"L'excès de sommeil fatigue" (Homère)

Publié par Rimbaud le 02.03.2018
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     Ma fatigue est immense depuis toujours. Mon lit aura été le lieu essentiel de mon existence. Un refuge, une échappatoire, une source de bien-être, une enclave, un rempart, l’endroit où se fomentent les stratégies les plus machiavéliques, où s’installent les situations les plus incongrues, où se construisent les projets les plus fous, où se règlent les duels les plus sanglants, où se lovent les désirs les plus secrets, où ma main est tenue, caressée, aimée. Le traitement a foutu un bordel pas du tout joyeux dans cette énumération. Une force invisible m’attire irrémédiablement sous la couette à n’importe quelle heure de la journée. Le sommeil gaspille le temps et ne répare plus rien du tout. A ceux qui chantent à qui veut l’entendre que nous vivons comme les autres, j’oppose cette chappe de plomb qui recouvre l’énergie, l’élan et la légèreté envolée. Qu’on ne me parle pas non plus de fatigue psychologique, je me sens d’une neutralité absolue à l’égard de la vie et de mes congénères. Ils m’amusent. Je ne parviens pas à me mêler à leurs discussions mais je les écoute avec plaisir, comme on regarde une bonne série, dans le confort de se savoir hors d’atteinte, protégé, spectateur de la course du monde. Est-ce un renoncement ? Une halte plutôt. Même au beau milieu d’une partouze géante à Grenade il y a quinze jours, je suis resté totalement étranger au jeu, sans aucune excitation, comme un ukrainien planté au milieu d’un carrefour parisien dont il ne comprend pas la signalétique. J’avais pourtant mis un jockstrap, un cockring et le serveur, bien conscient des efforts réalisés, m’a offert à boire tandis que je me penchais langoureusement par-dessus le bar. Dis ainsi, je vous le concède, c’est ridicule, mais j’aime disserter le matin sur un vers de Nerval et le soir sombrer dans une forme de bestialité simple et jouissive. Mais là, rien. Rien du tout. Le lieu était accueillant (et je ne parle pas de mon postérieur !), la musique pas trop forte, le public en nombre suffisant, mon mec de bonne humeur, les corps-à-corps ni trop timides, ni trop brutaux… et rien. Plouf. Une fatigue généralisée. Pas une mort clinique mais presque.

         En classe, je donne toujours autant d’énergie mais je le fais par devoir. Rien dans mon comportement ne peut laisser deviner que je suis malade. Le suis-je d’ailleurs ? Le VIH est-il considéré comme une maladie ? Une maladie chronique, certes mais une maladie secondaire, insignifiante, vidée de sa substance, de sa gravité. La petite sœur pâlichonne du SIDA, celle qui n’a pas fait de hautes études, celle qu’on choisit en dernier quand on forme les équipes, celle qu’on n’écoute pas lors des repas de famille, celle qui se met une barrette dans les cheveux parce que c’est pratique. Bordel, je ne prends qu’un cachet par jour, je n’ai pas encore de comorbidité, je suis dans une situation sociale enviable, je n’ai pas de problème de fric, de mec ou de bagnole (encore qu’un camion a bien failli l’emboutir il y a de cela une heure, ça n’a aucun rapport mais quand même !), et je me sens malgré tout totalement malade. C’est dire si je comprends la révolte, la détresse voire la haine que certain(e)s plus atteint(e)s que moi expriment.

-          Mais c’est quoi ton putain de problème ?

-          D’abord, ne cède pas à la vulgarité. Ce n’est pas parce que le monde rejette la littérature que tu doives te soumettre. Ensuite, je te l’ai déjà dit : une fatigue terrible qui me tient loin de toute émotion, de toute projection, de toute envie.

-          « On m’a trop donné, rien avant l’envie… »

-          Pitié…

-          Autrefois, ça t’aurait fait marrer… arrête de faire ta chochotte, tout le monde est fatigué, c’est banal.

-          Justement. C’est précisément parce que la fatigue touche tout le monde qu’on n’y accorde aucune importance. Mais je n’évoque pas la fatigue d’une fin de semaine, la fatigue de celui qui a déplacé des piles de bois (memo perso : penser à reconstituer la pile de bois), la fatigue de celui qui a des heures durant travailler dans la cadence insoutenable de l’industrie. Ma fatigue à moi est existentielle, permanente, chimique. Elle creuse mon regard, immobilise le corps et, ce qui est plus grave, fige les intentions. Elle me rend totalement inintéressant à l’image de ces textes vides de toute action, privés de progression, dans lesquels rien ne survient jamais.

