Les archives communautaires

Mots clés  : ciseaux ADN

Des chercheurs sont en train de développer une méthode s’attaquant directement au VIH. 
Nouvel espoir dans la recherche sur le sida: une équipe de chercheurs allemands a mis au point un procédé qui laisse entrevoir pour la première fois une possibilité de guérison pour les personnes atteintes du virus du sida, rapporte l’hebdomadaire allemand Der Spiegel. Des scientifiques de l’Université technique de Dresde et de l’Institut Heinrich Pette, à Hambourg, sont parvenus à modifier une recombinase, une enzyme servant à la recombinaison génétique, de manière à ce qu’elle puisse reconnaître certaines parties du génome humain et puisse couper un morceau d’ADN à l’intérieur des cellules infectées par le VIH avant d’en réassembler les extrémités, précise le magazine: 
«Le but était de mettre au point des ciseaux à ADN capables de reconnaître le plus possible le virus de l’immunodéficience humaine, qui est très changeant, et qui dans le même temps ne s’attaquent pas à d’autres parties du génome humain, c’est-à-dire qui ne créent pas de dommages à d’autres endroits.» 

Jusqu’ici, aucune méthode n’avait permis de s’attaquer directement au virus, en raison de sa capacité à se nicher au cœur de l’ADN humain, rappelle Der Spiegel : 
«Le problème, c’est que l’agent pathogène peut incorporer sa propre information génétique dans le génome de cellules humaines. Il infeste certaines cellules immunitaires circulant dans le sang. Une fois devenu une partie du génome, il est bien protégé face aux attaques. Les médicaments qui traitent le VIH peuvent faire en sorte que les virus arrêtent de se multiplier. Mais ils ne peuvent pas atteindre les provirus [c’est-à-dire un virus dont le génome a été incorporé dans l’ADN] qui se trouvent dans l’ADN humain.» 

La suite ici :

http://www.slate.fr/story/114525/ciseaux-adn-vaincre-virus-sida

Commentaires

Portrait de Fonkyb

Brrr moi ça me fait un peu peur. Toucher à l'ADN humain c'est une autre paire de manche.

Portrait de Sealiah

Nous avons manipulé grave la nature sans prendre en considération les répercutions.Dois-je m'étendre pour t'expliquer la nocivité de ces manipulations?

Portrait de fil

Revoilà la thérapie génique dans la lutte contre l’infection par le virus VIH. Les nouvelles techniques de biologie moléculaire réveillent les ardeurs des chercheurs. La conférence CROI 2016 y a consacré l’une de ses grandes sessions. 
Dès 1988 on avait envisagé de développer la thérapie génique alors en pleine expansion contre le virus HIV. 
Petit rappel : il s’agissait d’aller déposer un gène à l’intérieur du patrimoine génétique d’une cellule, gène qui entrainait la fabrication d’une protéine censée amener l’organisme à tuer le virus. Le transporteur de ce gène est un virus capable d’entrer dans la cellule et d’y déposer sa charge utile. 
Mais devant les résultats très en deçà des espérances, la technique ne se développa pas. 
Mais depuis quelques années, c’est le renouveau dans ce secteur, boosté par des tentatives très prometteuses en cancérologie. 
Le but est d’obtenir des effets à long terme non seulement en bloquant l’entrée du virus dans les cellules, mais en détruisant également les cellules dans lesquelles il se réfugie, ce qu’on appelle les réservoirs. 
Paula Cannon, de l’Université de Californie du Sud à Los Angeles, a ainsi montré les premiers résultats intéressants de quelques essais. 
Le plus ancien utilise la technique dite des « zinc fingers » ou doigts de zinc. Ce sont des sortes de « ciseaux moléculaires » des enzymes, les nucléases, capables de retirer sur l’ADN un gène précis. 
La cible a été le gène CCR5. Ce gène commande la synthèse d’une protéine, un récepteur à la surface des cellules cibles du VIH. C’est sur ce récepteur que 60 à 80 % des virus VIH vont aller s’amarrer et préparer ainsi leurs noces tragiques avec la cellule. 
C’est en constatant que des personnes infectées par le virus VIH ne développaient pas le sida qu’on a découvert qu’elles avaient une mutation génétique qui les privait du récepteur CCR5 normal. 
On fabrique donc désormais des lymphocytes sans ce récepteur. 
Pour cela on prélève des lymphocytes du patient, on envoie un virus déposer les ciseaux moléculaires. Les nucléases suppriment le gène CCR5, l’ADN se répare et on obtient des cellules modifiées qu’on va mettre en culture pour qu’elles se reproduisent par millions. 

Ces cellules sont alors réinjectées au patient et deviennent naturellement résistantes au VIH. 
Mais l’effet n’est pas permanent et c’est pour cela qu’on cherche maintenant à agir en amont des lymphocytes, en visant ce qu’on appelle les cellules souches hématopoïétiques. Ces cellules sont les matrices à partir desquelles naitront les cellules sanguines. Elles sont dans la moelle osseuse. 
L’intérêt c’est que ces cellules s’incrustent de façon pérenne dans la moelle osseuse en évitant ainsi de devoir répéter l’opération. Il faut en effet recourir à chaque fois à un conditionnement du patient reposant sur une chimiothérapie. 
Mais on ne travaille pas seulement à rendre des cellules résistantes. On essaie aussi d’amener les cellules de l »organisme à secréter de puissantsanticorps capables de neutraliser le virus. 
Et le succès toujours croissant de la nouvelle technique dite des cellules CAR-T provoque aussi beaucoup d’intérêt. 
Ces cellules sont des lymphocytes qu’on va artificiellement « armer » en laboratoire pour aller détruire une cible bien précise. On les utilise déjà dans le traitement de certaines leucémies. 
Ces CAR-T pourraient aller reconnaitre spécifiquement les cellules infectées par le virus VIH, notamment celles où il se cache. Le principe est de « réveiller » le virus dormant et de pouvoir ainsi repérer ces cellules-réservoirs et les détruire. 
C’est l’existence de ces réservoirs qui fait qu’on ne sait toujours pas débarrasser l’organisme du VIH. 
Plusieurs essais sont en cours et plusieurs sociétés de biotechnologie se sont lancées dans cette course qui prendra encore de longues années.

Portrait de Sealiah

n'est-il pas déjà un coup de ciseaux?

Portrait de Pierre75020

J'ai été vivement intéressé par toutes ces explications même si pour le moment il convient de ne pas être trop pressé pour des résultats et des applications thérapeutiques.