Tout sur ma mère

Mots clés  : Artistes

Un forum pour échanger et discuter d'artistes de leur vie de leur musique autour de la lutte du VIH/SIDA. Pour mieux connaître ces artistes qui ont fait en sorte que le VIH et les séropositifs ne tombent pas dans l'oubli. Si possible je ne souhaite pas que ce forum soit une succession de clips et de vidéos mais qu'il y ait aussi des anecdotes des interviews des documentaires ... et lorsque qu'on estime avoir fait le tour ... passer à un autre artiste. 

Je propose de commencer avec la chanson Halloween Parade de Lou Reed.

https://youtu.be/Pb_r-IwB8t8

Commentaires

Portrait de jl06

 

 https://youtu.be/3hGpjsgquqw

https://www.youtube.com/watch?v=Uf6ViwumljY

 

terrifiant et magique .... qui se rapelle du film d,Ariane Mnouchkine , Moliere ? la Mort théatrale  de Moliere .....

Portrait de Tom Sawyer

Portrait de jl06

https://youtu.be/4aFaEkvwO2w?t=5

 

tu vas m,achevé la du coup ... fait chanté au obséque de mon copain cathédrale de Frejus ...

Portrait de jl06

 ARTS"Ce que le sida m’a fait" : émouvant essai sur la scène artistique des années 1980-1990, traversée par la question du sida19/07/17 16h29 PAR Jean-Marie Durand

Dans un essai foisonnant, habité par les souvenirs émus de la scène artistique des années 1980-1990 traversée par la question du sida, la critique d’art Elisabeth Lebovici analyse un moment clé du lien entre l’art et l’activisme. Livre d’une “survivante affectée“, Ce que le sida m’a fait rappelle combien le sida a marqué une génération d’artistes et de militants. Entretien.

Longtemps critique (avisée) d'art au journal Libération, Elisabeth Lebovici se souvient aujourd'hui d'une scène artistique traversée en son cœur (vibrant, mourant) par l'épidémie du sida. Dans un livre important, Ce que le sida m'a fait, art et activisme à la fin du XXe siècle, elle restitue la parole des camarades de lutte et exhume les traces d'un art affecté en ces années 1980-1990. Dans ses souvenirs foisonnants, on croise des artistes tels Nan Goldin, Douglas Crimp, Alain Buffard, General Idea, Felix Gonzalès-Torres, Zoe Leonard, Philippe Thomas, Philippe Vecchiali, Lionel Soukaz, Roni Horn, Richard Baquié, William Ollander, ou des expositions clé comme L'Hiver de l'amour... Un magistral récit subjectif et politique d'une période où l'art et l'activisme s'associèrent dans l'urgence de vivre, dans la lutte pour la reconnaissance de droits.

Ce que le sida m’a fait ; le titre de ton livre résonne comme un programme ;  comment faut-il l’interpréter ? Comme “ce qu’il a transformé en moi, ce qu’il a fait de moi, en quoi il m’a affecté“ ?

Le sida m’a défaite et il m’a faite ; le “m’“ du titre est évidemment important. Il sonne comme le Tu M’, titre d’une œuvre de Marcel Duchamp, dont on ne sait s’il veut dire tu m’aimes ou tu m’emmerdes (ou rien du tout d’ailleurs). En même temps, ce moi n’existe pas au début de l’écriture de ce livre ; il s’est constitué au fur et à mesure des chapitres pour produire un je collectif, comme l’épidémie du sida a constitué des sujets politiques. Sans principe directeur ou unificateur, la traversée du livre fait, défait, ressasse son objet, le dissémine, le découd. Par ailleurs, je raconte peu de choses de ma propre vie, j’ai préféré interroger d’autres lesbiennes, faire coexister différentes instances d’un "je" pluriel, qui se constitue par l’épidémie et dans l’épidémie. On ne peut exclure personne de ce "je". Nous avons tous et toutes été traversé.es, affecté.es, par l’épidémie, plus ou moins défait.es. Le titre du livre m’engage donc, mais il engage le lecteur ou la lectrice aussi, d’une certaine façon.

