Mensonge filial

Publié par Rimbaud le 18.09.2017
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       Ma mère devinait tout. Les mamans ont ce don. Un jour, elle avait lancé d’une voix froide, impérieuse, terrible : « si tu caches quelque chose, je finirai toujours par le savoir ». Une prédiction. Comme ce jour où je voulais que les copains restent encore un peu après la fête d’anniversaire :

-          Tu as fait tes devoirs ?

-          Oui… enfin, on n’en a pas.

Cinq minutes plus tard, l’un d’entre eux téléphonait chez lui : « Les devoirs ? On a des exos de maths mais je les ai déjà faits ». Grillé. Allez, hop, tout le monde dehors, mon fils a menti ! Je les ai regardés, tristement, partir, croulant sous la honte de mon mensonge de petit écolier.

            Quand j’étais gamin, elle me préparait des biscottes-confiture. Je détestais ça. Leur bruit sous les dents m’agaçait. Je les trouvais sèches, dures et sans saveur. J’avais eu l’idée ingénieuse de les coller derrière le frigo et de les planquer sur les meubles (oui, c’est dégueulasse !). Régulièrement, bien entendu, je les mettais au vide-ordures, ni vu, ni connu, je t’embrouille. Jusqu’au jour où elle a tiré les meubles. J’en avais oublié quelques unes. Grillé… comme les biscottes.

            Quand le minitel est apparu, je cherchais des mecs sur le 36 15 mecs (ou un truc du genre). Je faisais vite parce que ça coûtait cher. J’avais bien fait gaffe de vérifier que ça n’apparaitrait pas sur les factures… qui ont augmenté. Elle a bien dû comprendre, s’imaginer quelque fantasme hétérosexuel, ou mettre ça sur le compte du frère aîné… mais elle n’a rien dit, cette fois-ci.

            Quand j’étais ado et que je traversais la rue sans regarder, parce que j’étais dans une indifférence totale à la vie, pensant à la voiture qui me renverserait sur le chemin du retour de l’école : je n’ai rien dit.

            Quand je suis devenu majeur, j’achetais des cartes téléphoniques hors de prix et je passais mon temps dans les cabines du quartier à la recherche d’un mec en manque. Je tremblais qu’un voisin me repère, qu’il me balance à ma mère. Ce coup-là, j’ai eu de la chance. Puis j’ai menti sur mon pote de théâtre fou de mon anatomie ; sur cet autre mec que j’avais invité chez moi, avec qui j’avais fait un plan et qui avait giclé sur Une Saison en enfer (c’était parti loin !) ; j’ai menti sur mes angoisses du week-end quand je devais aller chez mon père ; sur le judo que je détestais pratiquer ; sur les brimades des cours de récréation ; sur les copines inventées ; sur ce que je ressentais, sur ce que je vivais, sur ce que je pensais… oh, je ne m’en rendais pas compte, j’avais fini par croire à mes propres mensonges. J’étais devenu expert et je le faisais par amour. J’avais une telle conscience de la douleur de son divorce, de sa solitude, de la force qu’il faut pour élever seule deux enfants, pour aller tous les jours au boulot, pour remplir le frigo, pour gérer les emplois du temps, pour accepter l’opprobre jeté sur elle par sa belle-famille que je me refusais à ajouter la moindre peine à sa vie. Je travaillais bien, j’étais dans les meilleurs, j’étais le fils idéal qui jouait son rôle à la perfection. J’avais une telle admiration pour sa droiture, pour le cap qu’elle tenait envers et contre tous, pour les règles claires qu’elle fixait, pour les principes dont elle ne démordait jamais, pour la puissance de ses réflexions, pour la ténacité avec laquelle elle reconstruisait tout que je n’existais plus… et longtemps j’ai pensé, et pense encore, que les gays ont souvent un père absent et une mère castratrice.