-          Allège, allégeons, vive l’allègement, cogito ergo allegor !

-          Le comité s’est réuni, verdict : pas d’allègement avant deux ans de traitement.

-          Je te pensais moins soumis !

-          Et toi, moins con. Mais peu importe. Je suis fatigué de ces débats sempiternels sur l’allègement, le professionnalisme ou non des médecins, les intérêts des labos, le suivi, les préjugés… tout ce qui ne débouche pas sur une modification nette et définitive de la réalité m’indiffère. Je me recentre. Je suis à la recherche d’un truc qui me rendrait vraiment heureux, un truc qui me pousserait à agir, qui créerait une attente, qui instaurerait une logique dans le défilé des journées, un truc qui, advenu, provoquerait mon attention, un truc que j’observerai minutieusement lançant un « c’est moi qui l’ai fait ! ».

-          Un enfant ?

-          Chronophage.

-          Un bon repas ?

-          Ephémère.

-          Un voyage ?

-          J’en reviens.

-          Des travaux ?

-          Epuisant.

-          Un livre ?

-          Un livre ?

-          Un livre.

-          Un vers alors.

-          Oui, commence par un vers.

 

Je bondis hors de la cage dans laquelle chantaient les louves endormies.

Commentaires

Portrait de Big Bad Badaboum

..simplement ajouter un lien musical qui s'accorde tout à fait à ton texte ?..

(je demande la permission par politesse, mais manque tout de même de correction puisque je le poste avant même d'avoir reçu ton accord !)

 

Bien que je ne réagisse pas à tes écrits, c'est toujours un plaisir de te lire. Merci

Cyril.

Portrait de Rimbaud

Toujours un bonheur les Rita, merci Cyril ;)

"c'est ma vie,

J'suis ici,

De voyager,

c'est p't'être une idée..."

Portrait de cbcb

J'ai trouvé cela pour toi :

Les dix commandements du fatigué de naissance :

1/ Ne pas l’avouer !
2/ Attendre sans impatience un ordre de travail et sans le provoquer !
3/ Ne pas emmerder ceux qui travaillent effectivement, et ne pas les jalouser surtout !
4/ Adopter une position de repos donnant à s’y méprendre une impression de travail !
5/ Rester décontracté et supporter sans fatigue apparente toute inactivité aussi longue soit-elle !
6/ Aimer le travail bien fait, et pour cela, ne pas hésiter à le laisser faire par des camarades plus qualifiés !
7/ On peut aimer le travail et préférer le repos (si certains ne savent pas travailler, d’autres ne savent pas rester sans rien faire) !
8/ Ne souffrir d’aucun complexe pour se présenter devant le comptable après un mois de travail !
9/ Il y a beaucoup plus d’accidents de travail que d’accidents de repos !
10/ Le travail use… Le repos rarement : économisons-nous !
Moralité : Le travail est une belle chose… Ne sois pas égoïste, laisse-le à tes copains !!!

Donc, ne culpabilise pas, tu n’es pas tout seul… et on y survit !

Et le voyage, qu’il soit lointain, intellectuel, culturel, solitaire, organisé (bien qu'organisé ... si vraiment tu n'as pas d'autre solution)... le voyage, t'en reviens.. et bien rien ne t'empêche de repartir !

Portrait de Rimbaud

voyage organisé ? jamais de la vie sauf si c'est par mes soins ;) mais le dernier, j'ai mis une semaine à m'en remettre alors on va attendre un peu là... d'autant que la neige a infiltré la toiture jusqu'au salon, c'est presque l'arche de Noë... oh bah en voilà un joli travail pour demain :)

Portrait de IMIM

mais g toujours un truc à dire......Wink

Il me semble que tu es juste en train de digérer la situation à laquelle tu es confronté Et comme le plat est lourd à digérer, tu as besoin d'un peu de temps et de "siestes" pour récupérer

Tu va te ressourcer Tu vas t'en relever C évident

Tt cela ne sera plus qu'un "banal rituel" de prise de médocs 

"Evidement, on danse encore sur les accords qu'on aimait tant

Evidement, on rit encore pour des betises comme des enfants.........

