HSH et dons du sang : des associations prennent positions

Publié par jfl-seronet le 30.10.2015
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Mode de viedon du sangHSH

Lorsqu’il sera définitivement adopté, le projet de loi de Santé mettra fin à l’exclusion légale des homosexuels, comme tels, du don du sang : un article le prévoit. Cette question est, depuis des années, très débattue opposant souvent les impératifs de sécurité transfusionnelle au principe de non discrimination de l'orientation sexuelle dans les critères d'inclusion des donneurs. De nombreux acteurs ont pris position sur le sujet dont AIDES. Dans ce second article, voici d’autres positions (personnes en nom propre, associations, collectifs) parties prenantes du débat.

En parallèle des débats parlementaires sur la loi de santé dont un article concerne l’ouverture du don du sang aux hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes (HSH), la Direction générale de la Santé (DGS) a conduit des travaux de réflexion associant toutes les parties prenantes du débat (Institut de veille sanitaire, Etablissement français du sang, associations, collectifs et personnalités, etc.). Seronet vous présente les positions et préconisations des associations, collectifs et personnalités qui ont rendu publics leur avis.

Les avis rendus publics font référence aux cinq scénarios d’évolution de la contre-indication définitive des hommes ayant eu une relation sexuelle avec un homme (HSH) retenus par la Direction générale de la Santé a l’issue de plusieurs réunions de travail.

Scénario 1 : "Ajournement de douze mois. Passage de l’ajournement permanent des HSH à un ajournement de douze mois après le dernier rapport HSH pour le don du sang total et d’aphérèse (plasma et/ou plaquettes)". Autrement dit, un homme ayant eu une relation sexuelle avec un homme peut donner son sang après une période d’abstinence de 12 mois.
Scénario 2 : "Passage de l’ajournement permanent des HSH à un ajournement de quatre mois après le dernier rapport HSH pour le don de sang total et d’aphérèse (plasma et/ou plaquettes)".
Scénario 3 : "Création d’une filière spécifique de don de plasma par aphérèse sécurisé par quarantaine de plus de deux mois ouverte aux HSH. Maintien d’un ajournement permanent des HSH pour le don de sang (sang total, plaquettes, plasma, CGR), associée à la création d’une filière spécifique de collecte de plasma par plasmaphérèse (en vue de produire du plasma sécurisé par quarantaine) accessible aux HSH monopartenaires au cours des quatre derniers mois ainsi qu’aux HSH n’ayant pas eu de rapport HSH dans les quatre derniers mois. Cette filière pourrait aussi être destinée au fractionnement" ;
Scénario 4 : "Combinaison des approches des scénarios 2 et 3. Passage de l’ajournement permanent des HSH à un ajournement de 4 mois après le dernier rapport HSH concernant le don de sang total et d’aphérèse (plasma ou plaquettes), associé à la création d’une filière spécifique de collecte de plasma par plasmaphérèse (en vue de produire du plasma sécurisé par quarantaine) accessible aux HSH monopartenaires au cours des quatre derniers mois".
Scénario 5 : "Combinaison des approches des scénarios 1 et 3. Passage de l’ajournement permanent des HSH à un ajournement de douze mois après le dernier rapport HSH concernant le don de sang total et d’aphérèse (plasma ou plaquettes), associé à la création d’une filière spécifique de collecte de plasma par plasmaphérèse (en vue de produire du plasma sécurisé par quarantaine) accessible aux HSH monopartenaires au cours des quatre derniers mois ainsi qu’aux HSH n’ayant pas eu de rapport HSH au cours des quatre derniers mois".