 Elisabeth Lebovici

Quand et pourquoi l’idée de ce retour sur la scène artistique des années 1980-90 a émergé dans ton esprit ?

Je ne sais pas si c’est un retour. Pour parler d’aujourd’hui, il y a en effet cette convergence d’ouvrages, de films, de livres, qui reviennent sur l’histoire du sida, pas seulement en France mais aux Etats-Unis (Act Up se crée à New York il y a trente ans, Act Up Paris en 1989). Ces productions touchent une génération arrivant à l’âge adulte et qui est brutalement confrontée à d’autres gens très jeunes, celles ou ceux de cette histoire. C’est un peu ce que raconte le texte du collectif fierce pussy, qui court sur la deuxième et troisième de couverture du livre : “s’il était vivant, il serait à côté de toi, si elle était vivante, tu serais en train de lui envoyer un texto, s’il était vivant, il serait en train de grisonner si il/elle étaient vivant.e je me demande quel pronom personnel il/elle utiliserait, s’il était vivant, il vivrait encore avec le sida… “

C’est aussi le sentiment qu’il n’y plus beaucoup de monde avec qui je peux discuter de cette époque ou du moins qui l’ont vécue avec moi. Beaucoup ne sont plus là.  Parler de soi, c’est avoir un dialogue avec des gens à qui on peut dire "tu te souviens". J’ai perdu la mémoire. J’ai eu besoin d’actualiser ce dialogue, de le tendre vers d’autres, que je ne connais pas. Le principe de déconstruction que j’ai adopté tient au fait que je n’ai pas voulu raconter l’histoire de l’art et du sida, de l’art  “sur“ le sida, pour faire. J’ai simplement travaillé à partir de choses, images, flyers, tracts…et puis aussi des textes que j’ai écrits, à partir desquels j’ai associé : c’était ce que j’avais “gardé“, mon archive. Ma méthode était au fond très intuitive ; je ne savais pas comment faire autrement.

Alain Buffard, good boy, 1998, représentation à la Ménagerie de Verre, Paris

C’est au fil de l’écriture du livre qu’elle m’est apparue de manière plus manifeste. L’histoire se fait à partir d’aujourd’hui ; c’est dans l’écriture que j’ai disposé les éléments d’une histoire, qui n’est pas chronologique, ni linéaire. Ce qu’elle rend visible, ce n’est pas l’histoire du sida, mais celle de la lutte contre le sida, pour en revenir à la constitution d’un je politique. On a tous vécu les années 1980 comme un moment de sidération total.  J’ai d’ailleurs remarqué récemment une chose très symptomatique : beaucoup des spectateurs du film de Robin Campillo, 120 battements par minute, sortent sans mot dire, ou plutôt disent qu’ils sont "sidérés". Or je n’ai cessé d’utiliser ce même mot : j’ai été moi-même sidérée à l’époque. Comme une grande partie de ma génération. Cette sidération s’est brusquement transformée en action, c’est-à-dire en affects, une colère irrépressible qui te pousse à mettre ton corps dans la balance, à te jeter dans la rue, à hurler, à sortir du silence, à transformer l’émotion en motions, en mouvements. Cela s’est fait plus ou moins tôt ; pour moi, ce fut au début des années 1990.

C’est donc une volonté de rendre visibles des actions un peu oubliées qui t’a guidée ?

La lutte politique contre le sida utilise alors les outils et les armes de la lutte pour la visibilité. Elles ont partie liée. Cette visibilité fait usage d’outils technologiques, aujourd’hui datés : le fax, la photocopie, le Minitel, le répondeur. Ils informent les productions visuelles, mais aussi les "techniques du corps", selon l’expression de l’anthropologue Marcel Mauss, portées par la lutte contre le sida, nourries par d’autres luttes, comme celles pour les droits civiques aux Etats-Unis, ou ici les luttes pour la décolonisation, et évidemment les luttes féministes, qui ont largement contaminé les outils de la lutte contre le sida et leur écriture graphique par exemple.

