Le labyrinthe des passions

Mots clés  : sexualitélibido

Bonjour à tous,

Voilà plusieurs semaines que me trotte dans la tête l'idée de m'en remettre à un forum de discussion pour partager deux ou trois doutes existenciels concernant mon couple. Je ne suis pas du genre à me livrer sur ce sujet dans ma vie derrière l'écran et essaie de préserver mon entourage de tout ce qui relève de ma petite vie intérieure, mon petit ego et mon nombril. Mais alors que j'essaie de résoudre toute sorte de problèmes tout seul, il en est un qui me préoccupe de plus en plus et face auquel je me sens bien démuni.

Alors me voilà inscrit ici.

Je suis avec mon compagnon depuis bientôt 7 ans (il a 36 ans et j'en ai 35). Nous n'avons vécu ensemble qu'au bout de 2 ans. Durant ce laps de temps, il est (une fois me dit-il) allé voir ailleur et... badaboum... il a chopé le VIH. Il me l'a dit rapidement et si la question de la séparation s'est posée, nous sommes restés ensemble et en avons profité pour repartir sur de nouvelles bases. Pour tout dire, le VIH aujourd'hui, dans notre couple ne pose aucun problème. Nous nous sommes accommodés de certaines contraintes et nous réjouissons que le traitement de mon compagnon n'ait eu jusqu'alors aucun effet secondaire particulier.

Oui mais voilà... mon compagnon semble ne plus avoir d'attirance pour moi. Disons que j'ai senti son intérêt décliner au fil des années. J'ai aussi compris que le porno en solo occupait une grande place dans sa vie sexuelle (3 ou 4 branlettes pour 1 rapport avec moi par semaine). Là encore, après des conversations difficiles, j'ai complètement intégré qu'il avait un intérêt marqué pour le porno et n'ai pas trouvé matière à le juger pour ça. Notre sexualité à deux a pu, dans une certaine mesure, cohabiter avec le porno. A l'occasion, on a même pu le faire en se mattant des vidéos... et tout s'est très bien passé.

J'ai l'impression que notre couple présente des signes solides d'attachements: projets, centres d'intérêts, visions générales sur la vie, tendresse, complicité (dans tout sauf la sexualité).

En revanche, certaines choses me manquent: calins, baisers, fréquence et intensité des rapports, complicité sexuelle.

Voilà... je ne m'étends pas plus pour le moment. Si vous avez des suggestions, des idées, des pistes, je serais ravi de vous lire.

Commentaires

Portrait de jean-rene

Je n'ai pas beaucoup de légitimité pour intervenir : tu es gay, je suis bi; tu as 36 ans, j'en ai 40 de plus, mais je crois que c'est ton compagnon qui a un problème.

Son addiction pour le porno en solo, alors qu'il vit en couple avec toi, témoigne d'une insatisfaction qui mérite d'être interrogée; il est possible que son VIH y soit pour quelque chose.

As-tu tenté de le faire parler sur un éventuel mal-être qui le minerait ?

Portrait de seb81

Merci Jean-Rene pour ce message tout à fait légitime. En effet, l'interrogation dont tu parles mériterait d'être posée. Mais le dialogue sur ce terrain miné est compliqué voire taboo.

Je ne pense pas que le VIH soit à l'origine de cette addiction au porno car j'avais repéré cela avant, mais sans m'en imaginer l'ampleur. J'ai voulu croire naïvement qu'il s'agissait, comme il me l'a dit à l'époque, de vieilles habitudes liées à une petite période de célibat. Aujourd'hui, je pense qu'il s'agissait déjà d'une addiction. Certes, le VIH a ajouté aux difficultés que nous rencontrions sur le plan sexuel. Concrètement, limiter nos pratiques à quelques unes (du safe) ne m'a posé aucun problème car l'amour m'a permis de dépasser ces "détails" (qui n'en étaient pas pour moi au tout début!).

Aujourd'hui, j'en suis à me demander s'il ne répond pas à mes demandes sexuelles par "pitié".

En tout cas, Jean-Rene, oui, derrière tout cela doit se cacher un mal-être.

Merci encore.

Portrait de Rimbaud

Pas du tout d'accord. Je suis gay, en couple depuis douze ans, séropo dépisté il y a quatre mois : ce que tu décris là est classique, hyper classique, ultra classique : au bout d'un certain temps, même si on est très inventifs, le corps et l'esprit ont besoin d'autres fantasmes, d'autres sensations. C'est humain et naturel. Le porno est hyper pratique. Mon copain et moi, on est de bons consommateurs... + une vie libertine à côté + une vie sexuelle intime, tous les deux. Le tout est effectivement de trouver une proportion dans tout ça. C'est un équilibre à chercher. 

