De l'inefficacité d'une prévention naïve et réductrice

Publié par Rimbaud le 15.09.2017
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Tu es gay et tu vas dans les lieux de débauche. Tu n’éprouves pas vraiment de désir mais tu es à la recherche du plaisir. Tu consommes. Tu jettes tes fringues dans un casier, tu prends ta fiole de poppers, tu t’accommodes de l’odeur de transpiration, de sperme et d’humidité qui imprègne les salles, et tu suces, tu te fais sucer, tu mords, tu lèches, tu donnes ton cul, on te crache à la figure, des mecs rappliquent de toute part, vous êtes nombreux, certains se contentent de mater en s’astiquant tandis qu’on te pénètre, que tu pousses des gémissements parce que c’est bon, parce que c’est immédiat, parce que c’est simple, parce que c’est réel, parce que c’est réconfortant, parce qu’il n’y a plus de doute, parce qu’il n’y plus d’imprévu, parce que tu estimes avoir le droit de profiter, comme un dû face à l’injustice d’être né différent, comme on prend une cuite à répétition pour jouir de la vie… tu ne gicleras pas de suite pour prolonger la débauche, pour te donner encore et encore à d’autres corps étrangers la nuit durant, pour respirer d’autres peaux, caresser d’autres culs, goûter d’autres sexes. Je ne te méprise pas. Je te scrute au moment où tu te laisses enculer sans capote. Je est un autre.

Je ne crée pas d’images poétiques car elles trahiraient la réalité. J’utilise les mots qui reflètent le mieux l’orgie sexuelle à laquelle tu t’abandonnes. On ne peut tenter de saisir un phénomène si on le sublime, si on l’atténue, si on le poétise, si on le déforme. Nous sommes en 2017 et le plan décrit n’est pas encore tout à fait juste : il y a désormais une normalisation de la décadence, une banalisation du vivre intense. Même au plus fort de l’acte, tu souris, tu es calme, tu n’es pas indifférent mais tu as une connaissance si précise des rapports que tu acceptes la répétitivité ou le retour. Comme on reprend une bière à la recherche des saveurs de la première gorgée (Philippe Delerm). Il y a une normalisation de l’excès… qui parfois te conduit à repousser les frontières le plus loin possible. Vous ne vous parlez pas. Vous ne savez rien les uns des autres. Seuls les corps ont le droit d’exister. Je crois que la recrudescence de l’épidémie est fondamentalement liée à cela qui est de l’ordre du renoncement. On ne luttera pas contre la propagation du virus en tenant des discours moralisateurs ou en se contentant d’asséner des slogans pro-préservatifs. Ces attitudes sont celles qui se situent en dehors de la réalité homosexuelle. Elles sont naïves, réductrices et inopérantes, voire contre-productives (tu me dis ça, je ferai le contraire, dit l’adolescent). On ne fait pas évoluer les comportements en niant leur réalité ou en ne partant pas à la recherche d’une vision précise des faits.

Qu’est-ce qui motive un tel abandon ? L’abandon de la capote est un abandon de la part d’esprit propre à l’homme réduit à l’état d’animal. Les gays ont renoncé. A leurs différences (ils rêvent de mariage (eux qui étaient avant-gardistes connaîtront les dérives du conformisme, le divorce en premier lieu)) ; à se parler (leur langage est devenu stéréotypé… cv ? tu ch quoi ? actif passif ? bm ?) ; à penser (la rapidité des rencontres s’accorde mal avec la lenteur de la réflexion) ; et ce qui est certainement le plus révélateur : à aimer. Les gays font preuve d’une sévérité envers ceux-là même qui leur ressemblent le plus. Ils sont devenus intransigeants. Ils agissent à la façon du commerçant qui enchaîne les ventes pour remplir le tiroir-caisse le plus vite possible. Ils jugent et ils condamnent. Ils sont inquisiteurs. Le sexe est leur exutoire. Ils ont renoncé à la tendresse. Le dur remplace le mou. Leur complicité est un échange mécanique. On ne reviendra pas au safe sex tant qu’on n’aura pas résolu l’équation : (déception amoureuse + perte des idéaux)*nombre d’expériences, le tout élevé à la puissance du renoncement, de la lassitude et d’une image réductrice de soi-même = abandon de la capote => contaminations. La courbe est hyperbolique et tend à l’infini.