Mais au-delà de la prégnance de techniques graphiques, je pense qu’il y a aussi un trésor commun, avec lequel l’activisme a partie liée, pour le prolonger et le détourner : l’art conceptuel, la critique institutionnelle,  “l’appropriationnisme“. Les modèles sont Barbara Kruger, Jenny Holzer, Sherrie Levine, Louise Lawler, Cindy Sherman, Robert Longo, Richard Prince, dont certain.e.s faisaient partie de l’exposition “Pictures“ que l’historien d’art et activiste anti-sida Douglas Crimp avait formalisée en 1978. L’idée de considérer la culture comme readymade, de re-produire des images, les citer et par là-même, les retourner, comme on peut dire que la lutte homosexuelle a retourné l’insulte, inversé le triangle rose.

 Elisabeth Lebovici, place de la République, 1er décembre 1996

Peut-on, au cœur de ce paysage activiste foisonnant, dégager quelques motifs esthétiques communs ?

Une fois de plus, ils arrivent dans ce livre, sans prétention à l’exhaustivité ni vocation à être stables. Un chapitre se préoccupe de la "liquéfaction" fabriquant la matière diluée de certaines images et de l’importance de la circulation des fluides. Le tabou social des liquides considérés à la fois comme précieux et dangereux s’entrechoque à la sculpture, à la performance, à la photographie. Un autre chapitre constate les effets du déplacement de la question : “figuration ou abstraction“ - on s’en fout- vers des figures, des personnes fantomatiques hors champ, mais aussi des noms et des prénoms auxquels l’œuvre s’adresse, est dédiée, donnée. Compter les personnes une par une,  dire leurs noms sont des actions qui bouleversent la séparation entre public et privé. La question du temps compté ou défait, du bouleversement de la chronologie traverse également, me semble-t-il, le paysage.

Comment cette question du corps s’impose-t-elle alors dans le champ de l’art ?

La question du corps fait irruption dans l’espace public, dans la rue ; la performance, l’art corporel, déployés depuis les années 1960, se poursuivent dans ces actions radicales. Il me semble que son retour vers l’art est informé par sa performativité, avec les théorisations, qu’impliquent ce terme. Je vais te donner un exemple paradoxal : l’arrivée de Claude Cahun, artiste de la première moitié du 20e siècle, morte depuis 1954, mais qui fait son entrée sur la scène artistique au début des années 1980, avec ces autoportraits où elle performe toutes sortes de genres.  Elle arrive, en quelque sorte, toute armée pour donner une pratique à la théorie queer sur le genre comme performance.

 Keith Haring-carton d'invitation à son exposition New-drawings-galerie-des-refuses-westbeth-painters-space-new-york-1981

Des artistes comme Zoe Leonard, dont tu es proche et dont tu parles largement dans le livre, viennent à la pratique artistique par l’activisme ; ces parcours renversés sont-ils significatifs de cette scène ?