Mais pas comme avant......"(F.Gall)

C tout..... C plus comme avant

Le vih peut parfois ouvrir des portes ds le cerveau qui seraient restées closes, sans lui

Ne cultives pas la colère....elle a parfois faillit me détruire, et je la fuis comme la peste, mm quand elle me talonne...

Bien à toi et bon courage pour la réparation de ton toit Ca c physique......

Portrait de Rimbaud

Non, ce n'est pas ça. Ce que tu dis aurait été juste il y a sept huis mois mais là, c'est plus basique que ça : c'est juste une question de surmédication, tout bonnement. Nous savons tous ici que une tri par jour, c'est trop, beaucoup trop. Mais je ne veux pas alléger aussi vite. J'attends les deux ans de traitement. Mais en attendant, le corps a besoin d'assimiler cette chimie. Après, ça ne m'intéresse pas d'écrire là-dessus, donc je préfère me centrer sur les conséquences d'une vie fatiguée, ça m'intéresse plus. :)

Il ya  de la colère, je n'ai pas besoin de la cultiver : elle est légitime et excellente pour la santé. Je ne comprendrai jamais les gens qui font semblant de la refouler. Je ne ferai jamais comme si je n'étais pas fatigué, pas en colère, pas ceci, pas cela. Je préfère être en phase avec moi-même. Notre société devrait être en colère, au lieu de cela... mais je n'ai pas besoin de la cultiver ou d'en rajouter. vraiment pas besoin. ;) Elle est saine et légitime.

 

Portrait de IMIM

C pour cela que je ne me suis pas étendu sur l'allègement ds ce sujet G compris que ça te prends la tête....

Je tiens quand mm à te préciser que sous traitement depuis 6 mois et avec une CV inf. à 50copies, tu peux prétendre à un allègement (recommandation rapport Morlat)

Quitte à leurs faire remarquer les économies conséquentes pour notre système de santé C un argument qui a souvent + de poids que tt le reste.......

 

C bien que tu me rappelles que la colère est saine et légitime......Des fois elle me déborde et je suis obligé de la réfrenner sérieusement pour, dit vulgairement, ne pas "péter un cable" !

Portrait de Rimbaud

Je mettrai ça en avant en juin lors de mon rendez-vous. D'autant que la doc qui me suit est oki, c'est le comité qui bloque mais bon, faut pas que je sois trop impatient, c'est mon défaut, je vais trop vite (sauf sexuellement - rire).

 

La colère, c'est prouvé, allonge l'espérance de vie. Après, elle peut nous faire faire n'importe quoi. Faut le mental qui va avec. Mais ne la refoulons pas, pitié.

Portrait de Dakota33

Il y a aussi des gens qui sont fatigués de naissance, tout simplement !

Je voulais te demander quel allègement on voulait te proposer, diminution des prises hebdomadaires, bithérapie ? J'ai quatre mois de retard sur toi dans cette aventure rocambolesque et je souhaite moi aussi aborder le sujet pour mon rendez vous en avril...

Sur ce, je retourne à ma sieste.

Portrait de Rimbaud

Elle veut me passer en bithérapie. J'avais abordé la question dans un autre post, mieux vaut passer d'abord en bi et après alléger les prises dans la semaine plutôt qu'alléger les prises en tri. D'après elle, plus de 50% de leurs patients sont en bi mais... au bout de deux ans de traitement a priori... après, il existe beaucoup de bithérapie, faut se renseigner.

Portrait de Big Bad Badaboum

..voici une expression qui me fait réagir..

Cette phrase a été durant quelques années (avant que nous ne connaissions mon statut de co-infecté) la réplique préférée de ma femme lorsque je me plaignais d'être fatigué.

"Tu es tout le temps fatigué ! tu es fatigué de naissance !"

..comment dire ?.. ce ne va pas être facile sans évoquer mon parcours..
Je vais tenter d'être clair et concis..

juillet 81, j"ai 16 ans et je fais mon premier shoot dans un squatt. 

La seringue tourne.  Je suis en troisième et dernière position.

Je vis mon premier flash et viens d'accueillir, sans le savoir, mes deux squatteurs VIH et VHC (je ferai qqes années plus tard, mes recherches pour remonter aux origines de ma co-infection).