Les positions rendues publiques

Act Up Paris

C’est dans une lettre ouverte au professeur Benoît Vallet, directeur général de la Santé (publiée le 14 septembre 2015) qu’Act Up-Paris a fait part de sa position : "Pour un don du sang ouvert à tou-te-s !". L’association a débattu, en août dernier, et a rejeté les "cinq scénarios envisagés sur la base d’une période d’abstinence et/ou d’une mise sous quarantaine des lots récoltés". "Au vu des données scientifiques récentes sur la précision des tests pratiqués, du rôle central de la prévention individuelle lors de rapports protégés, du rôle des traitements dans l’évolution de l’épidémie, nous refusons tous critères de sélection lors de la venue d’un-e candidat-e pour un don du sang. Le questionnaire, demeurant déclaratif, doit, afin de jouer pleinement son rôle d’orientation, voir la précision des questions nettement renforcée. Il est également important de mettre en place une vraie information autour de la prévention et du dépistage (préservatif et gel, Tasp, dépistages en labos, par Trod ou par autotest) lors des entretiens avec les candidat-e-s au don du sang", écrit l’association. "C’est enfin à l’EFS [Etablissement français du sang, ndlr], une fois les dons effectués, de faire les analyses nécessaires et de mettre en place un système de tri qui fasse que toutes les poches de sang contaminées par un virus soient détectées et n’entrent en contact avec un-e patient-e. Notre position s’appuie sur la gestion de cas individuels et non de groupes populationnels, facteurs de dérives discriminatoires", conclut Act Up-Paris.

L’Inter-LGBT

"L'Inter-LGBT considère que la sécurité transfusionnelle est un critère essentiel d'appréciation de l'organisation du don du sang. L'Inter-LGBT soutient l'option 5 qui module l'ajournement du don selon le niveau d'exposition au risque des donneur et la filière de don ; l'Inter-LGBT soutient la perspective d'une évolution des critères d'inclusion vers l'option 4 qui réduit le temps d'ajournement ou d'autres critères à préciser ; l'Inter-LGBT demande d'inscrire officiellement les projets de recherche et de recueils de données destinés à appuyer scientifiquement une évolution des critères d'inclusion, maintenant au même niveau aujourd'hui, la sécurité transfusionnelle". Par ailleurs, l’Inter-LGBT explique : "Certaines associations, ayant exprimées quelques réserves sur la pertinence d'une responsabilisation des donneurs par la signature des questionnaires, ont  demandé une expertise juridique poussée et invitent plutôt, de manière constructive, à travailler sur la formation des professionnel-l-e-s et plus largement l'amélioration des questionnaires, des entretiens et de la manière dont les donneurs qui sortent des critères d'inclusion sont accompagnés".

Iris

"L'association Iris, sensible et active autour de la problématique du don, puisque les patients atteints de déficits immunitaires primitifs vivent et survivent grâce au don de plasma, de plaquettes et de sang total, reconnait l'option 5 comme la plus à même de répondre à l'ouverture mesurée du don de sang aux HSH. L'association renouvelle sa volonté de ne pas tolérer tout sentiment discriminatoire, mais rappelle que la sécurité pour les receveurs doit prévaloir. De ce fait, l'option 5 permettra de collecter des données épidémiologiques sérieuses et d'en évaluer la sécurité pour les bénéficiaires. Iris souligne aussi l'importance capitale sur l'information à faire auprès des donneurs, afin de faciliter leur compliance".

Association française des hémophiles (AFH)

Le conseil d’administration de l’AFH a voté à l’unanimité (19 septembre 2015) une résolution concernant le don du sang.

"L’AFH fait le choix de la sécurité transfusionnelle. Cela signifie que les mesures proposées ne peuvent revêtir le soutien de l’AFH que si elles ont pour objectif de maintenir ou renforcer la protection des bénéficiaires du don du sang. Aucune autre considération, ne peut rentrer en ligne de compte dans les positions que l’AFH peut prendre.

En ce qui concerne le VIH : la prévalence du VIH chez les HSH, les différences entre risques réels et perçus dans les pratiques et le risque résiduel de transmission qui reste supérieur chez les HSH fondent la position prise par l'AFH. Le système actuel (exclusion permanente des HSH) même s’il n’est pas sans risque, puisque chaque année des donneurs HSH séropositifs donnent leur sang, n’a entraîné aucune contamination depuis quinze ans. Il convient de rappeler que ce qui fonde la sécurité transfusionnelle : c’est la sélection des donneurs, leur fidélisation et les procédés de fabrication des produits et médicaments issus du don du sang.

L’AFH rappelle que le don du sang n’est pas un droit et que seule la sécurité des bénéficiaires en est un. Qu’en conséquence, il est logique d’exclure du don du sang certaines personnes qui représentent des risques au regard de la sécurité transfusionnelle (plusieurs dizaine de cas d’exclusion temporaire ou définitive). C’est la notion de "groupe à risque".

