Couac social !

Publié par jfl-seronet le 29.05.2018
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Pas certain que ce soit le bon timing (après tout, les semaines sociales sont agitées ces derniers temps), mais bon, le gouvernement qui fait front tous azimuts, n’y a pas fait attention et a laissé entendre deux sons de cloche radicalement différents à propos d’un sujet délicat : une éventuelle baisse des prestations sociales.

Temps 1 : "Le Monde" fait état d’un rapport de la Direction du Budget qui s’alarme d’une augmentation du coût des prestations sociales. Et comme il faut réduire la dépense publique, on pourrait, peut être, couper dans tout ça. Comment ? En mettant des critères d’éligibilité plus drastiques et, par exemple, en n’indexant plus les dîtes prestations sur le tau d’inflation. C’est envisagé dans le doc de travail du ministère pour l’AAH, par exemple. Autrement dit, pendant que le coût de la vie augmenterait, le montant des prestations stagneraient et donc, par effet de ciseaux, les ressources des personnes bénéficiaires baisseraient, alors qu’un grand nombre de personnes concernées sont déjà sous le seuil de pauvreté. Bon, pas de panique nous dit-on d’abord… Il s’agit simplement de pistes de travail, rien n’est décidé.

Temps 2 : L’hypothèse de travail (rien n’est encore décidé) prend un peu plus de corps avec les déclarations de Bruno Le Maire, ministre de l’Economie, qui s’emmêle un peu avec la baisse des aides à l’emploi (parce que cela irait mieux côté chômage !) et baisse des prestations sociales (parce que cela coûte cher). Evidemment, le propos ministériel (rien n’est tranché… mais un peu tout de même) fait son effet. Il ne passe pas du tout et se trouve critiqué de partout, majorité comprise.

Temps 3 : Le gouvernement commence à rétropédaler. Interrogé sur cette note le 23 mai dernier, le porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux, explique que ce "document de travail" ne préjuge pas des orientations de l'exécutif. "C'est le rôle de l'administration" de faire "des notes", mais "c'est le politique qui prend les décisions et qui tranchera", expose-t-il lors du compte rendu du conseil des ministres. Selon lui, "rentrer sur la question des prestations sociales par un angle strictement budgétaire n'est pas la bonne manière de procéder" et il faut mener "une réinterrogation complète de notre modèle social, déjà engagée". "On ne touchera pas les prestations sociales des gens", insiste, le même jour, Gérald Darmanin, ministre de l'action et des comptes publics, en revendiquant une "sensibilité différente" de celle de son collègue de Bercy. "Je pense qu'il faut faire des réformes importantes dans le domaine social, il y a évidemment des économies à faire [...] mais il ne faut pas toucher aux prestations sociales individuelles", assure-t-il. Invité sur BFMTV le 22 mai, Gérald Darmanin est donc missionné pour éteindre le début d'incendie provoqué par son supérieur. "On a le droit d'avoir des sensibilités différentes (avec Bruno Le Maire)", a reconnu le jeune ministre, tout en soulignant que le ministre de l'Economie n'avait "pas été maladroit" (ça, c’est la petite pointe de solidarité gouvernementale). "Moi, je ne suis pas sûr dans un moment où les Français voient la reprise économique, mais dont les difficultés sont grandes, qu'il faille baisser les prestations sociales", a-t-il insisté (ça, c’est pour le côté bonne claque !). En politique, on appelle cela un recadrage. En l’espèce, c’est le numéro 2 de Bercy qui recadre le numéro 1.

Bien évidemment, le gouvernement essaie de nous convaincre qu’il n’y a pas de contradiction entre les propos de l’un et de l’autre. Officiellement, tout va bien. Et on a bien ri à l‘explication entendue dans les couloirs de Bercy et citée par "Le Monde" (24 mai) : "Il n’y a pas de contradiction. Simplement, les deux ministres n’emploient pas toujours les mêmes mots dans le même ordre" !

On peut tordre les choses comme on veut, mais il s’agit bien d’un couac, un couac social qui survient sur un sujet majeur (la nature des économies à réaliser dans la dépense publique) à un bien mauvais moment. Alors qu’on reproche déjà à l’exécutif actuel de ne servir que les riches, qui a eu l’idée de génie de penser qu’annoncer des coupes dans les prestations sociales ferait très nouveau monde ?

 

Commentaires

Portrait de IMIM

"Alors qu’on reproche déjà à l’exécutif actuel de ne servir que les riches, qui a eu l’idée de génie de penser qu’annoncer des coupes dans les prestations sociales ferait très nouveau monde ?"

LES ULTRAS RICHES !!! mdr

Revenez les évadés fiscaux on a plein de cadeaux pour vous ! Ca va être noêl toute l'année !
Le mot solidarité est exclus de leur vocabulaire...quant à l'amour de leur patrie..........c l'amour de leur compte en banque....
Comment voudraient-ils faire passer un message qui ne s'applique mm pas à eux même ?