Il ne s’agit plus de se mentir. La communauté (illusoire) gay est d’une immense lâcheté. Elle est dans le déni et on lui ment. Le problème n’est pas la transmission du sida. Il est bien plus préoccupant : il est oubli du sens de la vie, absence de construction, enfermement, pauvreté du quotidien, répétitivité, lassitude, redondance. Il faudrait leur dire : mets la capote, non pas pour te protéger du sida mais pour créer un lien avec ton partenaire qui redevienne humain. Une aventure réussie n’est pas mécanique, ne suit pas des codes, ne respecte pas des attendus. Pourtant, le gay qui cumule les plans affiche une fierté ridicule, se prenant pour une sorte de héros superpuissant qui triomphalement s’exhibe, le torse bombé et le cul moulé. Il sort, fréquente, est reconnu mais il n’échappe pas à sa solitude renforcée. Il rêve de conformisme et se maintient dans une posture transgressive. Il assume un narcissisme de façade quand tout dit le peu d’estime qu’il a pour lui-même. Il laisse parfois la porte légèrement entrebâillée mais son arrogance maintient l’autre à distance, bloque toute possibilité d’échanges humains. Il croit avoir une fois pour toutes renoncé à l’amour quand ses attitudes, ses choix, ses actes ne comblent jamais le vide qui tambourine, cogne et grandit. Les politiques se trompent en travaillant sur l’éducation à la sexualité. On n’éduque pas ce qui relève du désir et de la pulsion. Il y a contradiction dans les termes. Qu’on célèbre la puissance et la complexité de l’amour ! Là se trouve le remède véritable. Mais le monde est chiffres, pognon, rentabilité, courbes, chômage, rendement, lois, mesures, répression, pourcentages, taux… le temps est alors peut-être venu de plonger dans le cœur humain qui continue de battre malgré tout, même faiblement, même discrètement… sans renoncer à la sexualité à deux, à trois, à dix, à cent, sans moraliser, sans imposer, sans dicter… mais dans la conscience que la part animale doit – non seulement coexister – mais s’unir fiévreusement aux aspirations humaines qui sont de l’ordre des émotions multiples, denses, jouissives et inédites.

Commentaires

Portrait de Cmoi

L'excès découle de l'habitude et le sexe est une addiction comme une autre. À seize ans un verre de rosé me faisait tourner la tête, aujourd'hui je dégueule mon whisky avant d'être bourré. Le sexe n'échappe pas à la règle, et pour retrouver les frissons des premiers émois de l'adolescence, du baptême d'amour et de septième ciel, on augmente la dose comme on le ferait avec n'importe quelle drogue. C'est une fuite en avant, inexorable, puisque jamais plus nous n'atteindrons le vertige des premières fois. Internet y est aussi pour beaucoup. La pornographie à outrance déconnecte le sexe du sentiment amoureux. La performance devient la priorité.

On devrait peut-être enseigner l'amour comme le français, l'histoire ou la géographie pour qu'un jeune gay, ou pas d'ailleurs, ait envie de déclarer un jour à quelqu'un des mots comme ceux d'Aragon :