Alors il y eut ce jour terrible où nous revenions de vacances tous les deux, où la salle de bain était inondée, où le téléphone sonna pour lui apprendre la mort de son frère, où elle surprit ma conversation avec celui que j’aimais alors et découvrit l’homosexualité de son fils. Elle ne comprit rien de l’immense sacrifice de ma vie pour elle ; rien des peurs qui me rongeaient le ventre ; rien de la douleur de ne pas être soi… et ce fut le début des années de pleurs, de distance, de cris, de reproches, d’incompréhension. Je lui en veux toujours car jamais elle n’a formulé un mot de pardon, jamais une parole réconfortante à ce sujet, jamais un geste qui aurait signifié son erreur, sa faute. Qu’on ne se méprenne pas. Une maman n’est pas un monstre. C’est une femme usée, qui a combattu, qui a fait de son mieux, avec ce qu’elle avait. Son rigorisme me sauvera plus d’une fois par la suite. Au moment de faillir, au moment de sombrer, au moment où la terre se dérobe… il est toujours resté ça qui est de l’ordre de l’invisible et qu’elle a, pour toujours, gravé en moi : la certitude de devoir poursuivre en ne renonçant pas, ce dernier brin d’herbe auquel la main s’agrippe, le dernier coup de pied qui fait remonter à la surface juste avant la noyade, l’impératif catégorique qui empêche un naufrage, une fermeté de la voix inscrite en lettres de feu au plus profond de ma chaire. Je n’ai jamais douté de son amour dément pour moi, même au plus fort des insultes. Aujourd’hui encore, alors que j’écris ces lignes, je ne parviens pas à décrire la douleur de ne pas avoir été, au nom de ses douleurs à elle, antérieures, inacceptables et injustes.

            Puis il y eut des années d’accalmie, de repos entre nous, de complicité, de simplicité. Comprenez-vous où je veux en venir ? L’annonce de ma séropositivité n’est rien sinon une force, sinon la joie d’un nouvel engagement, un défi supplémentaire à relever, une conclusion logique aux excès. La mort, même, ne me ferait pas peur si elle ne concernait que moi. Non, vraiment, ce ne serait rien… si la séropositivité ne constituait pas un mensonge de plus à tenir. Un insoutenable retour en arrière. A la case départ. Je l’écoute tendrement au téléphone me raconter les petits malheurs insignifiants qui sont ceux de son quotidien tandis que je rentre d’une journée d’hôpital. Et je me tais. A nouveau. Pour elle. Pour sa douce tranquillité méritée. C’est l’hommage d’un fils à sa mère-courage, à sa mère-patrie. Je planque les cachets lorsqu’elle est là et je file en douce à 20h15 les prendre en secret pour revenir ensuite, l’air de rien, mine de rien, comme si de rien n’était. Rien. Dans ce sentiment familier de n’être rien. Parce qu’elle a le droit de savourer les dernières années de sa vie sans se rendre malade pour son fils contaminé. Je ne veux pas ajouter au poids de sa vieillesse naissante. Je vis dans la crainte de mourir avant elle pour ne pas qu’elle traverse les affres des mères privées de leur enfant. Je ne publierai pas ces textes sous mon vrai nom car elle n’a de cesse de faire des recherches internet pour savoir quel article a été écrit sur son fils, quelle revue l’a publié, traquant la moindre minuscule trace de reconnaissance. Et ça me déchire, moi qui ai mis toute mon énergie à devenir moi-même, imposant mes excès, affrontant les préjugés, bâtissant mes années sur les fondements d’une quête philosophique qui soit transparente, assurée, sincère. Contre les mensonges rivés au corps, labourer un chemin authentique et vrai. Ô ma mère, tu ne sauras rien des charges virales, des CD4, des traitements, des analyses, des prises de sang, des vaccins, des nodules, et Prezista, Norvir, Truvada, Triumeq resteront pour toi la langue étrangère d’un pays dont je garde l’entrée, décidé, les poings fermés sur mon secret, le regard rivé sur tes années, dans la conscience qu’il n’est de plus beau sacrifice que celui qu’on fait par amour.