Ce que tu décris, je le vis souvent : on oublie parfois les calins, la tendresse et il faut y remédier absolument et immédiatement. Je me reconnais dans ton copain. C'est comme une peur d'aller vers l'autre, une peur de le déranger, de ne pas être à la hauteur, une culpabilité en somme... qui entraine un repli sur soi... par peur inconsciente d'être rejeté par celui qu'on aime, même s'il n'y a aucune raison valable à cela. Quand bien même il crève d'envie de te faire des calins, il ne le fera pas. Pas par manque d'amour ou par manque de désir, juste par dépréciation de soi. Le vih n'aide en rien ça. 

Ce n'est pas le porno le problème, tu le dis très bien d'ailleurs... c'est l'image de soi.

Enfin, c'est mon analyse... 

bises

Portrait de Sealiah

Je suis un homo strict.J'ai évolué depuis tout jeune dans ce milieu en cherchant ma place.Jeune la "proie" de vieux qui satisfaisaient mes besoins financiers sans satisfairent mon corps."Chienne" sur les lieux de drague et boîtes en touts genres sans satisfaire mon corps.J'ai vécu en couple averc des projets avortés actuellement.J'ai pratiqué et le pratique encore l'autosatisfaction.Le porno est insatisfaisant.

Le souci dans un couple vient toujours de l'autre.Il est souvent de notre ressort.Que ne faits tu pas pour que ton ami ne s'éloigne pas de toi?Apréhender la sexualité de son partenaire et l'admettre au-delà de la première impression physique.J'aime les grosses queues.Mon ami avait une grosse queue, il n'est plus là.Je suis passé à côté de l'amour.

Renouds le dialogue avec ton ami en l'écoutant.Ce sont souvent des discutions profondes.Ne penses pas pour lui.

Bises et bien à toi.

Portrait de bubulle

Pour moi la fidèlité c'est presque l'équivalent de ce que disait Anatole France au sujet de la chasteté : une aberration.

C'est selon moi ce qui mène beaucoup de couples à leur perte ('il m'a trompé je le quitte' ' je ne lui fais plus confiance' etc.) quand ils avaient pourtant encore suffisamment d'affinités pour poursuivre un bout de chemin ensemble.

Lorsque j'étais jeune je pensais que les couples gays ne duraient pas. Erreur. J'en connais aujourd'hui qui fonctionnent très bien...mais si l'un est la cathédrale de l'autre, chacun a aussi ses petites églises particulières.

Les couples fidèles existent sûrement, mais ils ne sont pas fidèles par vertu mais parce que leur libido est  un fleuve tranquille.

Un homme ou une femme qui aime vraiment le sexe ne peut pas être fidèle une fois le délai des trois ans d'amour passion terminé.

Ainsi  je crois que tu ne devrais pas accorder trop d'importance à la sexualité avec ton homme, la laisser être rare voire la laisser mourir si elle y est vouée et voir ce qui vous unit, dans vos goûts, vos projets, vos rires, vos discussions, votre humanité.

Accepter cela avec le sourire comme tu as accepté de vivre avec un mec seropo alors même qu'il y a quelques années tu ne le concevais peut-être même pas! 

Notre esprit est sans arrêt mis à l'épreuve mais il est plus modulable et adaptable qu'on l'imagine une fois qu'on l'affranchit.

Portrait de Sealiah

"Un homme ou une femme qui aime le sexe" même avant trois mois, ta fidélité est en échec.Accapparer l'autre dans la notion de "couple"?Fidélité; exclusivité.

Seb81 tu n'est pas dans un couple.Toi seul le penses .Ton ami à une autre vision des choses.Ne jamais penser pour l'autre et le laisser s'exprimer.

Notre éducation est une entrave à l'amour.

Portrait de seb81

Merci Rimbaud et Sealiah pour ces points de vue bien nets et si personnels.

Tout d'abord, Rimbaud, la réalité que tu rappelles quant à la lassitude sexuelle qui peut s'installer dans un couple et la composante porno comme supplétif possible, je l'admets tout à fait. L'expérience, même, de couple libre que tu vis, je l'ai vécue lors d'une précédente relation. Et ça n'est pas ce qui a mis fin à cette dernière.

