises. Aujourd'hui,  ma quadrithérapie est prise le soir seulement et je n'ai plus que « 12 comprimés »à prendre comparé à environ 46 au début. Je profite des avancées : un seul médicament anti Vih : « le paradis » presque !!

 

Je suis  acteur de mon traitement, en connaissant ses effets sur le VIH, sur mon corps, c'est l'une des raisons pour laquelle je suis devenu animateur de prévention Santé en tant que bénévole.

 

Pour  gérer au mieux son traitement, il faut apprendre à connaître les effets des médicaments. Et prendre son traitement, au cours du repas. Si cela est bien sûr possible, ce qui n'est pas toujours le cas, hélas.

 

Avec mes deux médecins l'un spécialiste VIH à PASTEUR dans le 15eme et mon médecin traitant dans le 11eme, le contact passe très bien, nous pouvons tout nous dire c'est pour moi très important.

Lors de mes visites, je leur retrace dans les grandes lignes, les soucis ,les douleurs les ennuis que j' ai pu rencontrer, nous parlons des résultats des prises de sang et des examens plus importants à réaliser même si cela n'est pas vraiment des plus « joyeux » à faire.

A ce titre, j’ai beaucoup de chance, réellement de les avoir...D'autant que j'ai aussi les spécialistes en Cardiologie, en allergologie, en proctologie....Ce sont d'immenses soutient.

Mais un autre avenir se présente à moi , un challenge : celui de lutter contre ces pathologies liées aux médicaments, et au Vih : la prostate, l’atteinte des nerf, pertes de sommeil.. 

 

Représentations sociales

 

Personnellement et au vue des personnes que je rencontre en associations ou dans d'autres structures, les mêmes soucis sont présents autant chez les hommes que chez les femmes. Je parle en mon nom, sachant que chacun à son parcours de vie personnel et que chaque histoire est singulière.

Il ressort souvent chez les couples hétérosexuels, le désir d'enfant qui est maintenant « beaucoup » plus simple à « réaliser » afin que l'enfant ne soit pas séropositif.

Pour les hommes dans un cadre général, ce sont les problèmes liés à la perte d'érection pour certains (complexité d'utiliser le préservatif) qui reviennent, d'autres questions seront plus liées à l'apparence physique (pertes des graisses au niveau de jambes... « Gros ventre »)

Pour les femmes que j’ai eu la chance de rencontrer en entretien privé, c'est aussi la modification corporelle, la masculinisation du corps et du visage selon les traitements qui reviennent souvent sur le devant de la scène.

 

 

En 2014, il subsiste encore beaucoup trop de discrimination liée au VIH: il faut savoir qu'une personne qui annoncera sa séropositivité à son patron perdra son emploi dans les 6 mois!!!

Il existe encore des choses terribles que l'on voit ou entend, comme le fait de ne pas embrasser une personne séropositive, de ne pas aller aux toilettes après elles, de ne pas manger dans la même assiette, ou bien d'utiliser les mêmes couverts....que c'est une « maladie d'homos, de noirs, de pauvres..de toxicos... » Cela peut choquer mais c'est une réalité.

Je me souviens d'un jeune, rencontré lors d'une intervention dans un lycée public dans le 7ème arrondissement qui, très sûr de lui, a prit la parole en ces termes: 

« Moi, de toute façon, je n'aurai jamais le SIDA car mes parents sont riches ».

Cela se passe de tous commentaires...

 

 

 

 

Dans mon entourage je ne perçois aucune peur de la contamination, car mes proches, mes Ami(e)s   savent comment se transmet le VIH, et me considère avant tout comme un être humain à part entière.j ai rencontré mon mari actuel il y a 6 ans : il m’apporte le soutien et l’envie de me battre , pour lui le sida n pas été une barrière à nos relations

 

 

En ce qui concerne la discrimination, je pense que vous avez lu l'article où j'exposais le « viol » de ma vie privée durant mon coma de 98, et les conséquences qui en ont découlé -mais je reste à votre disposition pour plus d'informations-

J'ai accepté en 2001 de témoigner à visage découvert aussi bien dans les médias que dans les associations, les entreprises, les centres de formations non pas pour la « pub », étant détaché du sens à donner à ma vie, mais simplement pour dire qu'être séropositif ce n'est pas évident tous les jours.