Aimer à perdre la raison

Aimer à n'en savoir que dire

A n'avoir que toi d'horizon

Et ne connaître de saison

Que par la douleur du partir

Aimer à perdre la raison 

Portrait de Rimbaud

mais tu vois, même sans aller jusque là, ce que j'ai essayé aussi de dire, c'est qu'entre le plan brut, animal, mécanique, et l'amour, il y a des degrés intéressants qui fondent une complicité... et alors la protection devient envisagée. ça n'apparait pas assez clairement dans mon texte, il faudra que je fasse un rajout :) la prévention actuelle est moyen-âgeuse, superficielle. On devrait organiser de grandes soirées gay avec un grand débat, beaucoup de philosophie, par ex : qu'est-ce qu'un plan cul réussi ? et ensuite une partouze (sinon personne viendra). Mon propos n'est pas de condamner les plans cul, j'adore ça, il est de les penser en amont d'abord parce qu'ils seront meilleurs, beaucoup plus intenses, et ensuite parce que la capote sera utilisée. 

Portrait de Cmoi

D'ailleurs la première partie de ton texte m'a un peu chauffé, et il est bien possible que je sorte ce soir. C'est de ta faute si je ne suis pas là pour discuter avec toi. 

Portrait de hellow

   ...  """   parce que tu estimes avoir le droit de profiter, comme un dû face à l’injustice d’être né différent """


Qu'entends-tu par né différent ?



Portrait de Rimbaud

être gay

Portrait de hellow

l'homosexuel n'existe pas, c'est juste un être humain avec sa sexualité propre

à partir de là, l'injustice ne vient pas du fait de sa naissance, et l'être humain concerné est condamné non pas à estimer avoir le droit de profiter, mais à devoir savoir rester confiné 

Portrait de Rimbaud

Tout à fait d'accord avec toi mais ce n'est pas ainsi que les gays grandissent dans leur sexualité. Dans une société idéale, oui, mais pas dans la nôtre. En revanche, tu veux dire quoi par : "est condamné... à devoir savoir rester confiné" ? Confiné ??

Portrait de Dakota33

Le plan cul c'est un acte libératoire.

Lorsque je baise avec un inconnu, je m'affranchi de cette morale judéo chrétienne à la con.

Mais hélas cette liberté a son revers.

En multipliant les rencontres, on augmente les risques de se retrouver dans ces instants où la raison ne répond plus.

Je ne sais pas si la prévention peut y faire grand chose.

Portrait de hellow

je pensais à caché, rester en retrait

les hommes me semblent déjà grands, c'est la société qu'il faudrai faire mûrir sur le sujet des sexualités

Portrait de Cmoi

C'est à mourir de rire. Il n'y a plus de caissières mais des hôtesses de caisse, on ne va plus au camping mais à l'hôtel de plein air, on ne se rend plus à la piscine mais au stade nautique, et bien évidemment il n'y a pas d'homosexuels mais un être humain avec sa sexualité propre. Pour moi si sa sexualité consiste à ne coucher qu'avec des hommes, il est homosexuel. Le reste c'est de la littérature ou de la branlette de neurones. 

Portrait de zak

C'est avec plaisir que chaque fois je prends connaissance de ton texte si bien écrit.

Je n'ai pas cette facilité que toi comme quelques autres avez à manier les mots, à décrire vos sentiments, à exposer vos idées…. Sûrement cela à voir d’une part avec mon éducation et d’autre part à une construction/déformation d’ordre professionnel.

Ce sont vos textes qui me font revenir sur ce site que j’avais fini par abandonner à force d’y trouver des raisonnements de comptoirs et des réponses péremptoires de certains ayant un avis sur tout avec l’envie d’en imposer.

Pardon pour ce propos liminaire.

Certains gays consomment du sexe et n’ont pas de « relation » avec l’autre. Mais je ne sais pas si tous les gays fonctionnent comme tu le décris. Etant loin de ces lieux qu’il m’est arrivé de fréquenter plus jeune je ne mesure pas ce qu’ils représentent au regard de la population gay.

Si je repense à ma pauvre et petite expérience, je dois être un alien gay.

Sans connaître, sans avoir vu grandir un sentiment d’affection pour une personne je suis incapable d’avoir une érection qui se tienne.