Les pouvoirs publics par la DGS, l’EFS et l’InVS affirment que la situation actuelle (exclusion permanente des HSH) constitue un risque potentiel pour les bénéficiaires du don du sang. Que cette exclusion permanente fait que des donneurs de sang à risque se présentent pourtant au don du sang, et ce pour diverses raisons (ignorance de leur état de santé, inconscience du risque, position de principe, etc.).

La DGS propose cinq scenarii qui n’ont pas tous les mêmes conséquences sur le plan pratique et qui ne sont pas tous fondés sur le plan scientifique. Une seule donnée est acquise et affirmée par les autorités de santé : 1 an avec abstinence des HSH représente un risque identique qu’une exclusion définitive.

L’enjeu en mettant un terme à l’exclusion définitive et en la portant à un an avec abstinence est de réduire le nombre de personnes qui se présentent au don du sang avec un risque de contamination et de les pousser à s’auto-exclure plus facilement.

Parallèlement, puisqu’elle est présentée comme une recherche action, l’ouverture d’une filière spécifique HSH au plasma sécurisé, permettra de recueillir les données grandeur nature nécessaires avant toute ouverture plus large au don du sang.

Dans ces conditions, l’AFH se rallie au scenario 5. Elle souhaite en outre :
1 : La responsabilisation des donneurs par la signature du questionnaire de pré-don
2 : La mise en place d’une campagne d’information en direction du grand public qui permette de diminuer le nombre de donneurs séropositifs se présentant au don du sang
3 : Une modification de la conduite des entretiens au moment de l’accès au don du sang pour favoriser l’auto-exclusion et accompagner de manière adaptée les personnes écartées."

Gay Lib (LGBT libéraux et humanistes)

Dans une lettre au Directeur général de la Santé, Gay Lib fait part de sa position.

"Nous avons bien compris que le gouvernement, par sa ministre de la Santé, n'a ni l'envie ni le courage de réaliser la promesse de campagne présidentielle de Mr François Hollande. En effet, il manque un scénario 6, ouvrant le don du sang aux HSH aux mêmes conditions actuelles connues pour les hétérosexuels.

Nous voulons absolument aborder la question du comportement à risque qui est en réalité au cœur de cet enjeu majeur de santé publique qu’est le don du sang et la révision des critères de sélection dans le but d’obtenir plus de donneurs, mais dans un souci de renforcement de la sécurité sanitaire pour les receveurs et cela vous l’occultez complètement. Etre homosexuel n’est pas un comportement sexuel, ce qui doit être analysé avec le donneur est son comportement à risque ou non ; le reste n’a pas à entrer en ligne de compte. C'est pourtant le modèle que vous voulez continuer à appliquer. Si vous ne sortez pas de ce dogme de population à risque vous continuerez à exclure injustement des donneurs sains et à encourager le mensonge parmi certains.

Selon votre scénario 5 les homosexuels auront le choix entre l'abstinence pendant un an pour un don de sang total ou quatre mois pour un don de plasma, qui, comme l’a rappelé l’EFS, est une procédure un peu plus longue, un peu plus contraignante et que l'on ne trouve pas partout sur le territoire.

Enfin dans ce scénario, vous parlez de 990 000 personnes réintégrables dans votre système, ceci est largement surestimé car cela voudrait dire que 100 % des hommes ayant répondu à cette enquête aient eu une relation avec un autre homme iront donner leur sang et que 100 % de ceux-ci pourraient le donner et ne seraient donc pas exclus pour d’autres raisons (dentiste depuis moins de six mois, traitement en cours, transfusés, etc.) Ce n’est pas réaliste. Nous nous étonnons également du peu d’intérêt que vous portez à la situation en Italie, puisque de votre propre aveu ils n’ont eu, depuis quatorze ans qu’ils prélèvent les homosexuels aux mêmes conditions que les hétérosexuels, aucune contamination supplémentaire. Cela vous le balayez d’un revers de main au prétexte de situation épidémiologique non comparable ce qui nous apparaît curieux sachant que selon un classement mondial de l’incidence VIH trouvé sur le site index mundi, la France est au 82e rang à 0,3, l’Italie 99e à 0,3 et le Royaume Uni (votre référence habituelle) 116e à 0,4. (….)

En somme, nous ne validerons pas ce scénario 5, nous vous proposons l’option 6 ajournement temporaire de 4 mois pour tous en cas de changement de partenaire avec étude du comportement du donneur lors de l’entretien.