            « Si tu caches quelque chose, je finirai par le savoir »…

Commentaires

Portrait de Cmoi

Les rapports au père et à la mère font l'objet de tant et tant d'ouvrages, et est un sujet si vaste qu'on en finira jamais d'écrire dessus. Un jeune gay a toujours un "secret de famille" puisqu'il a une révélation à faire. Mais pour les séropositifs que nous sommes, c'est un coming out en deux actes, celui de l'homosexualité puis celui du VIH. Pour les parents ce n'est évidemment pas simple, après une première porte dans la tronche, à peine ont ils repris leurs esprits qu'on leur en balance une deuxième. Tout comme beaucoup d'enfants ne supportent pas de visualiser la sexualité de leurs parents, certains parents ne peuvent le faire avec celle de leurs enfants que si elle correspond à leurs critères et leur morale. Soyons clair, l'homophobie parentale a ceci en commun avec l'homophobie lambda : c'est d'imaginer leur fils en train de se faire enculer qui leur est insupportable.

Moi j'ai eu beaucoup de chance avec mes parents, j'ai pu tout leur dire et ils ont été très présents, très aimants, et curieusement c'est mon père qui a eu le comportement le plus spontané. Car à part la déception de savoir qu'il ne serait pas grand père, mon homosexualité ne lui a posé aucun problème, et c'est assez rare je crois. Encore aujourd'hui, nos rapports sont très faciles, très fluides, sincères. Mais c'est une grand mère qui a été odieuse (faut dire qu'elle a tout appris le même jour la pauvre), pour elle j'étais un inverti, contre-nature (ce sont ses mots), et le verdict est sans appel : si j'avais "attrapé çà" avec une prostituée elle l'aurait compris, mais là non, c'était mérité, je l'avais bien cherché. Que de toute façon je lui faisais tellement honte qu'elle ne pourrait en parler à personne. C'est violent tout de même ! Et à replacer dans le contexte de l'époque, je n'ai que trente sept ans, je suis son unique petit fils, et à ce moment là on finissait tous boulevard des allongés. Je m'étais juré que si elle mourrait avant moi je n'irai pas à son enterrement. Je n'ai pas tenu ma promesse. J'étais présent, on m'a demandé de dire quelques mots mais je n'ai pas pu, j'ai regardé la boîte descendre au fond du trou sans aucune peine, sans aucune émotion, mais sans rancœur et sans haine. Cette femme était une inconnue.

La famille devrait être un lieu de réconfort, d'apaisement, de protection, alors qu'il est trop souvent celui des conflits, des mensonges, et des faux-semblants. 

Portrait de Rimbaud

La violence homophobe est ressentie de façon démultipliée quand il s'agit des parents. J'ai tellement entendu "les pauvres, il leur faut du temps blabla" mais c'est bien l'enfant qui a souffert le martyr, il ne faut pas se tromper.

Portrait de Cmoi

Avoir dit autre chose. 

Portrait de Rimbaud

Je ne disais pas ça pour contredire ton texte mais pour prolonger la discussion.

Portrait de detlevera

Tu décris tellement bien ce mensonge filial, Rimbaud !

Aujourd'hui encore j'ai le sentiment de ne pas exister lorsque je suis en présence de mes parents, en famille. Il me faut jouer le rôle que l'on m'a imposé, le rôle que je me suis laissé imposer, en conformité avec leurs attentes. Même si au fond j'en suis persuadé, personne n'est dupe.

Père trop souvent absent et mère castratrice, épuisée de devoir tour gérer, c'est tellement cela...

Un jour on m'a dit : "tu es homosexuel ou quoi, si tu es malade il faut le dire" (ma mère) et puis aussi, de la part de mon père : "si tu es pédé, tu ne mets plus les pieds à la maison"... Tout ceci le même jour après que ma mère qui avait fouillé mes affaires, était tombée sur une invitation à assister à un strip tease masculin dans une discothèque gay. Quel idiot d'avoir gardé ce truc où je ne suis même pas allé !

Bref, les mots étaient violents mais on m'a laissé le choix.

Choisir entre conserver un lien avec mes parents ou avouer ma différence et renoncer à ma famille.

Je peux encore revivre très précisément le moment, et même encore ressentir les émotions qui m'ont alors traversé. Comme si j'avais un calculateur surpuissant dans la tête, qui s'emballe, le pour, le contre, le dire, ne rien dire.... J'ai dit exactement ce qu'ils attendaient de moi, je me suis renié, jai renoncé à mon existence, à ma liberté dans une certaine mesure.

Ont ils fait semblant de me croire ? Ont ils été réellement soulagés que je nie ? Que je me renie ? Que je plie ? Que j'obéisse encore et toujours ?

