Homophobie : les militant-e-s LGBTQI se mobilisent en Tunisie

31 Janvier 2017
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Les discriminations homophobes, régulières et fortes en Tunisie, ont pour paradoxe de susciter des réactions de la part de la communauté LGBTQI et de faire éclore des initiatives, souvent courageuses dans le contexte. Le site d’infos tunisien THD fait ainsi état (23 janvier) de la prochaine création (28 février) d’une hotline d’assistance "à disposition des personnes aux identités sexuelles réprimées en Tunisie". A cette même date, est prévue la sortie d’un web magazine baptisé "Shams Mag". Cette annonce, explique THD, a été faite par maître Mounir Baatour, avocat et Président de l’association Shams. L’association a pour objet la dépénalisation de l’homosexualité en Tunisie. "Ce projet fait partie d’un plus grand projet sur lequel nous travaillons depuis quelques mois. Il s’agit de procurer différentes plateformes d’écoute et de conseil pour la communauté LGBTQI+ en Tunisie", explique Mounir Baatour, cité par THD. En fait, cette création est une réponse à la demande de nombreuses personnes utilisatrices de Facebook (Shams y a une page) qui expliquaient avoir besoin d’une "cellule d’écoute". "Il se trouve que lorsqu’on est violenté, malmené, arrêté arbitrairement par la police pour [sa prétendue apparence homosexuelle, ndlr], ce besoin de se confier, d’être compris, mais surtout d’avoir une assistance juridique et psychologique est important", indique le président de Shams. A l’instar de tous les pays où l’homophobie est forte dans la société et entretenue par la loi, les personnes LGBTQI sont exposées en Tunisie à des discriminations, des agressions verbales comme physiques, des intimidations et violences de la part de la police. La lecture de la page facebook de Shams illustre tristement la réalité de ce qui se passe dans le pays dans ce domaine. Le 25 janvier, l’association indique ainsi que le 24 janvier dernier la chambre correctionnelle du tribunal de première instance de Sousse a condamné deux jeunes hommes, qui avaient été arrêtés le 12 janvier dernier suite à une descente de police dans leur appartement, à deux mois de prison ferme avec exécution immédiate de la peine pour "atteinte à la pudeur d’autrui par une attitude obscène". Etonnamment, la "seule preuve retenue contre eux est la possession de vêtements féminins et de maquillage dans leur appartement, perquisitionné par la police sans mandat du procureur", pointe Shams qui a suivi cette affaire de près. L’association a dénoncé une "condamnation fondée sur l’identité de genre" et "appelé à une libération immédiate" des deux jeunes hommes. Concernant la hotline, elle sera animée par des personnes formées à ce type de demandes et pourra proposer une orientation, selon les besoins, vers des spécialistes (des psys par exemple). Outre sa page facebook, l’association Shams propose un site web (en maintenance au moment où nous l’avons consulté), ce qui permet de suivre l’activité militante de l’association.

Commentaires

Portrait de jl06

L,hypocrisie des pays musulmans  en général et énormes aussi grande que leur nombres de Gay , peut dire ...!