La fatigue ?

Ben quand t es camé, t es pas en forme, c'est sur.

Alors comment déterminer quelle part de fatigue est alors dûe à mes deux virus ?.. Bah ! je m'en fous d'ailleurs.. à cette époque, ma préoccupation est de trouver la tune pour contihuer à me défoncer.

Mai 84. Je vais avoir 19 ans en cette fin de mois et depuis quelques jours, je file le grand amour avec celle qui va devenir ma femme.

Cela fait quelques semaines que je veux décrocher de la came. Je résiste. Je replonge. Je reprends le dessus.
Et c'est elle qui va me donner la force d'y arriver.
Elle se bat autant que moi pour que je ne replonge pas.
Nous coupons court avec toutes mes relations.
Elle est plus agée que moi. A 32 ans, elle est déjà en place dans la vie.
Elle va m'apprendre mon métier. Démonstrateur
Nous enchainons les foires expos, les marchés, les braderies.
Mais je sens bien que de temps en temps, bien que plus jeune qu'elle, je n'ai pas son énergie. Des coups de mou !
Et puis, faut prendre le rythme de se lever tôt, parfois même très tôt quand tu dois être pour 6 h du mat sur une braderie qui est à plus de deux heures de route.
C'était pas dans mon rythme de vie précédent ça !
Bon ! ok ! ça doit être ma nature ! ("t'es fatigué de naissance !")

Septembre 90. Nous attendons un heureux évènement pour décembre. Un garçon (qui aura l'humour de naître le 1er décembre, journée de lutte contre le sida).

Le gynéco nous a demandé (un peu tard !) de faire des examens, dont le test VIH.
Et là, tout s'écroule. Je referai deux fois  le test , ne voulant y croire.
Ma femme et notre fils , heureusement , ne sont pas infectés.
Ok !

Alors , je comprends mieux !
Suis-je vraiment un fatigué de naissance ou bien dois-je mettre la responsabilité de mes "baisses de forme" sur mes deux compagnons internes ?
Comment savoir ?
Je n'ai toujours connu que ça, ces symptomes passagers de fatigue.
Bah ! Je m'en fous !
Nous avons un enfant et je veux le voir grandir, vivre sa vie d'adulte.
Fatigué ou pas, je ne baisserai pas les bras.
Nous continuons à bosser sans nous ménager. Etre indépendant a un prix, tu ne comptes pas tes heures.
Bon ! suis parfois fatigué, mais qui ne le serait pas après plus de dix jours de Foire de Paris non stop, par exemple.

Aout 94. Je sors de l' hosto. Deux semaines entre la vie et la mort. J ai choppé un virus pulmonaire (à l'époque, on ne parle pas encore de pneumocistose).

" Monsieur, vos défenses imunitaires en ont pris un bon coup. Vous alllez devoir commencer un traitement pour le VIH".

Ah ! merde ! j'avais toujours reculé le moment de commencer un traitement (j'ai vu les effets de l'AZT sur des potes qui, hélas, ne sont plus là pour en parler), ce qui peut sembler paradoxal avec ce que j'ai écrit plus haut (vouloir rester en vie), mais c'est ainsi que je le ressentais.
Bon ! puisqu'il le faut, alors, c'est parti !
euh ! ne pas dire que les premiers mois furent pénibles serait mentir.
Douleurs abdominales. Apprendre à faire le plus vite possible les quelques mètres qui te séparent des wc (trop tard ! merde ! c'est le cas de le dire !).
Et la fatigue ?
Ah ! ben, oui. Mais c'est normal non ?
autant le corps se fatigue à essayer de lutter contre deux virus, autant il se bat aussi contre la chimie agressive que tu lui imposes. Et ça, ça fatigue aussi.
C'est bien tout ça, mais la vie continue, et le boulot avec (pas le choix).
Alors, du coup, la fatigue, tu l'oublies.
Tu te mets un "putain" de coup de pied au cul en te disant qu'après tout, y a pire dans la vie.
Et c'est vrai, il y a pire.