Suis je lâche ?

Portrait de Rimbaud

La question est : pourquoi as-tu fait ce choix ? Tu n'en parles pas. Peut-être que tu l'as fait pour conserver ta famille, pour ne pas les perdre ce qui ta façon de manifester ton amour pour eux, de leur pardonner leur ignorance. Est-ce de la lâcheté ? Une telle conclusion me semble hâtive et une fois de plus, cela reviendrait à juger celui qui ayant peur d'être jugé renonce à ce jugement... et finalement se condamne lui-même. C'est absurde. Au moins as-tu choisi ta propre peine. Eux n'auront pu te l'infliger. Je crois qu'il ne faut pas porter de jugement sur le choix que chacun fait au sein des siens car le poids est lourd à porter, il pèse une tonne.

Peut-être qu'inconsciemment tu as conservé ce flyer par besoin d'être découvert... va savoir...

 Dans ces choix cornéliens, on met en balance notre liberté d'exister et le risque de perdre sa famille. Pour l'homosexualité, j'ai réussi à affronter ma mère et au final, j'ai gagné. Elle a compris (pas tout ! bien que depuis 12 avec mon copain, elle est opposée au mariage pour nous... m'en fiche, je ne veux pas me marier mais quand même !) et tout se passe bien. Mais refaire ce chemin de croix pour le vih, là non, je n'ai pas de courage pour l'instant.

Je crois qu'on ne peut pas vivre pour les autres, selon les autres, longtemps. On n'a qu'une vie. Ce sont à eux d'évoluer, pas à nous de régresser. Mais il faut être prêt à affronter la violence en face, tenir bon, être soutenu... ce n'est parfois pas le bon moment.

Portrait de detlevera

Je n'attends pas ni le pardon, ni l'absolution, oui je pense que je suis un lâche. Parce qu'effectivement, le temps nous est compté, en tant qu'êtres vivants, parce que la vie est bien souvent faite de contraintes, et que l'on s'en crée d'autres soi même, en permanence, parce que l'on vit sous le joug du regard de l'Autre.

Certains bienheureux arrivent à dépasser cela, à dépasser les "conventions", la bienséance, la bienpensance. D'autres non ou jamais totalement.

Oui, je suis lâche, et tellement formaté que même le VIH je lai vécu comme une punition, et qui dit punition dit faute...

Même le lymphome plus tard, je l'ai vécu comme une punition, parce que "faute" il y a eu.

Le fonctionnement de notre raisonnement est tellement conditionné, dès notre naissance. Pas toujours simple de se libérer !

D'où le mensonge, nécessaire, salutaire parfois. Mais est ce acceptable ?

Dois tu ménager ta mère pour qu'elle vive sa fin de vie dans une certaine quiétude, probablement méritée ?

Et toi alors ?

Le mensonge induit souvent d'autres mensonges tout aussi nécessaires à la préservation du mensonge initial, et c'est un cercle vicieux.

Et plus le temps passe, plus il parait inenvisageable de dire sa vérité.

Et plus cela devient difficile à vivre

Portrait de Rimbaud

En ce qui me concerne, ce mensonge ne me perturbera pas autant que le fait d'être gay dès l'enfance. Etre gay, c'est aimer, c'est la sexualité, c'est plein de choses... c'est notre identité. La séroposivité, pas du tout. Ce n'est qu'un virus contraignant. Ca me peine car je dois taire certaines choses, je ne suis pas 100% moi-mêrme mais disons que c'est moins lourd que taire son homosexualité.

La lâcheté est un manque de courage. Si l'individu parvient à vivre en se satisfaisant de ce mensonge, alors tout va bien. Il l'assume et point barre. Mais si l'individu n'en peut plus de ne pas exister, de ne pas être soi-même, alors cela devient une affaire de vie et de mort, et il n'a d'autre choix que de dire cette vérité. Si tu ne le fais pas, c'est que tu arrives encore à concilier ta vie perso et ta vie familiale... et alors, pourquoi se juger...

Portrait de detlevera

Est ce le fruit de ma psyché ? Une pensée malade de ne pouvoir expier ses "fautes" ?

Pourquoi juger ?