J’ai pourtant fait des rencontres, plus souvent abordé notamment dans ma prime jeunesse quoique encore récemment….

A l’époque, naïvement je pensais que la relation pouvait se construire dans un deuxième temps. Celui qui m’avait attrapé avait de la difficulté à me faire lâcher prise.

Puis, j’ai fini par comprendre que finalement j’étais une proie pour ce que j’appelais des « prédateurs ». Il me semble que Freud aurait employé le terme de perversion c’est à dire de détournement d’un objet à des fins de plaisir.

Alors j’ai fini par adopter une autre stratégie lors d’une sollicitation : on se voit, on échange, on apprend à se connaître, finalement on s’apprivoise. Et après plusieurs semaines voire mois si l’envie de l’autre, de le voir, de le lire, de l’entendre est toujours présente alors on peut aller plus loin.

Avec le temps j’ai aussi appris à ne pas être dépendant affectivement, cela n’a pas été trop difficile j’ai une nature solitaire et suis plutôt un taiseux sur mes sentiments. Et j’assume sans regret de ne pas partager avec un autre faute d’avoir trouver et surtout d’avoir pu ou su chercher.

Je crois que les relations entre les individus ont évolué aussi du fait de la perte des influences religieuses notamment la fidélité. Pour ce qui me concerne la fidélité c’est un respect de l’autre autant qu’un respect de soi…

Doit-on céder à toutes ses pulsions ? Peut-on pour un plaisir d’un instant blesser la personne que l’on aime ?

Tirer un coup sans affect, sans parole, est ce aussi une infidélité ?

Et la capote dans tout cela ? je n’ai pour ma part n’en déplaise à mes amis act-upiens je n’ai jamais pensé que le TOUT-capote soit l’unique discours de prévention à tenir. Et que ce slogan érigé en dogme n’a pas permis pendant des années d’aborder les pratiques de certains gays peut être notamment de ceux qui étaient/sont dans la consommation de sexe.

Les stratégies de prévention sont me semble t il très liées à nos histoires singulières, nos rapports à l’autre, nos représentations des risques, nos capacités à nous affranchir des préceptes, à désobéir…

Aujourd’hui la science avec les traitements post exposition et Prep rendent la capote moins impérieuse au regard du VIH, mais pas des IST et la question de la place de l’autre dans le sexe reste pendante.

Portrait de hellow

Cmoi wrote:

C'est à mourir de rire. Il n'y a plus de caissières mais des hôtesses de caisse, on ne va plus au camping mais à l'hôtel de plein air, on ne se rend plus à la piscine mais au stade nautique, et bien évidemment il n'y a pas d'homosexuels mais un être humain avec sa sexualité propre. Pour moi si sa sexualité consiste à ne coucher qu'avec des hommes, il est homosexuel. Le reste c'est de la littérature ou de la branlette de neurones. 

oui, sauf en Tchétchénie où c'est à mourir tout court, mais non là-bas ils savent déjà que ce ne sont pas des homosexuels qu'ils assassinent

Portrait de Rimbaud

100% d'accord. Mais le propos de hellow est pertinent : c'est la société qui doit évoluer, il n'y a pas de problème "normalement" pour un gay... mais la société est ce qu'elle est, et l'enfant puis l'adolescent doit faire avec, et c'est compliqué, ultra compliqué. Hellow parle de "grands" : justement, je pense que la majorité des gays, nous sommes bloqués dans un comportement adolescent. 

Portrait de zak

quand j'étais jeune om me designait comme pédé... c'est par ce vocable qu'a muri ma prise de conscience d'etre gay

mais aujourd'hui je ne sais pa si on a encore le droit de le dire (c'est une insulte parait il)

pour etre corect il faut dire HSH "homme qui a des relations sexuelles avec un homme" - c'est vrai HSH c'est plus court et tout le monde comprend lol

Portrait de Dakota33

Il vaut mieux raisonner au comptoir,

Que déraisonner sur internet.