Janvier 2016. Jim, notre fils,vient de passer son 25 ème anniversaire (âge auquel j'apprenais ma sérologie!).
Il est "border line' et se sort tant bien que mal de la coke depuis trois mois.
Il est sous traitement pour couper l'envie de consommer (qu'il prend tout de même en sniffant, après avoir pilé ses cachetons !).
Il a décidé de vivre dans un squatt de Marseille, soit disant avec une association (mauvais choix pour s'en sortir, mais impossible de lui faire entendre raison à ce sujet).
Et puis, il y a sa copine du moment, qui vit là bas aussi, qui se sort, elle de l'héro, et qui, ce soir là, lui passera du Subutex.
Quand on aime la défonce, tout est bon !
Sauf que le Subu ne fait pas bon ménage avec ses cachetons et que cela va causer son dévès ce 8 janvier 2016.
Et la fatigue ?
Elle ne m'a plus quitté depuis, et même si je continue à avoir une activité professionelle de mars a octobre, je n'ai plus aucune énergie.
Je suis là (ou ailleurs) sans y être.
Et je suis fatigué, vraiment.
mais peut-être est-ce de naissance ?

Cy.

 

 

 

Portrait de Dakota33

C est une phrase qu'on me répétait souvant quand j'étais enfant et puis surtout ado quand je rechignais à faire quoi que ce soit et ça me mettait très en colère, toi tu es fatigué de naissance... Du coup mon frère me l'a souvent répété à son tour pour me faire rager.

D'une expression à la con, qui m'est revevenu en lisant le texte de Rimbaud, tu réagis, c'est inattendu mais c'est bien en tout cas.

Signé un autre Cyril ;-)

 

Portrait de Rimbaud

D'abord merci pour ce récit de vie.

Bien sûr qu'en le lisant, on comprend que la fatigue est secondaire parce qu'on n'a pas le choix, parce qu'il faut bien bosser, affronter l'hosto et tant d'autres choses que tu racontes rapidement et qui serrent le coeur. Mais on comprend aussi que la fatigue ne te quitte pas, qu'elle est comme le virus un truc collant qui nous suit partout. Alors oui, elle est facile cette phrase "t'es fatigué de naissance", c'est l'arrogance des gens en bonne santé, ou plutôt leur ignorance.

Portrait de IMIM

si tu me le permets c'est à Big bad badaboum que je v m'adresser

Ton parcours jusqu'en 2016 à évidemment des similitudes avec le mien

D'ailleurs, en passant, on a pu se croiser sur les foires (Lille, Maubeuge, etc...) Je vendais des bonbons et des pralines avec des potes

Mais, la disparition de ton fils........jtouve mm pas les mots de réconfort......Jcroi que tu t'étais exprimer à ce sujet, et j'avais eu une réaction inapropriée en balançant un "proverbe" (g oublié quoi !dsl) Mais g regretté par la suite d'avoir posté ça......Alors si c t toi, ben sorry.....

La mort d'un enfant.......Ca coupe l'envie de vivre Autant que son existence ai pu décupler nos forces 

Pour ma part, c une tragédie à laquelle je ne survivrais pas

Je dis souvent je lui ai donné la vie, mais c'est grace à elle je suis encore en vie..........

Alors que ta vie t'échappes, que le monde autour de toi te soit indifférent,  que la fatigue, la lassitude te" plombent"......comment y échapper ds ces circonstances....? .Ou aller chercher l'énergie pour continuer .....?

Je n'ai pas la réponse, mais je souhaite très sincèrement qu'une fois de plus, comme pour décrocher, comme pour changer de vie, comme pour se lever le matin, , comme pour faire face au vih et ses ttt, tu trouves la force et le courage de surmonter cette épreuve insurmontable.)

Bien à toi

Portrait de cbcb

C’était juste pour apporter une note d’humour au texte de Rimbaud.

Juste pour dire que les coups de fatigue, les coups de mou, les coups de blues, nous y avons tous droit de temps en temps.
Parfois suite à un coup dur, parfois une suite de coups durs, parfois suite à rien… t’es mal et tu ne sais pas pourquoi … et tu n’as même pas la force de chercher pourquoi.

Ce n’était certainement pas par arrogance, encore moins par ma "bonne santé",
Par ignorance… possible oui… je suis loin d’avoir la connaissance.
Je sais quelques petites choses de par mon vécu, qui d’ailleurs, pour beaucoup de monde, n’ont absolument aucun intérêt !

En fait, c’était juste pour ne pas avouer qu’en ce moment, je me sens tellement fatiguée que je n’arrive même plus à écrire, à me concentrer … bon … j’avoue … j’arrive toujours à sortir des conneries.