En attendant cette décision, qui est la seule qui met réellement fin à cette situation au profit de la sécurité sanitaire, nous pourrions nous contenter de l’option 3 à savoir le don de plasma sécurisé à condition bien sûr qu’il ne soit qu’une étape transitoire vers l’option 6.

Nous sommes toujours favorables à la responsabilisation par engagement écrit et signé du donneur qui va dans le sens de plus de sécurité pour le receveur".

Collectif Homodonneur

Lors de sa douzième assemblée générale, le Collectif Homodonneur a arrêté sa position concernant les propositions de révision des critères de sélection des donneurs de sang HSH. "Le collectif Homodonneur, en tant que collectif de donneurs de sang, comprend parfaitement la sélection des donneurs de sang et l’exclusion de toute personne ou de tout groupe de personne, dès lors qu’une démonstration rigoureuse et scientifique le justifie sur le plan de la sécurité sanitaire. Le collectif Homodonneur, respectueux des personnes fermement opposées au don du sang pour tous et de leurs craintes, plaide en faveur d’une réintégration partielle et temporaire au don de plasma sécurisé uniquement en vue de collecter les données épidémiologiques nécessaires". Sur les cinq options de la DGS, voici ce que dit  le Collectif Homodonneur.

Ajournement de douze mois :
Le collectif Homodonneur "rejette en bloc cette insultante et rétrograde proposition. C’est la rupture de confiance réciproque entre le candidat au don et le médecin de collecte qui porte préjudice à la sincérité des réponses et, par là même, à la sécurité transfusionnelle. Nous refusons par conséquent que cette proposition soit étudiée, et nous dénonçons une fois de plus le risque inacceptable de prélever des HSH qui jadis mentaient sur leurs pratiques homosexuelles et qui demain mentiraient sur leur soi-disant abstinence sexuelle", explique-t-il.

Ajournement de quatre mois :
Le collectif "s’oppose également à cette mesure irrationnelle, que la durée soit de quatre mois, ou ramenée à celle de l’actuelle fenêtre sérologique du VIH. Penser l’abstinence, c’est persister dans la représentation stéréotypée d’une hypersexualité irresponsable des HSH. Cette proposition de réduire la durée d’abstinence sexuelle démontre néanmoins que l’on peut rouvrir le don du sang aux HSH en se passant d’études épidémiologiques (…)"

Plasma sécurisé :
Le collectif "approuve ce compromis dans la mesure où il rassure unanimement en prélevant des HSH sans prendre le moindre risque vis-à-vis des agents pathogènes connus. De plus l’établissement de données épidémiologiques françaises après une étude comprise entre deux et trois ans, permettra de déterminer s’il y a lieu d’ouvrir ou de ne pas ouvrir au don de sang les HSH aux mêmes conditions que les autres donneurs. Le prélèvement du plasma sécurisé des HSH est constitutif d’une volonté commune de sortir de l’actuelle et dangereuse situation. Il va de soi que l’ensemble des parties prenantes volontaires doivent être intégrées dans le comité de suivi de cette étude épidémiologique aux fins d’effectuer un contrôle a priori des conditions de récoltes des données et de pouvoir interpréter collectivement ces résultats. Nous mettons toutefois un bémol à la proposition formulée par la DGS : il ne serait question d’ouvrir le don de plasma qu’à raison de trois dons par an. En quoi les HSH non multipartenaires, et plus particulièrement ceux vivant en couple, ne pourraient-ils pas effectuer leurs dons à la même fréquence que les autres donneurs ?"

Combinaison des options 2 et 3 :
Le collectif Homodonneur rappelle qu’il ne milite pas "pour l’ouverture du don du sang aux HSH pour lutter contre une discrimination ou une homophobie qui frapperait une partie de la population, mais pour permettre aux individus de ladite population de pouvoir donner. C’est pourquoi toutes ces intentions au travers des différents scenarii de réduire le sentiment de discrimination ne répondent ni à la question qui nous paraît fondamentale : sélectionner efficacement les donneurs en fonction uniquement des connaissances relatives aux transmissions par voie sanguine des agents pathogènes et l’existence des moyens fiables de les détecter, ni n’atteignent l’objectif recherché (…)"

Combinaison des options 1 et 3 :
Le collectif rejette cette option pour les mêmes raisons qu’il rejette l’option 4.