On est formé par l’activisme ; c’est une école. Ça forme à un certain type de courage, d’urgence et de matérialisation, qui produit de l’art. L’intervention de Zoe Leonard à la Documenta 9 de Kassel en 1992 m’a bouleversée. Le thème de cette Documenta était le corps, avec des artistes comme Matthew Barney, Christopher Wool  avec Robert Gober, Louise Bourgeois, Philippe Thomas… Zoe Leonard, elle, produit un vide dans le musée des beaux-arts de la ville. A la place des tableaux encadrés, où des hommes sont figurés, qu’elle fait enlever, elle place des photos de vulves, qu’elle a faites, qui contrastent brutalement avec les tableaux qui restent, représentant des femmes, mais peut-être aussi conjuguent avec eux d’autres relations. Non seulement le geste interroge ce qu’est le musée, la culture patriarcale, hétérosexuelle, blanche du musée d’art occidental dont il est le produit, mais il t’interroge aussi comme spectatrice, sur ton propre désir. Au fond, qu’est-ce que tu vas chercher, au musée ? Or cette intervention à la Documenta procède d’une longue tradition d’activisme qui concerne les corps ; et si cela concerne les corps, cela concerne la sexualité ; et si cela concerne la sexualité, cela concerne aussi le langage. La bouche d’en bas et la bouche d’en haut, en quelque sorte. Zoe Leonard fait remonter, par ce geste, une histoire de la sexualité dont l’hypothèse répressive est en train de se vérifier, alors, notamment aux Etats-Unis, où, par le biais d’un certain nombre de lois,  s’exerce avec violence l’exclusion, non seulement des corps déviants mais également des mots et des images pour en parler publiquement.

 fierce-pussy-aids

Une autre figure importante pour toi est Philippe Thomas, co-fondateur en 1983 du groupe IFP (Information Fiction Publicité) avec Jean-François Brun et Dominique Pasqualini, puis de l'agence readymades belong to everyone. Qu’a-t-il représenté pour toi ?

Un ami, qui m’a incroyablement appris. Son travail est peut-être celui qui est le plus à mettre en parallèle avec le développement de la théorie de cette pratique activiste, la théorie queer. J’essaie d’analyser le travail de Philippe Thomas en relation avec le travail de critique littéraire d'Eve Kosofsky Sedgwick sur “l’épistémologie du placard“ et l’articulation toujours mouvante des rapports entre visibilité et invisibilité. Le travail de Philippe Thomas consiste à rendre visibles des auteurs qui deviennent des  personnages du travail et, en même temps, des responsables de ce travail. Ce travail fait en quelque sorte sortir du placard des acteurs ou actrices du monde de l’art, à un moment où le champ de l’art contemporain se développe énormément dans tous les sens. En même temps, referme-t-il le placard sur lui même, en tant qu’auteur dont il assume également la fonction? Oui, et non. Un placard n’est jamais complètement fermé, ni ouvert, si on veut bien sortir du jeu binaire. En même temps, le travail de Philippe Thomas rend tous ces auteurs vulnérables, c’est un sacré truc de jouer sur “la mort de l’auteur“ à l’époque où les auteurs meurent.

Plus que n’importe qui d’autre, Nan Goldin reste la figure la plus emblématique de cette scène. Comment découvres-tu son travail à l’époque ?

Je le découvre très tôt. J’habitais New York à l’époque ; je suis allée voir ses premiers diaporamas montrés dans des boites de nuit ; c’était magnifique. Projeter des photographies des gens qui sont dans la salle pour les gens qui sont dans la salle, c’est vertigineux. Nan Goldin dit aussi : "ce que le sida m’a fait". Dans ses images, on voit ce que le sida fait au monde dans lequel elle vit, dans lequel nous vivons, qui s’immisce dans les photographies. Nan Goldin monte en 1989 l’une des premières expositions, intitulée “Témoins : contre notre disparition“, à Artists Space à New York. Elle fait l’inventaire des amis artistes malades ou morts, désigne le trou béant qui s’agrandit dans le monde de l’art.  L’une des préfaces du catalogue, celle de David Wojnarowicz, devient l’objet d’une tentative de censure, et l’exposition est menacée d’interdiction. Elle devient le lieu d’une mobilisation artistique et activiste.

Une autre exposition est importante pour toi ; L’hiver de l’amour au Musée d’art moderne de la ville de Paris en 1994. Elle n’est pas ouvertement centrée sur la question du sida, mais elle est habitée par elle.