Pour ma part je travaille encore sur moi avec l'espoir de progresser encore un peu. Donc oui je juge, mais comme tout jugement il y a espoir de révision.

Tout n'est pas perdu, la libération pourrait survenir un jour peut être.

J'aime bien aussi cette quête de progression. 

Oui tu as raison, la lâcheté est l'expression  d'un manque de courage. C'est indéniable !

Portrait de Rimbaud

Parler de "faute", c'est s'aligner sur leurs pensées à eux, c'est une façon de se soumettre et de valider leurs jugements. Il n'y a aucune faute.

Portrait de Dakota33

Moi je ne considère pas le Vih comme une punition, même si je me sens en partie responsable de ce qui m'arrive, une faute je ne sais pas, je pense pas non plus, de la malchance oui certainement.

En ce qui concerne le rapport avec la mêre moi c'est plutôt le pêre. En effet, j''ai perdu ma mêre à huit ans d'un cancer, donc je n'ai pas pu bénéficier d'une mêre castratrice ! En revanche j'ai eu une belle mêre formidable qui a su tenir son rôle de belle mêre, ce qui est une chose très difficle. Avec mon père ce fut très compliqué, pas absent mais indifférent face à ce fils qui au contraire de lui, n'aimait pas le foot, ni la pêche et avec qui il ne savait pas très bien quoi partager du coup. Bref il n'avait pas le mode d'emploi comparé à mon frère ainé qui était lui dans la norme. Je ne lui en veut pas car je ne sais pas si j'aurais été moi même un bon père. Par contre il y a eu une période très difficle lorsqu'il a appris mon homosexualité. Une tension extrème, presque de la haine réciproque. Nous en sommes pratiquement venu aux mains un jour, séparés par ma grand mêre. Plusieurs années à ne plus communiquer et puis au fil du temps c'est revenu, avec l'aide de ma belle mêre entre nous deux, mais aussi par un travail sur lui même. Il a évolué avec l'age jusqu'à me dire qu'il aimerait bien qu'un jour je trouve quelqu'un et que je lui présente, et c'était sincère. Il y a 20 ans il trouvait que je n'étais pas normal et aujourd'hui il est pour le mariage pour tous !

Du coup, comme toi Rimbaud, je pense que je n'aurais pas non plus le courage de dire ma séropositivité. Je n'ai pas envie de briser une sérénité retrouvée dans nos rapports et de repartir dans un cycle compliqué, à devoir expliquer une multitude de choses, mais aussi parce que je veux leur épargner le souci qu'ils se feraient pour moi. Dans mon cas, viens s'ajouter aussi le fait que nous avons tous été marqués par la maladie de ma mère à l'époque.

Portrait de Rimbaud

Je me retrouve vraiment beaucoup dans ton récit... 

Portrait de hellow

en réalité on ne devient pas parent par amour des enfants, mais pour assurer une descendance

les parents déclarant aimer leurs enfants mentent inconsciemment pour la plupart, ils sont juste attachés à la perpétuation de l'espèce

et un enfant qui se révèle gay devient un obstacle, d'où la colère, la violence

mais peut-être qu'un jour ?!

Portrait de Cmoi

Qui pleure la mort de son enfant, ne s'épanche en réalité que sur la perte de descendance ? 

Portrait de Rimbaud

beaucoup sont dans l'illusion d'une trace laissée, d'un prolongement d'eux-mêmes, d'une copie, ce qui revient à la descendance. 

Bon après, des parents formidables qui acceptent leur enfant dans sa singularité, ça existe aussi, et c'est si touchant quand on voit ça. 

Portrait de hellow

et d'ailleurs, ça sent le vécu tout ça, hein ?!.  ;) 

Portrait de Rimbaud

;)

Portrait de hellow

donc tu écris pour exister encore, toujours ?

Portrait de Rimbaud

tu me connais ?

Portrait de Cmoi

Profites ! 

Portrait de hellow

je lis dans ta copie

Portrait de Rimbaud

on écrit toujours pour exister.

Portrait de zombi

c'est simple on ma foutu dehors alors l'amour de la descendance il est ou ?

Portrait de Rimbaud

Il est à trouver ailleurs, chez d'autres que dans sa propre famille, je suppose...