;-)

Portrait de Rimbaud

Ecoute, moi je trouve que tu écris tout aussi bien : ce que tu exposes est passionnant et exprimé avec beaucoup de nuances, de questionnement et d'élégance. Evidemment, tu l'as bien compris, mon propos ne vise qu'une catégorie de gays et un texte généralise forcément à un moment donné, et donc trahit la réalité. Ce que tu dis du rapport à la religion est très intéressant pour l'agnostique que je suis. Je pense que tu es adulte, et que nous sommes majoritairement des ados immatures. C'est vraiment ce que je crois, c'est de plus en plus évident au fil de ces échanges. Je ne juge ni les uns ni les autres. Ton expérience et ton vécu sont riches : ton point de vue sur la prévention devrait être partagé au plus haut niveau. C'est quand même l'échec de la prévention qu'il faut analyser, c'était mon point de départ dans ce texte. Bref, je n'ai pas fini de méditer ce que tu viens d'écrire, il me faut du temps car je n'ai pas autant de recul ni autant le sens de l'analyse que toi. Merci, donc.

Portrait de Rimbaud

Moi j'aime bien déraisonner au comptoir (rire)

Portrait de zak

on peut aussi dire que ce compte est dérisoire

tu as raison il en faut pour tous les gouts

chacun doit pouvoir s'exprimer

je ne juge pas les auteurs,

ce sont mes yeux, mes oreilles, ma capacité à comprendre qui sont en parfois et plus souvent que je ne le voudrais en défaut

Dit simplement je ne devrais pas m'arreter à cela.

i

l m' a semblé par momement que plutot qu'entenir des polémiques sans grand interet il etait préferable d'aller ailleurs pour ne gaspiller ni temps ni energie inutilement - par moment je dois m'economiser... quand bien même j'ai honte de moi de devoir agir ainsi

Portrait de zak

j'ai vu que tu es de besançon ou de cette région

il y a quelques années j'ai decouvert un auteur metteur en scene qui s'apelle Jean Luc Lagarce (voilà que je ne sui plus certain de l'orthographe)

ayant lu un puis deux ouvrages dont un journal rédigé par lui

de telles pépites litteraires provenant du même coin : a quelles sources avecz vous été ? un prof de lettres vous a, à ce point, inspirés ? ou y a t il quelque autre mystère auquel tu voudais bien nous initier ? 

Portrait de Rimbaud

Immense homme de théâtre ! En février, je venais d'apprendre ma séropositivité et nous allons chez des amis. Au bout de deux minutes, un ami me dit :"tu sais Lagarce est mort du sida en 95"... ça m'a fait froid dans le dos une telle phrase comme ça, dans ces circonstances (il ne savait rien de ma séropositivité)... Mais moi je suis lyonnais d'origine (et en Franche Comté depuis 15 ans). Ah oui, j'ai oublié de dire une chose par rapport à ton texte : je n'écris pas facilement du tout, ce n'est pas facile. Ca me demande des efforts, de la concentration et je dois surtout vaincre le milliard de doutes en moi et l'absence totale de confiance en moi également (d'où le ton excessif, le lyrisme...). C'est d'ailleurs ce qui explique que je n'ai toujours rien publié dans une maison d'édition (mais c'est sans intérêt pour moi). Je me suis contenté de deux autoéditions et donc seulement de quelques centaines de lecteurs. Disons, pour revenir au "mystère" dont tu parles : je crois (pour aller vite) que l'écriture est un moyen d'exister, ce que je n'ai que partiellement réussi à faire pendant les 20 premières années. C'est aussi un moyen de reconstruire tout ce qui a été détruit dès l'âge de cinq ans et après. Il y a eu beaucoup de violence autour de moi et l'écriture est apparue comme un moyen d'avoir une voix, d'exister, de réfléchir, de regarder aussi... 