Dès son titre, me semble-t-il, emprunté à Guattari, on comprend qu’il ne s’agit que de ça. C’est une exposition étrange, produite par le collectif Purple et que je n’ai pas du tout comprise. On a affaire à des objets qui changent complètement des expositions habituelles “sur“ un thème, une catégorie esthétique, etc. On n’est pas dans une exposition “sur“ le sida, mais “avec“ le sida. Tu deviens là aussi un sujet politique, affecté, atteint par des sensations. Le corps est mis dans un régime sensible.

Existe-t-il, au fond, un régime de représentation du sida ?

Non, le sida est une épidémie sans représentation, comme le dit, en 1987, la revue October.  Au début des années 1980, l’activisme contre le sida s’est mobilisé contre les photographies compassionnelles des personnes mourantes, comme des Christs émaciés, à l’image de cette publicité de Benetton. Ce type de représentation du sida circulait à l’époque, exposant des corps en fin de vie, dans des positions sacrificielles, des images saintes. Regarde, au contraire, les photographies de George Tony Stoll ou Wolfgang Tillmans, qui se placent du point de vue de l’intérieur. Ce n’est pas la rédemption qu’il s’agit de faire apparaître, mais bien au contraire, la vitalité.

Quels liens avec l’art entretenaient la plupart des militants d’Act Up ?

C’est surtout à New York que ces liens étaient forts. Dans l’histoire orale des activistes qu’on peut consulter, on trouve, parmi les survivants, nombre d’artistes, de graphistes, voire de directrices de musée “issu.es de la communauté homosexuelle“, comme on disait à Paris. Mais c’est vrai qu’aux Etats-Unis, l’activisme contre le sida a un enjeu plus visuel, peut-être aussi parce qu’il y a un vide total, aucun discours gouvernemental, le mot sida n’est prononcé qu’en 1986 par le président Reagan. En France, c’est autre chose, j’invite à aller regarder dans un monde de l’art peut-être moins institutionnel, d’autres configurations, d’autres formes artistiques, d’autres façons de se manifester.

Act-Up Paris a certainement été fondateur dans la fondation du Centre Gay et Lesbien, dont Philippe Labbey a pris la tête, par exemple. L’engagement politique au sein de “Nous sommes la gauche“ en 1997, tout comme la création de la revue Vacarme, avec Laurence Duchêne, Pierre Zaoui, Mathieu Potte-Bonneville et Philippe Mangeot (scénariste du film de Robin Campillo, 120 battements par minute), procèdent directement d’Act Up-Paris et Réflexions sur la question gay, de Didier Eribon, paraît encore aussi la même année d’après l’apparition des trithérapies. La même année encore, nous organisons avec Caroline Bourgeois, Pierre Delfondo et Marc Donnadieu, Beau comme un Camion, défilant au sein l’Europride. Nous avions demandé à des artistes de nous donner des œuvres reproductibles - photocopies, badges,  tampons, ballons, collier- et ils et elles ont joué le jeu, d’Annette Messager à Pierre et Gilles, de Jean-Michel Othoniel à Douglas Gordon, de Marylène Negro à Fabrice Hyber… Et beaucoup, beaucoup d’autres.

Comment évalues-tu la place des femmes et des lesbiennes dans Act Up ?

Je ne suis plus à Act Up depuis la fin des années 1990 ; quand j’étais arrivée, j’étais allée vers la commission femmes, mais elle s’est dissoute peu après. Aujourd’hui, il me semble que les femmes et les personnes trans sont beaucoup plus visibles, porteuses du discours et de l’action. Dans le livre, je m’intéresse particulièrement aux lesbiennes et à leur présence constante dans la lutte contre le sida, alors que l’histoire canonique fait plutôt la place aux pédés. Même dans le chagrin, où on ne dit pas souvent à quel point les lesbiennes ont été incroyablement affectés et meurtries par les ravages de l’épidémie, la perte de leurs amis. Mais aussi,  elles ont été en première ligne de tout ce qui ressortait de l’activisme et notamment du côté de l’action publique, du réglage de chacune des action. Et puis, elles ont été évacuées du discours contre le VIH, invisibilisées dans une société patriarcale, où, bien sûr, les lesbiennes n’ont pas de vie sexuelle ni ne se droguent par voie intraveineuse.

