Act Up-Paris privée de Solidays

Publié par Mathieu Brancourt le 21.06.2019
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InitiativeSolidays 2019

À quelques jours du festival organisé par Solidarité sida, la polémique enfle autour de la non-autorisation de présence des activistes d’Act Up-Paris par les organisateurs-rices. Ces derniers-ères restent mutiques, tandis que l’association de lutte contre le sida, qui fête ses trente ans, dénonce une décision politique, suite au zap de Valérie Pécresse, la présidente de la région Île-de-France, l’an dernier à ce même événement.

« Solidays risque, cette année, de n’être qu'une campagne de com de plus pour minimiser la responsabilité des politiques face à leur incompétence dans la lutte contre le sida ». C’est par ces mots, très durs, qu’Act Up-Paris analyse la situation ubuesque de cette édition 2019 du festival, dans un texte publié sur leur blog Mediapart le 21 juin. À la surprise de beaucoup, le collectif activiste homosexuel de lutte contre le sida n’a pas été invité par les organisateurs-rices de Solidays, piloté par l’ONG Solidarité sida. Lundi 17 juin, on apprenait sur Twitter qu’Act Up-Paris n’aurait pas été réinvitée comme organisation de lutte contre le sida, l’année même de ces trente ans. Très vite, l’indignation a conduit les organisateurs-rices à réagir. Dans un tweet, Solidays explique que : « La décision de ne pas inviter Act Up-Paris cette année à Solidays a été prise uniquement par Solidarité Sida. Quant aux raisons qui ont motivé cette décision elles ont été communiquées, il y a plusieurs semaines, aux équipes d'Act Up ». Interrogé par Seronet, Marc-Antoine Bartoli, président d’Act Up-Paris, revient sur cette affirmation : « C'est lors d'une réunion avec Solidarité sida et trois de nos administrateurs-rices que l'on nous a signifiés qu'Act Up-Paris n'était pas invitée cette année. Cette réunion était un rendez-vous, maintes fois reporté, suite au zap de l'année dernière, qui a finalement eu lieu en mai dernier », explique le président d’Act Up Paris, qui raconte comment les administrateurs-rices présents-es ont vécu cette réunion. « Pendant ce rendez-vous, il leur a été demandé de montrer patte blanche, de faire acte de contrition par rapport à l'action de l’année dernière, comme si Act Up-Paris était là pour la première fois, comme un enfant puni. Cela a été ressenti comme un véritable tribunal inquisitoire par nos représentants-es ». Au final, pas de solution proposée, à part une invitation individuelle pour les administrateurs d’Act Up-Paris. Pas pour la structure. « C'était inimaginable d'accepter que des membres du conseil d’administration puissent venir, alors que nous militants séropos précaires serions restés à la porte », explique le président, qui a, évidemment, refusé l’offre de Solidays.

Punition ?

L’action dont parle Marc-Antoine Bartoli, c’est le zap de la présidente de la région Île-de-France, premier sponsor du festival (800 000 euros de subventions annuelles) pour dénoncer sa décision de supprimer la réduction tarifaire Navigo pour les titulaires de l'AME (Aide médicale d'État). Les militants avaient hué et sifflé l’élue (alors LR), aux sons de « Pécresse délinquante », alors qu’elle rendait visite aux festivaliers. L’absence d’Act Up-Paris, cette année, sonne pour beaucoup comme une punition voire une mesure de rétorsion pour leur dénonciation de 2018. « C'est une tentative de faire oublier le pourquoi de ce zap : une action de plaidoyer pour défendre l'AME. On oublie aussi que nous avons été insultés-es lors de cette action par la délégation de Valérie Pécresse, présente à Solidays. Nous avons simplement rappelé que Pécresse est une « délinquante » parce qu'elle ne respecte pas les décisions de justice » qui ont condamné une de ses décisions politiques, par deux fois, défend Marc-Antoine Bartoli. Interrogé par un confrère du média en ligne Loopsider, le cabinet de Valérie Pécresse affirme ne pas être intervenu dans cette décision, et renvoie vers Solidarité sida. Mais pour le président d’Act Up-Paris, la coïncidence est troublante : « Quand je lis la réponse de la région à David Perrotin [journaliste à Loopsider, ndlr], il est difficile de croire que la région n'a pas son mot à dire, vu le contexte et aussi que le fait qu'elle est le sponsor majoritaire du festival. Mais soit, c'est Solidarité sida qui plie en anticipant la pression de l'argent, soit c'est Valérie Pécresse qui fait du chantage pour éviter la présence d'Act Up-Paris, sachant qu'elle nous a déjà collés un procès ». Valérie Pécresse poursuit, en effet, en justice les activistes pour diffamation… à la suite du zap de l’année dernière aux Solidays. D’ailleurs, les membres d’Act Up présents-es à la réunion de mai dernier avec Solidarité sida racontent que l’invitation pour le collectif pourrait être renouvelée… mais en 2020.

Commentaires

Portrait de cemekepirketou

Tant de fric en jeu, imaginez si la subvention d'une instance républicaine sert à financer un évènement dans lequel sont présent des militants qui dénoncent les magouilles de la même instance républicaine.

C'est de la pression, encore une preuve qu'on ne peut plus faire confiance aux personnes politiques.

Mais le festival Solidays est-il toujours un évèmement militant, ou est-il devenu une vitrine publicitaite tartuffe come d'autre sont écolo-tartuffes, etc., un commerce de débit pour grandes marques de boissons industrielles qui donnent soif, et autres gadgets ? Un festival qui n'hésite pas à afficher illégalement des publicité dans l'espace publique n'est-il pas déjà un peu contestable ?

Portrait de jl06

Vos mieux se foutre un doigt au cul que d ,approcher les politiques de n,importe quel parties !!! un immnense panier de crabes ....

des hommes et des femmes qui ne penses qu,a leur réelections , donné leur un smic  ..... oups plus personne ...!

aprés la venue de sponsor (boisons,ou autres ) et pratiquement obligatoire tout et fric plus que jamais ....