Portrait de Cmoi

Vos explications. D'une manière générale je n'aime pas le light , et je ne crois pas qu'un habillage plus présentable n'ait jamais fait avancer une cause. Je me rends compte en écrivant ceci que je viens de dire une connerie, puisqu'on a fait le "mariage pour tous" pour ne pas faire le "mariage gay" ou "homo". Et il est indéniable que même si moi je m'en fous c'est un progrès. Bon, disons que vous avez raison, mais je n'adhère pas. 

Portrait de hellow

le mariage pour tous est juste une réparation.

avoir raison ou tort n'est pas attractif, ce qui est intéressant c'est de prendre vraiment conscience des faits

Portrait de Dakota33

Je suis bien d'accord avec toi Zak, ce n'est jamais une perte de temps de lire Rimbaud, celui d'ici bien sur, et j'apprécie presque tout ce qu'il écrit. Et oui ça change des discussions parfois sans fin sur le forum, qui tournent en rond, pour aboutir à rien, sinon à donner des maux de têtes, et la c'est sur ce n'est pas la faute des médocs. Je comprend tout à fait ce besoin d'écrire et c'est bien de le faire ici. D'autant plus que je me retouve souvent dans ce qui est exprimer, seulement moi j'aurait été incapable de le faire... Mais bon je ne le dit pas à chaque fois quand même, faut pas déconner. 

Portrait de Cmoi

Une personne qui a des relations sexuelles uniquement avec quelqu'un du genre opposé est hétérosexuelle. Une personne qui a des relations sexuelles uniquement avec quelqu'un de son genre est homosexuelle. Une personne qui a des relations sexuelles avec quelqu'un du genre opposé et de son genre est bisexuelle. Une personne qui change de genre est transsexuelle. 

Portrait de Dakota33

Alors moi pour faire simple je n'hesiterai pas à dire que je suis pédé comme un phoque, par contre je n'ai jamais compris le rapport avec le dit animal.

Portrait de Rimbaud

+1

Pareil

... pis en plus sur la banquise on doit se geler le cul ! 

Portrait de hellow

c'est que notre esprit nous mène en bateau, il se plait à créer des conflits pour exister

nous sommes tous des êtres humains avec un esprit instable qui n'excelle que dans la division : beau, pas beau, gentil pas gentil, hétéro homo, français allemands catho musli etc... 

Portrait de Cmoi

Je me suis toujours demandé si ça n'aurait pas plutôt un rapport avec "fuck"? 

Portrait de zak

j aurais également tellement a en dire . Elle a été violente pas physiquement, non ce milieu etait bien trop policé, mais mentalement, un conditionnement, un formatage implacable.

Puis ce sont des plus grands en dortoirs ... et aucune reaction d´adulte qui aurait pu me proteger, me consoler

seul face a l´adversité : mon attirance pour un garçon , la vioence du groupe, l indifférence des adultes, de mes parents

rentrer dans le rang devenir invisible, transparent, ne plus donner a voir ce que je suis ce que j aime, detestation de cette periode d adolescence

une souffrance qui m a anesthésié jusqu a aujourd hui dans une certaine mesure

un debut de revolte devenu jeune adulte , militant dans des collectifs gays, les premieres gaypride a Paris au milieu des annees 70.. l´installation a Berlin en 1985 pour suivre mon compagnon et l´annonce du resultat du test .... 1987 Retour a Paris, veuf,.... 1992 L engagement aupres des personnes contaminées (gays-ud-migrants...) 16 ans de rencontres intenses , fortes ... Ne pas penser a soi, donner tout le possible avant l echeance annoncée.... 2005 Le paradoxe l'embellie et le vide, les souvenirs de l'enfance, enfouis qui ressurgissent...

et continuer a vivre , a se battre, a se débattre, a s´apaiser aussi

ton compagnon et toi vous vous aimez, prenez soin de vous l un de l autre il n y a que cela qui compte 