Lorsque j'ai rencontré mon compagnon actuel, j'ai vu que le dialogue, la verbalisation des fantasmes et autres, n'était pas son truc. Et ça ne m'a pas posé problème tant que l'amour naissant et la fougue sexuelle allaient de paire. Je lui ai clairement expliqué que si j'avais précédemment pu apprécier la vie en couple libre, j'étais tout à fait prêt, avec lui, à me mettre en mode exclusif. Et jusque là je n'ai pas eu l'envie d'aller voir ailleurs. Simplement parce que si cela devait avoir un intérêt, ça n'en aurait que si on partageait ce kif et qu'il nourrissait notre complicité.

Or mon mec ne m'a jamais vraiment parlé de ses kifs, et quant au porno, c'est parce que je lui ai tiré les vers du nez et que je suis parvenu à lui faire dire que c'était important pour lui. Et notre sexualité a eu un regain très net quand je l'ai invité à vivre le porno hors de son seul jardin secret mais avec moi lors de nos rapports.

Seulement voilà, l'effet nouveauté est retombé comme un soufflet, depuis. La seule constante dans sa vie sexuelle, c'est le porno à haute dose comparé à notre rare sexualité.

Et contrairement au profil que tu décris, d'un mec aimant mais tellement pas sûr de lui qu'il ne vient pas vers l'autre pour les calins et les baisers, je ne crois pas le reconnaître dedans. J'en viens même à penser qu'il fait en toute conscience juste ce qu'il faut pour que lui et moi restions dans une illusion de couple : des remarques typiques de mec jalou alors qu'il ne montre pas d'attirance pour moi, attendre que je mette ma main dans la sienne quand on regarde la télé sur le canap... mais me mettre un stop si je veux transformer l'essai en baiser.

En tout cas tu as bien raison, le porno en soi n'est pas le problème.

Sealiah, ton interrogation sur ce que je fais pour qu'il ne s'éloigne pas de moi est importante et je me la suis vite posée. Je crois qu'au tout début, et jusqu'à il y a peu, j'ai tellement manifesté mon désir pour lui qu'il a compris que je serais toujours au garde-à-vous pour faire l'amour (quelle que soit mon humeur ou mon état physique). Autrement dit, je l'ai mis en position de ne plus avoir (lui) à faire d'effort pour me séduire. Je ne lui ai peut-être plus laissé la place de venir vers moi spontanément.

Mes tentatives pour inverser cette tendance n'ont pas portées leurs fruits. Si je ne le sollicite pas nous pouvons rester plus de deux semaines sans rien faire du tout (enfin... sauf se masturber en solo face à du porno pour lui). Et si je cherche à dialoguer de sexualité avec lui, il ne veut pas en entendre parler.

J'en reviens à ce constat: le désir de son côté semble éteint et il ne montre aucune envie d'avoir envie. Tout va bien pour lui si je le laisse dans sa bulle de plaisirs solitaire.

Et ce constat appelle une question évidente: Comment puis-je me projeter dans la poursuite d'une relation si mon partenaire ne montre pas de signes d'attirances physique?

Portrait de jean-rene

J'avance une hypothèse, Seb.

Ton compagnon était déjà addict au porno auparavant mais devenir séropo n'a rien arrangé.

En effet, la masturbation-devant-porno lui permet de satisfaire ses besoins sexuels sans risquer de contaminer un partenaire.

De même, sa peur de te contaminer pourrait expliquer sa réticence à répondre à tes avances.

Tu sais, certains d'entre nous sont sexuellement bloqués par le VIH alors qu'ils savent qu'ils ne sont pas contaminants et qu'ils prennent, en plus, des précautions supplémentaires.

Le mythe du VIH=SIDA est tellement ancré dans l'esprit de la majorité de la population qu'il peut perturber le comportement de séropositifs pourtant au courant de leur possibilté de vivre une vie sexuelle quasi-mormale.

Portrait de Sealiah

Non jean-rené.Cette peur est une fausse peur.Peur induite.Nous ne parlons pas de mythe mais d'une réalité.

Le souci avec la pornographie satisfaisante ou frustrante, tu n'es pas partie prenante.

Je rentre dans mon intimité.Je suis à priori passif.Actif je le suis.Je ne suis jamais au "garde à vous".Chaque acte sexuel est une conquête.Je ne réponds pas à mon besoin , en solo si, mais pas avec un partenaire.Te laisser te conquérir?

La séduction est importante.Le mec bandant; je n'y suis pour rien.L'amour est subtile.

Donnes lui un peu de temps.

Portrait de Rimbaud

Sealiah, il peut très bien être bloqué par "une fausse peur". Et du coup, il faut le rassurer, ça ouvre une perspective.