Steven Kuzan, auteur de la pétition "Don du sang pour tous"

"Sur ces cinq options, la seule qui peut être tolérée est l'option quatre sous certaines conditions (…) Cette option où les HSH peuvent prétendre au don du sang total après une période d'abstinence de quatre mois ou au don de plasma s'ils n'ont pas été abstinents les quatre derniers mois, mais sont en relation stable et sans multi-partenariat, est à l'heure actuelle la solution la moins discriminatoire parmi les cinq proposées.

Mais il faut que cette solution soit adoptée uniquement le temps d'une étude et donc de prendre les dispositions nécessaires pour que cette situation soit revue à la fin de l'étude, même s'il y a changement de gouvernement ou autres, et bien-sur, si cette étude est concluante, enfin passer les HSH aux mêmes critères que les personnes hétérosexuelles.
C'est donc une solution qui peut être une grande avancée s'il y a suffisamment de garanties fournies pour aller vers une vraie fin de la discrimination d'Etat envers les homosexuels (…)

Je ne comprends toujours pas (et n'ai une aucune réponse précise jusque là) pourquoi l'option de passer les HSH aux mêmes critères que les personnes hétérosexuelles ne soit pas explorée sérieusement alors que ce serait une solution simple et tout aussi sécurisée que les autres (…) Nous savons pertinemment que la question n'est pas médicale, mais politique, alors autant bien faire les choses et instaurer une réelle avancée médicale, sociale et humaine.

Collectif interassociatif sur la santé (Ciss)

Pour le Ciss : "La question des critères de sélection des donneurs est avant toute considération un enjeu de santé publique se traduisant, pour les personnes recevant des produits sanguins, par un droit à recevoir un sang dans les conditions les plus sécures possibles.

L’exclusion définitive des HSH a, par son caractère absolu, été productrice ou révélatrice d’une stigmatisation envers ceux-ci ayant amené certains acteurs à placer le débat sur le terrain de la discrimination à l’encontre des donneurs concernés.

Cette dernière question n’est pas neutre en termes de santé publique. En effet, dans un système déclaratif, la question de l’acceptabilité sociale des questions et des critères de sélection constitue l’un des facteurs favorisant la compliance au questionnaire. Or, les débats ont montré que la compliance était l’un des éléments constitutifs de la sécurité du dispositif. Il ne s’agit donc pas de rentrer dans une logique d’arbitrage entre moins de sélection pour moins de sécurité — qui serait en tout point inacceptable — mais au contraire d’examiner en quoi une modification des critères pourrait être susceptible de ne pas affecter la sécurité du dispositif, voire de l’améliorer.

Le sujet ne se prêtant pas à l’expérimentation, cette appréciation ne peut se faire que sur la base de données scientifiques. Cette grille de réflexion nous conduit à envisager favorablement le scénario n°5à savoir l’ajournement des dons de sang de donneurs ayant eu des relations sexuelles avec d’autres hommes au cours des douze derniers mois associée à la création d’une filière spécifique plasma par aphérèse. Ce scénario comporte  l’avantage de  s’appuyer sur des données statistiques permettant d’escompter une amélioration de la compliance au questionnaire. Par ailleurs,  contrairement au scénario n°1, la création d’une filière spécifique du don de plasma par aphérèse permettra de pouvoir collecter des informations de nature le cas échéant, à  se diriger vers le scénario n°4 moins restrictif dès lors qu’il serait établi qu’il pourrait être appliqué sans altérer la sécurité du dispositif. L’absence de données disponibles actuelle nous conduit à rejeter résolument en l’état cette hypothèse. Pour les mêmes raisons nous rejetons le scénario n°2. Dès lors que nous considérons que l’abandon de l’exclusion définitive constitue un progrès en termes de sécurité, le statu quo relatif à l’exclusion définitive des HSH au don du sang contenu dans le scénario 3  nous parait à rejeter. Enfin, au-delà de la seule question du critère retenu, la question de l’accompagnement et de l’information des donneurs constituera à notre sens un enjeu majeur pour l’amélioration du dispositif existant."

Commentaires

Portrait de Etonnant

DISCRIMINATION HOMOPHOBE D'ETAT; LACHETE POLITIQUE, ET HYPOCRISIE ELECTORALISTE

Marisol Touraine, ministre socialiste de la Santé, avait promis DEPUIS 2012 que la discrimination contre les homosexuels en matière de don du sang (mise en place par un gouvernement de gauche, à majorité socialiste) prendrait fin.