Portrait de zak

pede comme un morse ???

oui ça sonne moins bien que pede comme un phoque ou foc ( a voile ou a vapeur)

au fait les phoques ils en sont aussi ? LoL

Portrait de hellow

elle est peut-être là la réponse sur la présumée adulescence des gays : """aucune reaction d´adulte """ ou plutôt la société ne saurait pas répondre en adulte face aux problèmes de sexualitéS 

Portrait de zak

sources internet

les phoques sont des pinnipèdes - vous voyez pas le rapport ? 

le foc est une petite voile qui prend le vent par l arriere  - comme toutes les voiles il me semble

le foc est aussi apellé le genois or pendant longtemps les genois ont ete assimiles aux grecs connus dans l antiquité pour les relations entre les hommes murs et les ephebes (pederastie)

bon ça vaut ce que ça vaut a vous de choisir ou d´inventer une autre origine !

Portrait de zak

le syndrome de Peter Pan ?

ne pas vieillir

ne surtout pas voir que la DLC est depassée apres 35 ans ....

je vais bientot pouvoir prendre une étagère au muséum d histoire naturelle !

Portrait de hellow

non pas de vieillir mais d'en souffrir

Portrait de Rimbaud

En lisant ces quelques mots sur ton enfance, je pense à ce beau livre de Musil, Les désarrois de l'élève Töerless... 

Ton engagement a donné un sens fort à ta vie. Je ne pense que c'était une fuite de l'enfance, mais plutôt une réaction. Mais on ne répare jamais les dégats du passé, surtout lorsque cette violence vient de la société. On vit avec, comme le virus désormais. 

Je suis d'accord avec toi, mon couple est ma construction et je le préserve, c'est une grande force (je ne dis pas une chance car la chance n'a rien à voir, c'est du boulot) ;)

Portrait de Dakota33

Si tu vis en couple c'est peut être une question de force comme tu le dis, car il faut bien constater que c'est difficle de construire quelque chose à deux lorsqu'un on est gay, cela nécessite pas mal de volonté. Et cela semble vraiment plus difficile que lorsqu'on est hétéro, il suffit de voir le nombre de mecs seuls, mais tu ne peux pas non plus ecarter, le facteur chance, c'est à dire le destin qui t'a mis sur la route de la personne avec qui tu vis.

Portrait de Rimbaud

tu as raison bien entendu, mais comme la plupart ne parle que de chance, je trouve bien d'insister sur les autres aspects (remise en question, s'occuper de l'autre, réinventer le couple en permanence, etc etc) ;)

Portrait de Pierre75020

Que dire après tant de commentaires.Vos textes Rimbaud sont décidément magnifiques de délicatesses, de lucidité, d'empathie et d'élévation. Je ne vois que peu de choses à ajouter à tout ce que l'on vous a dit sinon qu'à 70 ans pour moi,  la "panne" est la norme et la jouissance l'exception mais les désirs sont toujours là lancinants et frustrants.J'avais espéré que ma contamination assez récente m'en délivrerait mais hélas ils sont revenus. Sans la tendresse de mon actuel amant, je trouverais ma vie "d"homo" de "gay" de "pédé" bien vide, bien creuse, bien vaine, mais j'ai eu la chance des pendus en rencontrant celui qui a su me faire comprendre "ce que les hommes appellent amour" pour paraphraser le titre d'une lecture récente.Encore merci pour votre merveilleuse écriture.

Portrait de Rimbaud

Je suis le premier surpris de tous ces retours positifs. C'est totalement stimulant, ça donne confiance. Peut-être qu'un jour, je les proposerai à une maison d'édition, histoire de me prendre une centaine de refus dans la figure (rires) tant ce milieu est verrouillé. 

Merci Pierre : il y a une grande douceur dans ta voix.

Portrait de Pierre75020

Un jour, j'aimerais  pouvoir vous lire édité; que ce voeu vous porte chance.