Seb, pour répondre à ta question finale : ne fais pas du sexe le coeur central de l'amour... c'est accessoire au bout d'un certain temps, ne remets pas en cause une relation aussi puissante pour ça. Aucune relation n'est parfaitement complète... Il trouve son plaisir ailleurs, fais de même mais surtout mettez-vous d'accord. Mais ce problème ne doit pas te faire oublier tout le reste qui est de l'ordre du rare, du précieux, de l'intense, du passé, du vécu etc etc

P.

Portrait de Exit

Pour aller droit au but, si ton mec regarde autant de porno c'est tout simplement parce qu'il a envie de jouer ailleurs et qu'il le fait très certainement sans ton autorisation, faut pas se voiler la face, un mec qui se branle plusieurs fois par jour sur du porno c'est qu'il a des fantasmes, des envies, un besoin de sexualité et d'orgasme. 

Et qu'il va très certainement prendre son pied ailleurs.

Et si il ne fait plus rien avec toi, c'est parce qu'il ne trouve pas son compte avec toi, c'est parce qu'il n'est pas suffisament satisfait....

Alors peut être devrais-tu essayer de changer ta manière de faire l'amour, par exemple si tu es actif, essaie de faire le passif, ou si tu es un actif sage, essaie de jouer à l'actif brutal... etc.... 

Mais il se peut aussi qu'il a besoin d'autre chose, d'un autre corps, d'un autre sexe, d'une autre relation sexuelle, et ceci tu ne pourras rien y changer, même en changeant ta manière de te comporter au lit (ou ailleurs...).

Il faut savoir que nous les hommes, on a beaucoup plus de pulsions sexuelles qu'une femme, on a beaucoup plus de besoins sexuels. Très peu de couples homosexuels ont une relation exclusive, la plupart des couples vont voir ailleurs... Il suffit même de regarder chez les hétérosexuels, combien d'hommes mariés vont sur les aires d'autoroutes ou dans des saunas en pleine journée afin de satisfaire leurs pulsions sexuelles ? 

Les gens ne font souvent pas la différence entre amour et sexualité et pourtant il y en a une, on peut avoir une relation sexuelle sans être amoureux... Ton copain il t'aime peut être toujours, mais sexuellement il a visiblement besoin d'autre chose.

Si malgré le fait tu essaies de changer ton comportement sexuel avec lui et que rien ne se passe, ceci veut dire que ton ami a vraiment besoin d'autres choses, tu as le choix, le quitter car tu exiges une relation exclusive, le laisser vivre sa sexualité et fermer les yeux au risque qu'il te ramène des IST et qu'il trouve mieux ailleurs un jour.... Ou  alors l'accompagner.... Et vu que tu as l'air de tenir à ton copain, je partirais plus là dessus, accepte le fait que ton copain ait besoin d'autres choses et donc propose lui de faire un sauna gay, ou une partie à trois en invitant un troisième etc.....

Si il refuse, c'est qu'il a envie de sexe sans toi, et ceci est une question personnelle que seul toi sera apte à répondre, le fait de savoir si tu penses accepter... 

Dans tous les cas, si ton copain a peut être toujours de l'affection pour toi, il semble avoir besoin d'autre chose sexuellement et c'est là dessus qu'il vous (toi et ton copain) faut travailler pour espérer continuer ensemble. Ton copain semble ne pas vouloir parler de ce sujet, alors c'est à toi de l'emmener au sujet, par un autre chemin que la parole, par exemple en organisant une soirée sexe chez toi, tu y trouveras dans sa manière de se comporter avec l'autre de nombreuses réponses à ton questionnement. 

Portrait de seb81

Chacun de vos commentaires reflète un aspect de la réalité que je devine dans le comportement de mon mec.

Comme le pense Jean-Rene, en effet, le VIH n'a rien arrangé à son rapport au porno car il s'est vu renforcé par une crainte de me contaminer. D'ailleurs, dès après l'annonce et le choix fait de rester ensemble, j'ai dû batailler pour lui faire comprendre que tout un tas de pratiques restaient possibles. Dès qu'il est passé à une sérologie indétectable, ce fut l'occasion de franchir de nouveaux petits caps en la matière. Mais malgré tout, quelques craintes demeurent.

Je retiens la formule de Sealiah, "l'amour (en général, mais aussi sexuel) est une conquête". Et j'admets qu'après les tourments liés à l'annonce du VIH, puis dans un 2e temps, comme un effet boomerang, au fait qu'il y avait eu tromperie, nous sommes restés en mode "vitesse de croisière" quand les eaux sont redevenues plus calmes. Peut-être est-il temps de faire preuve de plus de créativité.