Dans les administrations (Sécurité Sociale,Caf..), l'image que l'on me renvoi, heureusement que ce n'est pas toujours le cas, et  que je suis à même avec moi, est des plus réductrice et dédaigneuse mais le terme n'est pas assez fort. En fait, je ne sais même pas s'il existe un terme pour décrire précisément la nature du regard porté... « Ce n'est pas moi qu'il faut voir mais un psy!!! » m'a-t-on rétorqué lors d'un entretien avec une assistante sociale!!!...

Au-delà de ces attitudes, c'est la peur de ce que les « autres » ne connaissent pas qui domine.

 

 

 

 

 

 

Pour ma part, je retravaille depuis 2 ans après  un chômage depuis 30 mois (soit 2ans ½) et rien n'aboutit malgré de nombreuses démarches en cdi  La Vie a fait que de 2001 à 2011, sur mon Curriculum Vitae, je ne peux justifier d'une activité salariale et il me faut SYSTEMATIQUEMENT me justifier de ce fait. J'ai le statut de personne handicapée reconnue à 80% et il me faut, comme la loi l'exige, un emploi adapté...Le regard des DRH même sans indiquer la pathologie est assez « frileux ».il ne fait pas bon en 2015, d’avoir 50 ans et être reconnu handicapé !!

 

Un exemple, ayant été dans de nombreuses structures associatives, j'ai rencontré ces mêmes DRH qui mettent en avant l'âge plutôt que la maladie-sans quoi cela porte un nom: ce serait de la discrimination ouverte. Mais il y a toujours un prétexte qui fait que...l'âge, le manque de moyen de locomotion. Il y a un adage qui dit: « C'est l'arbre qui cache la forêt » et c'est tellement vrai. Mais, même si je ne leur souhaite pas, j'aimerai juste que l'instant d'une semaine ils prennent ma place pour vivre ce que je vis. Dernièrement, ayant postulé via le Pôle emploi Handipass (réservé aux personnes handicapées),la réponse reçue disait que le poste demandé (agent d'accueil) n'existait pas alors que la fiche de poste m'avait été remis par mon conseiller.....

 

Au niveau logement, je touche du bois pour l'instant...

Et en ce qui concerne mes proches pas de soucis.

 

Aujourd'hui:

 

Je suis en invalidité depuis 2001, en contrat Aidé pour 3 ans encore : un salaire de misère pour un travail satisfaisant mais épuisant (accueil demandeurs. Plus aucune aide…

Je vie avec un garçon séronégatif depuis bientôt 6 ans et cela se passe plus que bien et notre projet de vie continue à se construire.

Je pense que la communication est la chose primordiale surtout au sujet du VIH, nous n'en parlons pas tous les jours mais il est là pour m'épauler, m’aider, me soulager aussi...

Il comprend et connaît le VIH.

Avec mes beaux-parents, j'ai découvert une seconde famille « d'adoption » avec lesquels je m'entends vraiment très bien.

 

Avec la famille, je n'ai de contact qu'avec un de mes frères, il est vrai aussi que j’ai perdu aussi, mon plus jeune frère il y a peu, et un autre il y a quelques années.

 

Mes parents sont, hélas, tous les deux décédés.

 

Depuis l'annonce de ma maladie, j'ai occupé les postes de conseiller commercial, chargé de clientèles puis après l'incident, la dégringolade sociale pour finir dans les archives au sous-sol de cette banque. Avant de faire une dépression en 2001, qui m'a arrêtée dans cette entreprise.