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L’essai de la philosophe Vinciane Despret Au bonheur des morts, suggérant que les morts nous parlent, a nourri ta réflexion, je crois. Pourquoi ?

C’est un livre fantastique, qui redéfinit notamment tout ce qu’on appelle le deuil. L’idée qu’en faisant son deuil, on se débarrasse de la souffrance en faisant disparaître la trop grande présence des morts. Or, dit Vinciane Despret, il faut prendre au sérieux ces morts qui nous parlent, qui sont dans notre vie, avec lesquels on ne continue pas seulement, mais on se construit. Il me semble que son effort de pensée dérègle aussi la séparation bien coupée entre mémoire et histoire. Or, depuis longtemps maintenant, le pouvoir du récit historique, linéaire, monolithique et universaliste, a perdu de sa superbe. Mon travail se situe ainsi entre la mémoire et le récit, dans un trou entre l’un et l’autre.

Elisabeth Lebovici, Ce que le sida m’a fait, art et activisme à la fin du XXe siècle (Lectures Maison Rouge, jrp/ringier, 320 p)

Portrait de Aradia

Portrait de Tom Sawyer

Je connais très peu Collard. Loin du VIH/SIDA a cette époque car pas concerné d'une part et vivant dans une île dont le sujet est encore tabou. D'après ce que j'ai pu lire furtivement sur le net suite à la vidéo postée par Aradia Cyril Collard faisait partie des premiers à parler ouvertement et sans tabous du VIH. La vidéo est également très intéressante. Du coup je pense me pencher un peu plus sur sa vie et les nuits fauves que je n'ai pas vu.

Portrait de Tom Sawyer

Portrait de Tom Sawyer

  • Chanteur, saxophoniste, chef d'orchestre et homme politique nigérian dont la famille dévoila la maladie le lendemain de son décès, pour lutter contre le tabou lié à cette maladie. L'annonce créa un choc au Nigeria, où la maladie était perçue comme une spécificité de "l'homme blanc". Mort en 1997.
  • https://youtu.be/M0RJTmbNf2Y
Portrait de Tom Sawyer

Merci pour ta contribution sur Elizabeth Lebovici 

Portrait de Tom Sawyer

Je dis peut être une connerie ... mais ... dans ta vidéo JLB les hommes prédominent ... et c'est peut être ainsi plus généralement la visibilité des femmes connues qui ont ou qui sont décédées du VIH/SIDA. Ces hommes en parlent ils plus facilement ? Est ce plus difficile pour les femmes connues d'en parler? 

Portrait de Tom Sawyer

Portrait de jl06

Non tu ne deit pas de connerie , mais libre au femme d,en parler ou pas !

perd pas de vue que les premiesr cas de sida mortel ont etait attribué au mec 

Portrait de Aradia

Quand j'ai su  pour Rock Hudson, j'ai eu très peur de cette maladie et jamais j'aurai penser que ce mal allait m'atteindrel.

 

https://www.telestar.fr/culture/le-jour-ou-rock-hudson-a-du-reveler-qu-i...

Portrait de Aradia

La liste est longue, je n'oublie pas tous ces anonymes qui sont partis dans de terribles souffrances.

Les médias annoncent la mort de Cyril Collard en 1993 : j'ai vraiment eu peur, je l'avais encore vu à la télévision la veille et rien ne disait qu'il allait mourir. A ce moment, j'ai pensé à ma propre mort, puisque lui était décédé !

Je l'admirais, je dois l'avouer,c'était un bel homme, je le croyais invincible. Il était beau gosse , charmeur et passionné.

Ces dernières paroles de ses Nuits Fauves m'on marquée : Il fait beau comme jamais, je suis vivant, je vais probablement mourir du sida, mais ce n'est plus ma vie, je suis dans la vie.