La particularité du désir masculin que vous décrivez, Rimbaud et Exit, je la reconnais tout à fait. Comme dit précédemment, c'est parce que j'en avais fait le constat avec mon ex que nous avions trouvé un réel épanouissement dans les plans, et même dans quelques histoires d'amour, à trois. Cela a un peu effrayé le compagnon avec qui je suis désormais. Il m'a d'emblée dit que ça ne serait pas son délire et ça ne m'a posé aucun problème. Il y a derrière ce choix tranché des considérations strictement morale, je pense. J'ai tout de même dû le mettre face à ses contradictions quand il m'a appris qu'il avait été voir ailleurs. Explication: acte isolé et impulsif lié au fait que nous vivions séparément et à distance au début de notre relation. Soit. Une certitude: il n'est jamais allé voir ailleurs depuis.

Il y a du nouveau! Quelques pistes ont été tracées suite à une conversation inattendue sur l'oreiller la nuit passée. C'est lui qui a deviné que je n'allais pas super et qui m'a demandé de m'en expliquer, ce que j'ai fait. Vos messages précédents m'ayant aidé à remettre notre petit souci personnel en perspective, j'ai pu lui dire les choses avec beaucoup de détachement en veillant à ne culpabiliser personne. Je lui ai clairement posé le question: "Y a-t-il un quelconque intérêt à rester avec quelqu'un que l'on ne désire plus?" Il m'a entendu et, sans tension aucune (une grande avancée!), nous avons pu nous expliquer.

Selon lui, il ne se branle pas devant des pornos autant que je me l'imagine. Une ou deux fois par semaine selon lui, alors que je pensais que c'était au moins 3 ou 4 fois. Il le fait de façon purement récréative, notamment le matin et il l'explique par le fait que nos horaires de départ de la maison (je quitte très tôt l'appart) y sont pour quelque chose. Oui, c'est vrai, j'ai constaté qu'il était "du matin". Sans se priver de porno (aucune exigence sur ce point) il m'a fait comprendre qu'il veillerait à retenir un peu ses habitudes pour apprendre à faire monter le désir.

Il m'a aussi expliqué que, j'avais une façon souvent trop directe de le solliciter pour le sexe. Ca c'est une sacrée piste! En effet, de tous les partenaires que j'ai pu avoir, c'est celui qui (désolé pour le raccourci) semble avoir un fonctionnement plus féminin que masculin pour l'entrée en matière. Je crois qu'il apprécie beaucoup le fait que ce soit moi qui vienne à lui, mais la façon de faire doit être affinée vraisemblablement. Je suis preneur de conseils d'ailleurs.

Enfin, j'ai essayé de lui expliquer que si on n'apprenait pas à échanger un peu plus sur nos fantasmes, nos envies, nos jardins secrets (sans tout dévoiler) on aurait du mal à nourir une sexualité exclusive sur le long terme. Et pour la première fois, il l'a admis et m'a assuré avoir une réelle attirance pour moi. La nuit en question, nous avons fait l'amour. Parfaitement :)

Voilà pour les dernières nouvelles. Le temps nous dira si nous avons fait bon usage de cet échange. En tout cas, j'entrevois quelques pistes pour remédier à notre problème et suis ravi de ne pas me sentir le seul impliqué.

Bon, désolé pour la tartine. Merci pour vos précieux points de vue!

Portrait de simplement-seropositif87

Bonsoir,

Qu’en est-il de la suite un peu plus de six mois après ?

Je me reconnais tellement dans ton 1er message... Je vis la même chose... À la différence que mon compagnon ne change pas ! Je ne fais que me poser des questions au point d’en arriver à me demander si j’arriverais encore à donner envie à quelqu’un. 

Portrait de louplyonnais

Alors je pense qu'il à mal vécu d'apprendre qu'il est séro+ qu'il prends peur de pénétrer et trouve désagréable de mettre une capote. Pour moi ça se passe comme ça aussi, faire l'amour a une femme avec capote, j'arrive pas a jouir les sensations si agréables, c'est du lointain passé pour moi et j'ai l'impression de faire quelque chose de sale. Ensuite en se connaissant un peu mieux pas évident de se passer de la capote; On a peur de contaminer, la femme a peur pour elle aussi. Prochainement, j'assais de séduire une femme séro+ en espérant que ça se passe bien. Mais en ce moment j'avoue que je suis libre je n'ai pas d'engagement.