 

 

Mon engagement est comme vous vous en doutez très fort, je participe autant que je peux au Sidaction depuis 95, Solidays (Solidarité Sida depuis 99) et, le Comité des familles (2008) une structure d'entraides pour la population du Maghreb, Afrique, et tous ceux qui sont touchés.

 

 

Avec ces structures, je tente de pouvoir rencontrer des jeunes et moins jeunes pour témoigner (première, Terminales,Ifsi,centres de Formation, universités...sur demandes) sur les questions inhérentes et sur les problématiques liées à ce que  je nomme,« Vivre et vieillir avec le VIH ».

Je crois qu'il est plus qu'important surtout depuis ces 10 dernières années, de montrer que le VIH/SIDA ne se résume pas à  « 3 pilules à prendre par jours...»

Certes on n'en meurt mois mais il y beaucoup trop de contamination chez les plus jeunes (15-24) et que le Sida est toujours mortel dans le monde et c’est pour cela que je souhaite de nouveaux les rencontrer dans les lycées. Evènements…

 

 

C'est une super expérience de les rencontrer mais, hélas, c'est difficile  de pouvoir se mettre en rapport avec eux, n'étant pas salarié d'une structure associative, et l’Education Nationale est très frileuse

 

Et oui, je le rappelle la séropositivité est toujours stigmatisant aujourd'hui dans le monde du travail, des administrations, des services sociaux aussi...Et tout ceci dû à la peur de la maladie elle-même et des idées reçues, des « clichés » et « images toute-faites ».

Prononcer le mot SIDA renvoie aujourd'hui encore à deux tabous de notre Société:

            -La Mort (comme seule issue possible, c'est oublier que le temps qui passe devient le temps qui reste);

           - La sexualité (comme seul et unique moyen de contamination en oubliant les deux autres. D'où une image de sexualité déviante c'est-à-dire des plus réductrice!!!).

 

Une vie tranchée, une vie récupérée, avec une volonté à bousculer les montagnes à 50 ans toujours motivé pour mettre un visage sur cette maladie. Trop de très jeunes sont contaminé(es)

 

 

Portrait de IMIM

infiniment pour ce témoignage fort, qui, mm si je suis une femme hétéro de 55ans aujourd'hui, ancienne toxicomane, le vih, lui est resté 

Ton parcours à beaucoup de similitudes avec le mien

Mon constat sur le vih,  avec tt ce que cela peut engendrer ds une vie, quand bien mm, nous avont tentés de nous "adapter", est semblable au tien 

30ans après :  méconnaissance de la maladie, discriminations en tt genres et une jeunesse laissée ds l"ignorance

Face aux risques bien présents, d'une part

Mais également, face aux dégats que peuvent engendrer les médocs sur le long terme (mm si de ce coté on avance : allègements...)

Comme si cette maladie n'éxistait + ou, comme tu le dis aussi :"1 cachet et basta! facile!!!" la banalisation.....

Ce n'est pas la réalité

Il est mieux qu'ils en soient concients


Quant à l'impact occasionné sur l'ensemble de la vie sociale, affective, professionnelle, quand je fais le point, il est ENORME !

Mm si g encore la force de le porter.........


