Refus de soins à Marseille. Voir dossier du journal La Marseillaise du 11 nov. 2015

Publié par bernardescudier le 11.11.2015
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  Le Journal La Marseillaise a consacré un dossier complet de 2 pages aux problêmes du suivi des malades du Vih à Marseille  et aux problêmes  de la  réorganisation des services Vih dans la région Paca - Corse.

http://www.seronet.info/billet_blog/refus-des-primo-arrivants-lhopital-de-la-conception-marseille-dans-le-service-des

http://www.seronet.info/billet_blog/sur-les-refus-de-soins-une-inspection-en-cours-marseille

Selon l'expression "savante" des institutions des hopitaux ( l'Ap-hm), du Corevih, de l'Ars, du Crips Paca, de l'adjoint à la santé, du responsable du pôle médical futuriste dirigé par le Prof. Raoult sur la Timone, les malades du Vih seront "réorientés" dans le cadre d'un suivi qui est trés flou, à dater de 2016.

Les opinions divergent. Les moyens humains et financiers ne sont pas identifiés selon les sites nouveaux ou originels.

A ce jour, les malades sont réorientés vers les hopitaux de la périphérie sud et nord, sur l'hôpital nord et au sud à St Marguerite, qui sont trés peu accessibles. L'hôpital nord n'est pas lié par le métro, et trés éloigné du centre ville. L'hôpital St Marguerite au sud de la ville est aussi difficilement joint par métro ou bus. De fait, les malades du Vih n'ont plus accés aux hôpitaux du centre ville alors qu'une forte population démunie et précaire réside dans les quartiers centraux.

Cette réorientation des malades du Vih est aussi en cours à Paris à l'hôpital Cochin ou les malades du Vih sont rapatriés sur l'hôpital de l'hôtel Dieu qui devait être fermé parce qu'il est vétuste.

Par delà une réorganisation des flux des malades du Vih, se dessine une géographie médicale des unités de santé qui tend à appauvrir l'offre de soins aux malades.

Un droit de suite est nécessaire. Une inspection de l'Ars, suivie par le ministère, est en cours sur le site de la Conception à Marseille. Des refus de soins ont été constatés pour les primo infectés. Et des délais irraisonnables sont imposés aux vieux malades. Toutefois, il apparait qe le problême n'est pas seulement local, sur un seul site, mais un probleme plus général, régional et national.

Un praticien de la Pass à Marseille a témoigné du refus de soins par l'hôpital central de la Conception. Il dirige ce service qu permet de lier les malades ( en situation de difficultés ) qui entreprennent une démarche de santé aux services médicaux. C'est un service social et médical de liens entre les malades et les services de santé.

Toujours selon ce praticien, le service de la Conception a refusé des malades en prétextant que les docteurs n'étaient pas assez nombreux pour suivre une file de patients qui nec cesse de s'accroitre, alors que le nombre de docteurs ne cesse de diminuer. La région Paca détient un record du nombre de séropositifs qui ne cesse d'augmenter. On a conseillé à ce praticien de réorienter les malades du Vih vers les hôpitaux périphériques. N'est ce pas une drole de manière de répondre aux défis de l'épidémie qui n'est pas endiguée ?

Pendant ce temps, des sommes considérables sont orientées vers des services de recherches pour le Vih qui n'accueillent pas les malades du Vih et n'organisent pas des consultation spécialisées. Ce pôle d'excellence est dirigé par le Prof Raoult. L'adjoint à la santé de la ville de Marseille, Mr Padovani déplore  ( dans le contexte de l'augementation du nombre de contaminés en Paca ) ce gout de la"paillasse" propre aux chercheurs dont le métier n'est pas de donner des soins aux malades du Vih.

N'est il pas temps de concevoir une approche globale de la pathologie Vih ?  Pour éviter une dissociation des services, des personnels, des moyens financiers ?

Mes plus vifs respects pour votre attention. Bernard Escudier