Malgré l'absence d'une raison scientifique ou médicale réelles, Marisol Touraine a tout fait pour faire traîner l'évolution de la législation et à mettre fin à cette discrimination que le parti socialiste, son parti, avait mis en place.

Des pétitions, des rencontres avec des associations, le manque important de don du sang pour les patients n'ont rien changé dans la détermination de Marisol Touraine et du gouvernement de gauche de maintenir malgré tout une discrimination contre les homosexuels en matière de don du sang.

Le prétexte à cette discrimination contre les homosexuels était que ceux-ci auraient des relations sexuelles multiples. Ce préjugé diffuse une fois encore dans la population l'idée que les personnes homosexuelles auraient un mode de vie profondément différent des autres catégories de la population française, voire un mode de vie irresponsable, ou même "associal" sans le dire ouvertement.

La ministre socialiste de la Santé et le gouvernement de gauche fait mine de ne pas savoir que les moyens de faire des rencontres multiples pour les personnes hétérosexuelles se sont largement diversifiées, notamment par le biais d'Internet, des boîtes de nuit, des "partys" techno ou liées à d'autres styles musicaux ou autres événements festifs, des boîtes échangistes, etc.

Un site Internet propose même aux personnes hétérosexuelles de faire des rencontres "adultères", avec des personnes en couple ou mariées...

Mais, de cela, le gouvernement de gauche et la ministre socialiste de la Santé ne veulent même pas en parler. Comme si les relations mutliples des personnes hétérosexuelles seraient systématiquement plus responsables et moins à risques que celles de personnes homosexuelles... Un préjugé qui a une très forte odeur d'homophobie !

Il faut noter que les différent(e)s ministres de la Santé qui se sont succédé dans des gouvernements de droite ou de gauche ont tous promis de faire évoluer la législation concernant le don du sang, et de mettre fin à la discrimination contre les homosexuels dans ce domaine.

Aucun(e) d'entre eux/elles n'a tenu parole... par manque de courage politique, par hypocrisie "moralisatrice", par lâcheté politique dans des années où le "mariage pour tous" était en discussion... préférant ne pas perdre les voix des électeurs/électrices homophobes sympathisants de leurs partis politiques respectifs...

L'hypocrisie du gouvernement de gauche, et particulièrement du parti socialiste, ne les empêchent pas de parader comme "défenseurs" de l'égalité entre tous les citoyen(ne)s lors de différents débats parlementaires, ou lors de la Marche des fiertés (dont l'ancien nom anglophone était"Gay pride"). Une hypocrisie liée à un calcul électoral. Solidaires avec les gays ? Oui, pas sur tout, pas tout le temps, pas loin des périodes électorales, et pas trop, quand même !!

Il faut remarquer l' assourdissant silence dont ont fait preuve sur la place publique, dans les médias, de la part de nombreux et divers acteurs de la santé : associations de défense des patients et association des hémophiles (qui reconnaissent pourtant le manque important de don du sang en France), associations de lutte contre le VIH, associations gays, partis politiques de gauche prétendant défendre l'égalité entre les citoyens et les droits des homosexuels, et tous les partis politiques incroyablement silencieux sur un moyen d'accroître le don du sang, etc.

La ministre socialiste de la Santé, Marisol Touraine, a enfin fini par bien vouloir modifier la loi portant discrimination contre les homosexuels souhaitant faire un don du sang... COMME PAR HASARD à proximité de l'élection des conseillers régionaux, dernière élection avant l'élection présidentielle !!

Mais, Marisol Touraine n'a toujours pas supprimé la discrimination contre les homosexuels en matière de don du sang, se contentant seulement d'en réduire la portée... et de déterminer une nouvelle discrimination plus restreinte selon laquelle les donateurs de sang ayant déclaré être homosexuel(le)s doivent avoir connu une période d'abstinence sexuelle d'une année.

Cette même période est-elle étendu également aux personnes hétérosexuelles ayant des relations multiples, aux hétérosexuels qui ne sont pas en couple, aux usagers de produits stupéfiants, aux personnes n'ayant pas de suivi médical, ou d'autres catégories de personnes qui pourraient être "à risque" ?