Portrait de Tom Sawyer

Je n'ai connu cette période que par ce qu'en disaient les infos sur le plan médical mais rien d'autre. Dans une île ou l'homosexualité est encore mal vue on ne parlait pas du sida ouvertement et encore moins les artistes. C'est que dans les carnavals ou l'on chantait "femm a gwo bonda  se yo ka baw sida" (ce sont les femmes au gros cul qui te donnent le sida) : ça plante un peu le décor ..... Non seulement nos artistes n'en parlent pas du tout et les médias ne relayent pas plus ce que font les artistes de l'hexagone ou d'ailleurs sur le sujet. Et je ne suis pas sur que les choses aient beaucoup changé en 30 ans ... dans mon ile. 

Portrait de Tom Sawyer

Portrait de WilliamW

Yep ! Sympa ce topic... La première fois que j'ai entendu parler de cette maladie, c'était dans les années 90 à propos de ce magnifique acteur, si charismatique et malheureusement sous exploité. Principalement connu pour son personnage de Norman Bates dans le film Psychose d’Alfred Hitchcock ... Bien entendu comme Aradia, je ne me doutais pas que cette maladie me toucherait des années plus tard et quand on me l'a annoncé j'ai tout de suite pensé à lui...

Anthony Perkins est décédé du Sida en 1992, à l’âge de 60 ans.

"J'ai appris plus au sujet de l'amour et de la nature humaine depuis que j'ai le SIDA que lorsque je vivais dans le monde impitoyable d'Hollywood."
                                                                                                                                      Anthony Perkins

 

Portrait de Tom Sawyer

Quand Charles Aznavour parle de l'homosexualité dans ses chansons 

https://youtu.be/-4j_2biLyOQ

Portrait de Tom Sawyer

Merci pour votre participation au sujet ... j'apprends des choses  ;)

 

Portrait de Tom Sawyer

William avant ma séropositivité je n'avais comme seule référence artistique Line Renaud en raison de sa participation médiatique au sidaction, et que la ou j'ai grandi que le VIH est tabou donc sujet peu évoqué même sous le prisme des artistique et que je m'intéresse que maintenant a ça. J'ai envie d'en apprendre un peu plus sur tous ces artistes qui ont contribué d'une façon ou d'une autre dans la lutte contre l'homophobie et le VIH sida.

Portrait de WilliamW

Salut,

Oui, je comprends, moi aussi à l'époque la maladie était très tabou, car elle révélait au grand jour l'orientation sexuelle de la personne... Beaucoup d'artistes ont longtemps caché leurs maladies en faisant croire à d'autres pathologies graves afin de ne pas avouer leur homosexualité...

Quand tu parles de "Line Renaud", je pense tout de suite à cet artiste humoriste "Thierry Le Luron"... Je connais très mal sa carrière car j'étais trop petit, mais je crois qu'ils étaient amis...

Je me souviens très bien parcontre de son mariage royal avec "Coluche"... Lui était en marié très classique avec haut-de-forme et complet veston tandis que Coluche était en mariée outrancière et totalement libérée ^^

Tous les deux paradant dans Paris en calèche avec en final un bisou parmi la foule hystérique... C'était trop drôle mais je me souviens que ça avait provoqué un beau scandale !!

Pendant près de 20 ans sa maladie a été cachée par sa famille, il est tombé malade en 1985 et décédé en 1986... Ce n'est qu'en 2013, que sa soeur a dévoilé sa maladie... "La vie est si courte, après tout" J'ai pas lu le bouquin mais j'ai vu un reportage boulversant évoquant ses dernières semaines ou il ne voulait plus voir personne, reclus dans sa chambre d'hôtel... (âmes sensibles s'abstenir...)