Bien à toi

Portrait de martina

J'ai lu qques témoignages...et je vous dis "SUPER" d'apporter vos ressentis ...c'est important de savoir que nous ne sommes pas seuls avec ce fléau...qui nous pesent tous (+/-) !Voilà, un peu mon histoire...J'ai été contaminé en 2007 par mon ex mari...j'ai su avant notre mariage (par la prise de sang prénuptiale) qu'il était séropo...je ne pensais pas que cela m'arriverait , car je me protégeais tant bien que mal avant...sauf que parfois, il y avait quelques couac...capote percée, dans l'action trop rapide (pas le temps de mettre le préservatif...)Alors j'avais peur parfois...mais au final je n'y croiyais pas, car je connaissais pas vraiment cette maladie...J'ai rencontré L. dans un autre pays... nous devions nous marié...je l'aimais bcp...alors quand on aime on ne compte pas...mais tout ça c'est dans les livres de contes...J'ai tout de même décidé de tout prendre en charge (billets d 'avion, les frais de mariage de A à Z...) marié en deux mois...mais à peine était-il ici, que la première semaine de son arrivée, il s'inscrit dans une agence matimoniale...pour retrouver une nana jeune (plus jeune que moi et blonde de préférence)Et, puis tout le reste à suivi, disputes répétées, incompréhension de nos deux cultures, ces sorties en disco répérées, les mensonges au quotidien, les dépenses de notre compte bancaire, le jeu (tiercé) tromperies etc...Il avait pris sa vie en main, et moi je n'ai rien vu venir de tout cela...(ou je ne voulait certainement pas voir) Il avait déja des tas d'idées, après à peine 8 de vie de couple...et je l'ai tout de même gardé auprès de moi...Par la suite, il est devenu peintre en batiment, je l'ai aidé dans ces démarches, et meme dans son auto entreprise etc...Mais je l'aimais tellement, alors je pardonnais tous ces écarts ! Et puis ça devenais de plus en lus difficile et récurent, tous ces problèmes qui s'ajoutait au quotidien ...et un jour je l'ai mis dehors...nous avons divorcée et cela fait maintenant plus de 4ans...
... le pire c'est lorque je suis tombée malade pour la première fois...pneumosysthose ...qu'est ce que c'est que ce truc...et l'on me diagnostique le VIH je suis séropo ! 
Je sors du CHU complétement vidée, seule en pleurs dans la ville, alors je pousse la porte de AIDES et heureusement qu'ils étaitent là les bénévoles...encore merci à eux !Entre temps, mon ex-mari etait repartit dans son pays voir sa famille...il ne m'a pas vu souffrir, pas vu dans cet état pitoyable ou je pouvais à peine marcher, parler j'étais paralysée, j'ai tellement souffert...car la maladie avait fait beaucoup de dégats... après 3 mois d'absence, il est revenu, et mon traitement avait fait son effet...du coup il m'a retrouvé tel qu'il m'avait laissé avant son départ.
Quant à lui, il a toujours etait dans le déni...il n'y croyait pas en cette maladie ,il me disait toujours que c'etait la "maladie des blancs"...et aujourd'hui je ne sais pas s'il se soigne et s'il prends soin de lui et des autres femmes qu'il rencontre, s'il prend toujours son traitement !!!
Aujourd'hui je vis seule et compte bien le rester ...CrySi je vous raconte tout cela, ce n'est ni pour le juger, ni pour me plaindre ...je pense ne pas être la seule dans ce cas...Le VIH est une maladie très difficile à dire, il faut sans cesse se justifier si l'on est malade...fatiguée...expliquer autre chose que ce que l'on a...j'ai souvent mentie lorsque les gens me voyait prendre mes médoc...j'ai du le dire un peu à la fois à ma famille, mes freres et soeurs, quelques amies, quelques collègues...mais le plus durs c'etait à mes enfants, j'ai trois fils dont 2  mariés...et le dernier qui vit avec moi (22ans) il à souvent des reflexions bléssantes, il a peur...pour lui et pour moi !!!Je travaille toujours...mais parfois j'aimerais me reposer chez moi, prendre du temps pour moi...il me reste encore 6/7 bonnes  années de labeurs avant ma retraire ... vais je tenir ? car je dors peu et mal...problèmes de dos, de grande fatigue qui s'accumule et c'est parfois très difficile d'aller au boulot...mais je garde le moral...pour mes fils et mes petits enfants...et pour ceux qui savent...et qui m'aiment telle que je suis !Voilà ce que je voulais vous dire sur cette page...MERCI  à vous d'exister et MERCI de continuer le combat ! on lâche rien Tongue Out 

Voilà un peu de mon histoire...enfin de notre histoire, car il restera tjr entre lui et moi cette passerelle qui nous lie à la maladie...