Non, pas du tout !
Seul(e)s les citoyen(ne)s homosexuel(le)s sont concerné(e)s une fois encore par la discrimination mise en place par un gouvernement de gauche, à majorité socialiste...

Pour le gouvernement de M. Hollande et de M. Valls, et pour Marisol Touraine, la sécurité des dons du sang est assurée si le donateur est hétérosexuel - même usager de stupéfiant, ou n'étant pas en couple, ou échangiste, ou autre personne ayant des relations mutliples - mais la sécurité des dons du sang ne serait pas assurée si le donateur est homosexuel - même s'il n'a pas de relations multiples, ou s'il est en couple, et pas usager de drogues...

Cela ressemble à s'y méprendre à un très profond préjugé homophobe du président, du premier ministre, et de leur ministre de la Santé. Au-delà de toutes les déclarations contraires, il a fallu de nombreuses années et beaucoup de mobilisation de quelques-un(e)s pour qu'une discrimination homophobe introduite dans la loi d'un pays démocratique soit enfin réduit !

Et, peut-être, un jour supprimée ? !

Pourtant, François Hollande, candidat socialiste au 1er Tour, puis candidat de la gauche au second Tour, avait bien promis de mettre fin à cette discrimination, lors de l'élection présidentielle de 2012, s'il était élu.

Il a été élu, mais rien n'a changé contrairement à sa promesse aux électrices, aux électeurs. Les citoyennes homosexuelles, les citoyens homosexuels et, en général, tous les citoyen(ne)s non homophobes ont été trompés.

La ministre socialiste de la Santé, Marisol Touraine, a maintenu à tout prix la discrimination homophobe en matière de don du sang, se cachant derrière un prétexte de sécurité des dons du sang.

Etonnant prétexte pseudo-éthique mis en avant pour justifier ce qui n'est pas justifiable scientifiquement... En effet, les moyens de sécuriser les dons du sang sont-ils techniquement différents pour les dons du sang provenant d'une personne homosexuelle que les dons du sang provenant d'une personne hétérosexuelle ?

L'actuel gouvernement de gauche à majorité socialiste a clairement adopté un fort virage libéral, nettement à droite, pour sa politique économique et sociale notamment. Est-ce aussi sa volonté non avouée en matière d'environnement, de santé publique et de conception "morale" de la société ?

A l'instar de certains élus du parti Les répubicains, le gouvernement de gauche serait-il, oui aussi, en train d'orienter sa vision de la société française au détriment des gays, pour séduire un électorat homophobe ?

Portrait de frabro

Ce qui est étonnant c'est que quelqu'un qui ne sait pas s'il est gay et qui ne connait pas son statut sérologique (voir le profil...) vienne donner des leçons sur ce site!

Moi je sais ce que je suis : homo depuis toujours et séropo depuis vingt cinq ans, et donneur de sang avant d'être séropo. Et si je trouve totalement hypocrite le traitement qui est fait aux homos dans cette autorisation sous conditions de donner leur sang, c'est que tout ceci repose sur du déclaratif et que rien n'est vérifiable.

Mais profiter de ce sujet pour faire de la polémique politicienne en tapant sur le parti au pouvoir c'est juste de la manipulation et ce serait bien de savoir pour qui tu fait de la promo...

A moins que tu ne saches pas non plus quelles sont tes opinions politiques ?

Ce serait étonnant ... 

Laughing

Portrait de bernardescudier

Je le répète : cette mesure "en faveur" des Gays et des dons du sang est ubuesque. On instaure des commissions pour poser des questions sur leur sexualité : c'est comique.

Il s'agit par ailleurs de garder raison entre idéologie partisane et conscience de ses actes dans la recherche du plaisir. Nous sommes des individus conscients. Pour ma part, je ne crois pas nécessaire de nous définir "dans" des groupes : le communautarisme est sources d'accusations individuelles. On est toujours "déviant" dans un groupe entre homos, entre homos et hétéros, ...

Il y aura toujours des censeurs pour légitimer des différences. Seules les analyses biologiques doivent être les éléménts de disciminations des agents pathogènes entre les individus de manière anonyme.

A condition qu'ils ne baisent pas depuis un an, les gays ont le droit de donner leur sang dans la proposition de mme le Ministre. C'est limite homophobe comme victoire institutionnelle. C'est un critère ubuesque.