 

 

Portrait de Mehdi0913

On parle de gens connus qui sont seropos ou décédés du sida, moi je veux simplement rendre un petit hommage à un ami qui est mort il y un peu plus de deux ans, lui aussi il chantait, lui aussi été séropo, mais malgré toute l'aide que j'ai pu lui apporter la vie ne lui à pas fait de cadeaux.

Aujourd'hui, il laisse une petite fille de 8 ans qui j'espère aura un bon avenir et qui arrivera à s'en sortir malgré tout ça...

C'était mon petit frère, il avait pleins de problèmes, il a été mal suivi par les personnes compétentes soi-disant qualifiées pour aider ces personnes dans le besoin et la détresse, mais même si il a pas eu la vie d'artiste qu'il voulait il m'a laissé une empreinte indélébile qui m'a fait comprendre beaucoup de choses, car quand j'ai appris son décés je me suis posé plein de questions, et tout ses amis m'ont rassurés car j'aurais pas pu faire mieux, j'ai toujours été là pour lui, pour sa copine, pour sa fille...

Il est parti à l'âge de 30 ans, une overdose de drogue l'a emporté, il me manque énormément mais je sais que là-haut il est tranquille et peut-être que sa vie est meilleure que celle qui l'a eu sur terre... 

Voilà c'était un coup de coeur et un coup de gueule à même temps pour dire qu'il ne faut oublier les gens qui sont pas forcément connus... Merci

Portrait de WilliamW

Salut,
Bien sûr qu' il ne faut pas oublier les personnes "inconnues" mais je pense que ce topic était destiné non pas à faire une liste macabre de personnalités touchées par cette maladie mais plutôt cibler des personnalités qui ont osé dévoiler au grand jour pour aider justement toutes personnes malades. Plus il y a aura de témoignages publics et plus la maladie sera comprise et acceptée... Dumoins c'est comme ça que je le vois...
Quoi qu'il en soit c'est un bel hommage que tu as fait là....

Portrait de Butterfly

Il y a des artiste femmes qui l'ont dit mais peu c vrai .. charlotte valendray sorry pour la faute dans le nom . qui tourne depuis peu a nouveau sur la une tout les jours qui a était gréffé coeur poumon .. Oui on voit physiquement car je reconnais le fascièsse sachant qu'elle avait dit sa séropositivité y a 20 ans au moins .. et je l'ai rencontré . Pour les hommes c plus facile a dire car il y a + de séro chez les hommes apparemment .. Mais ici vont il sur seronet les artistes ? quoique sous un pseudo on sera pas .. Moi je viens des années 80 je l'ai attrapé en 83 mais la maladie était déclaré qu'en 85 mdr tellement ct tabou et surtout en France de l'annoncer et pourtant ça touché tout les milieu .. Moi aussi j'ai appris en lisant des articles ici mais bon j'ai suivi tout les artistes partant avec cette maladie aussi et ça me touché et moi je fermais ma gueule car pas artiste pour le dire aussi .. oh même certains le disent pas ! mais on apprend partie pour une longue maladie ou un cancer soi disant mais fort possible vu que pour le cancer ont est une proie facile aussi et j'en passe .. cela dit pas besoin d'etre toxixo pour l'attraper cette maladie ou homos car la sodomie entre autre les hétéros l'ont tjrs pratiqué dans les années 80 mais il était plus facile d'accuser ces milieu drogue etc et j'en était dégouté et j'ai tjrs la haine envers les médias car aujourd'hui si tu dit que tu est séro et depuis 85 ou maintenant bref , les gens de suite te demandent si t toxico ou homos quoi Ptin de vie , pour moi même si ils étaient plus fragilisé a l'attraper a cette époque qui dit que le premier qui a contaminé était un homo ?? un hétéro qui a couché avec une bi ou lui même bi possible c tout ! qd a ceux qui continue la drogue de nos jours et malade ou alcoolique c dommage car cette maladie est déjà un cancer a vie mais bon .. y a + de préservatif gratuit que dans les années 80 mdr . 

Bon , bonne journée a tous ..