Et merci BBBoum pour le récit de ton parcours … qui m’oblige à redescendre sur terre, à remettre certaines choses en question sur la réalité de la vie.

Portrait de Rimbaud

Oh mais je ne pensais pas du tout à ton message, tout le monde en a parfaitement compris l'humour, nécessaire et salutaire. Tu es tout sauf arrogante (enfin d'après ma perception de toi). On réagit sur ces gens qui nous renvoient en permanence notre fatigue à la figure, comme si elle n'avait pas de légitimité.

Portrait de Big Bad Badaboum

..Effectivement, j'avais fait un billet de blog sous mon ancien pseudo (Cyril13) suite au décès de Jim, mais, je te rassure, quoi que tu ais pu poster, et même si cela a pu te paraître inaproprié, je ne l'avais pas ressenti comme tel.

Je ne suis certes pas quelqu'un de rancunier (et donc ne t'en aurai pas voulu si ta remarque m'avait semblée déplacée) mais j'ai, en revenche, une bonne mémoire, et ton pseudo m'aurait alors rappelé ceci, si cela avait été le cas.

..Oui, il n'est pas pire tragédie que de perdre son enfant.

Mais (et là, j'ai du mal à l'écrire), la vie continue. Elle doit continuer.

Nous trouvons, ma femme et moi, la force de ne pas sombrer, pour sa fille, qui a fêté ses 8 ans en décembre, et pour les autres membres de la famille (ma femme a eu un premier enfant avant notre rencontre, qui a lui aussi deux filles).

Même si, parfois, nous avons comme une envie d'aller nous "jeter du haut du Cap Canaille" (falaise à Cassis).

Là encore, tout n'est que question d'intensité de fatigue !

("Le suicide n'est rien d'autre que quelques secondes d'une fatigue  trop lourde" , Philippe Besson)

Et je terminerai cette immission personnelle sur le billet de Rimbaud en citant (encore !) Boris Vian :

"La plus grande fatigue est d'être absent, sans intérêt à ce qu'on fait"

Bonne journée et.. bon repos !

Portrait de Rimbaud

Je te remercie doublement : pour les citations et surtout pour avoir transformé mon texte en un truc beaucoup plus intéressant. Je suis sûr que du haut du cap Canaille, il y a mieux que de s'y jeter, il y a sûrement une vue superbe à contempler, un petit verre à la main avec la femme qui t'aime. ;)

Portrait de IMIM

Si je n'ai plus la mémoire des visages, (en fait,  dans la rue, jcroi que jve + voir les gens, jlè regarde +!!!), j'en ai encore assez  pour retenir les récits de vie ....

Je c qu'il n'y a que devant la mort que nous sommes totalement impuissant....On peut crier, jurer, pleurer, maudire,  courir ds tout les sens, ça ne change rien......

Le plus souvent on se retrouve là, vide de tout, on "vit" comme un robot 

La seule chose est de s'y résoudre et de continuer à vivre avec l'absence et le manque

C bien que tu es d'autres enfants autour de toi Et que ton couple s'en soit renforcé

"Le suicide n'est rien d'autre que quelques secondes d'une fatigue  trop lourde" , Philippe Besson)

Il est parfois très difficile de laisser passer ces qq secondes qui paraissent une éternité......mais le temps passe

Et mm si l'on oublie pas,  on est bien content de voir nos petits-enfnats grandir et à nv ns redonner l'envie....

Quand la fatigue de la vie nous accable, ils sont l'espoir....

Je vous adresse à tt les 2 mes meilleurs sentiments

 

Portrait de jl06

Avec le temps mon lit et devenue une source d,angoisse ...cauchemard , plusieur t shirt trempé ,

tu te léve le matin tu sait même pas ou tu es ! je te parle même pas des cernes.( 'chochotte )..  et cela bien du à la  TT , doublé d,une grande lassitude ,avec le temps ...

dommage que l ,opium soit interdit (rire) ..Pierre loti m,en inspire ,

 mon donné un  un truc hypnotique qui disent ...oui bon , 

Alors si tu à envie de dormir DORT ! 

 quand à l,allégement je repart au combat dans 10jours ...vu mon age ,  et le risque de replongé bien plus compliqué à soigné après