Portrait de palov

SANTÉ - Vous avez été très nombreux à réagir à l'annonce, mercredi 4 novembre, de l'ouverture du don du sang aux hommes qui ont des rapports sexuels avec des hommes. Certains d'entre vous ont exprimé leur soulagement en apprenant cette nouvelle. Mais beaucoup ont aussi exprimé leur déception, voire leur colère, face à cette décision. C'est à vous, qui ne comprenez pas cette décision, à vous qui la contestez, que je souhaite aujourd'hui m'adresser.

Je veux vous dire d'abord que je vous entends et que je comprends, aussi, votre impatience. Tout simplement parce que je partage le projet, que beaucoup d'entre vous défendent, d'une égalité totale des critères du don entre homosexuels et hétérosexuels.

Je veux vous dire ensuite, parce que j'en suis convaincue, que la décision annoncée ce mercredi est une véritable avancée. Pourquoi? Parce qu'elle rompt l'exclusion de principe d'une personne sur la base de son orientation sexuelle. Exclusion qui disait la défiance d'une société vis-à-vis des homosexuels. Exclusion que beaucoup percevaient, à juste titre, comme une discrimination. Exclusion d'autant plus intolérable qu'elle s'appliquait à l'un des plus beaux actes de générosité: le don. Cette exclusion, je la condamne et je la combats, dans les actes, à travers ma décision: au printemps 2016, les homosexuels pourront donner leur sang dans notre pays.

Je veux vous dire surtout, parce que cela n'a pas été (assez) entendu, que cette décision est une étape importante, mais une étape seulement, dans un processus qui nous permettra de proposer les mêmes conditions de don aux hommes qui ont des rapports sexuels avec des hommes et aux hétérosexuels. Notre objectif, c'est l'égalité de tous face au don. C'est vers ce but que nous tendons.

Mais alors, pourquoi pas tout de suite? Pourquoi, encore, des conditions différentes? Pourquoi demander aux homosexuels qui souhaitent donner de ne pas avoir de relations sexuelles pendant 12 mois?

Pour que cette avancée soit sûre et pour qu'elle soit irréversible. Comme le don du sang était jusqu'à présent interdit aux homosexuels, nous ne disposons pas aujourd'hui de données scientifiques solides sur le sujet. En ouvrant le don de sang total aux hommes qui ont des rapports sexuels avec des hommes, nous nous donnons les moyens de recueillir ces données et de démontrer scientifiquement que le risque de prélever du sang contaminé n'est pas plus élevé pour ces donneurs que pour les donneurs hétérosexuels. Ce préalable scientifique est une exigence légitime: la sécurité du don est une priorité absolue. C'est en apportant toutes les garanties, sur ce volet sanitaire, que nous nous donnons les meilleures chances d'enclencher et de faire accepter la convergence totale des critères du don.

Dans l'attente de ces résultats, nous fixons la contre-indication à 12 mois pour les hommes qui ont des rapports sexuels avec d'autres hommes car c'est le délai au terme duquel nous sommes certains, d'après les éléments scientifiques dont nous disposons actuellement, que le niveau de risque est identique entre homosexuels et hétérosexuels.

Je veux rappeler, enfin, car cela n'est pas un détail, que pour le don de plasma, les conditions seront les mêmes, que l'on soit homosexuel ou hétérosexuel, au printemps prochain.

À vous donc qui souhaitez aller plus loin, à vous qui souhaitez aller plus vite, je veux dire mon engagement à ne pas m'arrêter là. À vos interrogations, à vos doutes, je réponds: nous partageons le même combat. Menons-le ensemble!

http://www.huffingtonpost.fr/marisol-touraine/don-du-sang-des-homosexuels-nous-partageons-le-meme-combat--_b_8483296.html?utm_hp_ref=france

Portrait de bernardescudier

 

Beau comme un slogan populaire pour defier les Gays rétifs, voila la réponse de Marise !

Est une réponse de la république ou de la santé publique que de s'adapter à un groupe particulier ( homo ou pas ) ? La question est celle du communautarisme. La défense de l'égalité des invidus ne met elle pas en cause l'equilibre des libertés entre citoyens au sein de l'espace public ?

Pour ma part, je crains que ce souci d'égalité des droits ne reflette un désiquilibre des libertés des individus au sein de la République.