Portrait de jl06

Gérald Darmanin estime qu'il y a « trop » d'aides sociales en FranceLe ministre des Comptes publics a expliqué sur RTL que les aides sociales, selon lui en trop grand nombre, « sont parfois contradictoires ».Source AFPPublié le 29/05/2018 à 10:17 | Le Point.frPour Gérald Darmanin, certaines aides sociales « ne sont pas incitatives pour sortir de cette période d'inactivité ».

Pour Gérald Darmanin, certaines aides sociales « ne sont pas incitatives pour sortir de cette période d'inactivité ».

© REA/ Romain BEURRIER

Le ministre des Comptes publics Gérald Darmanin a estimé ce mardi 29 mai qu'il y avait trop d'aides sociales en France, jugeant légitime de « revoir » certains dispositifs, en particulier ceux censés favoriser le retour à l'emploi, selon lui trop peu « incitatifs ». « Il y a beaucoup » d'aides sociales en France, a déclaré Gérald Darmanin sur RTL, évoquant la coexistence de nombreux dispositifs nationaux et locaux. « Ce qui est certain, c'est qu'il y en a trop » et « qu'elles sont parfois contradictoires », a-t-il ajouté.

Interrogé sur les intentions du gouvernement sur ces aides, le ministre a tenu à distinguer deux types de prestations. « Il y a des aides sociales aujourd'hui pour les gens qui sont cassés par la vie », a-t-il détaillé, citant les allocations handicapés et le minimum vieillesse. « Ce sont des aides sociales légitimes que nous augmenterons. » Et puis « il y a des aides sociales » attribuées lorsqu'on est « entre deux périodes d'activité, et malheureusement elles ne sont pas incitatives pour sortir de cette période d'inactivité », a poursuivi Gérald Darmanin, évoquant l'existence de « trappes à inactivité ».

« Il y a un système qui fonctionne mal »

Nous devons réfléchir « à notre système social notamment sur ce deuxième point », a insisté le locataire de Bercy, citant une nouvelle fois l'exemple de la prime d'activité, attribuée aux travailleurs à revenus modestes. « En 2016, quand elle a été créée », son coût était de « quatre milliards d'euros ». « Aujourd'hui, c'est six. En deux ans, il y a eu deux milliards de prime d'activité en plus alors qu'on a une croissance économique et des créations d'emplois. Il y a un système qui fonctionne mal. »

Ces propos interviennent alors que le gouvernement entretient un certain flou sur ses intentions vis-à-vis des aides sociales, entretenu par les propos contradictoires au sein de l'exécutif. « À partir du moment où nous réussissons à créer des emplois dans le secteur privé (...), il peut être légitime de réduire la politique sociale sur l'emploi », a ainsi affirmé la semaine dernière le ministre de l'Économie Bruno Le Maire.

« Je pense qu'il ne faut pas toucher aux prestations individuelles », a déclaré de son côté Gérald Darmanin, évoquant une différence de « sensibilité » avec son collègue. « Il n'y aura pas de remise en cause des aides sociales », a assuré la ministre de la Santé Agnès Buzyn. Le gouvernement, qui doit recevoir dans les prochaines semaines le très attendu rapport du Comité action publique 2022 (CAP22), listant les pistes d'économies possibles sur la sphère publique, s'est engagé de son côté à « faire des choix structurants » sur les aides sociales, sans 

 

Portrait de rigologue

Merci à tous les gouvernants décideurs de favoriser les personnes aisées (suppression impôt sur les propriétés immobilières) au détriment des personnes sans travail ou ne pouvant pas travailler....

Pourquoi ne pas revenir carrément à l'époque où les rois se tenaient bien au chaud sur leur trône entourés de serfs à leur service crevant de froid et de faim..... 

où à l'époque de Victor Hugo et les Misérables....... 

Beaucoup plus contemporain, en 2017 : https://www.inegalites.fr/600-000-pauvres-de-plus-en-dix-ans

 

Cherchez l'erreur ! Undecided

Portrait de sonia

Cité dans l'article :

"En l'espèce c'est le numéro 2 qui recadre le numéro 1"

J'adore ! Bravo JFL, très bien écrit.

 

Portrait de MOUFETTE

Bruno Lemaire voulait supprimer les A-S à partir de 30.000 € de patrimoine !

Ça, c'est appauvrir même laminer le peu de bien que pourrait avoir une personne de classe "populaire".

------> Gérald Darmanin répond qu'il n'est pas question de toucher aux A-S comme l'AAH, Invalidité, (ce qui concerne les gens "cassés" par la vie.

__Étant Maire de Tourcoing, il connait bien la pauvreté.

------>> Le fait que le gouvernement veut faciliter la vie des "Riches", aurait pour effet de relancer l'économie.

Ce qui n'enlève en rien aux "simples" Citoyens mais pourrait générer de l'emploi.

------>>> Les économies que la République Française devrait diminuer, serait les postes de fonctions publiques comme les Sénateurs par "Ex", refondre la SNCF qui ne cesse de s’endetté au détriment du CONtribuable.

------>>>> Les administrations départementales & régionales ont été fusionnées et pourtant le nombre de Fonctionnaires employés de Bureau a augmenté avec les dépenses associées souvent inutiles. Tout cela au Mépris des Hôpitaux, de la Police, ainsi qu’au dépend du bien vivre du Citoyen !